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Économie Publié le mercredi 18 mars 2009 | Le Nouveau Navire

L`évènement - Affaires maritimes - mort tragique de 4 agents de la Dgamp à San-Pédro : Voici toute la vérité

La mort a encore frappé dans les rangs des agents des Affaires Maritimes et portuaires. Que s'est-il véritablement passé ? Voici toute la vérité sur cette autre affaire telle que présentée par les différents syndicats de cette institution.

Le mardi 10 février 2009, le directeur général des Affaires Maritimes et portuaires, le lieutenant Colonel Tano Koffi Bertin a été saisi par une source anonyme au motif que des navires de pêche suspects seraient dans les eaux ivoiriennes aux larges de Sassandra. Ainsi donc, selon le communiqué de presse lu sur les antennes de la première chaîne de la télévision ivoirienne, dans l'optique de vérifier cette information et de prendre les dispositions utiles, le Dg a instruit le chef de l'Arrondissement Maritime de San-Pédro. Sur cette base, le mercredi 11 mars 2009, une équipe de sept (7) agents, à bord de pirogues artisanales a été dépêchée sur les lieux. Sur place, selon les explications des syndicats, le constat est fait de la présence effective de quatre (04) navires portant les noms NanaI, Nana II, Maate I et Maate II, tous immatriculés au Ghana avec pour port d'attache Takoradi. A la conférence de presse organisée par les syndicats le vendredi 13 mars dernier, l'on apprend que deux sous-groupes ont été constitués pour procéder au contrôle. Un premier contrôle effectué sur deux navires a permis de relever que ceux-ci n'avaient aucune licence de pêche ivoirienne ni aucun document officiel permettant de les identifier. C'est ainsi que, selon les conférenciers, les agents ont tenté d'arraisonner lesdits navires mais se sont heurtés au refus de leurs équipages respectifs. S’expliquant difficilement cette résistance, les agents les ont invités à les suivre au port de San-Pédro pour nécessité d'enquête. C'est pendant ces échanges que les pêcheurs artisans qui ont mis leurs pirogues à la disposition de l'Administration maritime sont venus porter l'information aux agents en contrôle sur les deux autres navires. A savoir que leurs collègues : le lieutenant Ouan Gonkanou Philibert, les sergents Yapo Kouassi, Kouao Yapi et Botty Trazié tous en fonction à l'arrondissement de San-Pédro ont été abattus. Ils conseillent par conséquent aux autres agents de débarquer et de battre en retraite. Les pêcheurs artisans interrogés ont déclaré avoir été témoins des tirs de l'équipage des navires susmentionnés, sur les agents et qu'ils auraient eux-mêmes essuyé des rafales au moment où ils s'éloignaient. Jusqu'à ce jour, toutes les tentatives pour retrouver ces quatre agents sont restées vaines. Joint au téléphone, le Dg de la Dgamp a fait savoir que face à la gravité des faits, les autorités compétentes ont été saisies et une commission d'enquête a été mise sur pied afin que les auteurs de ces meurtres soient arrêtés et punis conformément aux lois en vigueur.


ANALYSE DES FAITS

Les faits tels que présentés par les syndicats des agents des Affaires maritimes et portuaires et le communiqué lu à la télévision par le commandant Ayra Zacharia invitent à des réflexions sur les conditions de travail des agents des Affaires maritimes et portuaires. La mise à la disposition par les pêcheurs artisans de leurs embarcations montre les conditions exécrables dans lesquelles les agents accomplissent leur activité. En effet, l'on se demande pourquoi une administration telle que les Affaires Maritimes et portuaires, dont l'une des missions essentielles est la sécurisation et la sûreté des eaux sous juridiction ivoirienne ne dispose d'aucun engin naval, ni de moyens de communication, encore moins d’armes, quand l'on sait que ces interventions sont souvent périlleuses, parce que s'exerçant en mer. Pour rappel, signalons que les agents des Affaires Maritimes ont saisi dans les mêmes conditions, un navire battant pavillon ghanéen qui pêchait frauduleusement dans les eaux ivoiriennes aux larges d'Adiaké le 13 octobre 2008. Mais bien plus d'autres événements malheureux ont eu lieu, à savoir l'assassinat par des trafiquants des sergents Samien Bi Kakou et Tapley Serge respectivement le 05 août 2008 à Vridi Ako et le 11 décembre 2008 à Sassandra. Face à tout ceci, l'on se demande ce que fait l'Etat pour protéger ces travailleurs. Vu les conditions de travail des agents de cette structure, l'on est en mesure de parler de démission des autorités étatiques.


DE LA RESPONSABILITE DE L'ETAT

Une situation de ce genre peut engendrer des conséquences lourdes pour la Côte d'Ivoire. Au niveau de la sécurité et de la sûreté, la violation des eaux sous juridiction ivoirienne constitue des menaces sur les activités de pêche des navires disposant d'une licence de pêche. La sourde oreille faite par l'Etat face aux requêtes des agents des Affaires Maritimes concernant la dotation en appareils de communication et en armes accroît l'insécurité avec la clandestinité et la piraterie. L'Etat sans le savoir est en train de semer les germes de la Somalisation des eaux ivoiriennes. Au niveau socio-économique, le laxisme des autorités ivoiriennes à charge de doter les agents des Affaires Maritimes d'outils de protection, favorise le pillage de nos eaux et la destruction de nos ressources halieutiques.

C'est pourquoi, les agents des Affaires Maritimes demandent au gouvernement que leur administration soit conséquemment dotée d'armes, moyens navals et roulants, de moyens de communication et de tout autre moyen devant leur permettre d'accomplir efficacement et sereinement leurs missions. Ils veulent aussi que notre pays respecte ses engagements dans le cadre du projet de réseau sous régional intégré de gardes côtes pour la sécurisation et la sûreté des navires. Par ailleurs les syndicats au nom des agents demandent la création d'un fonds de prévoyance, à l'instar des autres corps, l'institution des baux, pour le logement des agents des Affaires Maritimes et portuaires.


Edmond Kouadio



Un rescapé raconte...

Albert Toikeusse Mabri, ministre des Transports accompagné du premier responsable de la Direction générale des affaires maritimes et portuaires, le lieutenant colonel Tano Bertin s'est rendu, le dimanche 15 mars 2009 à San-Pédro pour apporter soutien et compassion aux familles des quatre marins disparus en mer. En marge de cette cérémonie, l'un des rescapés, le lieutenant Fofana Mamadou est revenu sur les circonstances de cet événement tragique."Le mercredi 11mars 2009, nous avons reçu des ordres de notre commandant pour une mission commandée en mer pour intercepter des navires pirates qui opéraient frauduleusement dans notre zone. N'ayant pas de moyens logistiques, j'embarque avec mes six collègues à bord d'un bateau de fortune au port de pêche. Nous débarquons vers 11h et dans nos investigations, nous interceptons deux navires pirates. Une fois à l'intérieur du navire le commandant en question oppose un refus catégorique. Lorsque nous discutions, nous avons vu deux autres navires pirates, je laisse alors mes quatre collègues en pleine discussion, je descends du navire avec deux de mes collègues pour intercepter les autres navires. Le commandant après les échanges, décide de nous suivre au port de San pedro. Chemin faisant nous sommes interpellés par John Etrou qui nous accompagnait dans notre mission. Arrivé à côté du navire, il nous conseille de descendre rapidement. C'est en ce moment qu'il nous fait savoir que nos collègues ont été froidement tués par les pirates." A indiquer Lieutenant Fofana, avant de préciser qu'il s'agit d'un bateau asiatique avec du personnel ghanéen hyper armé. A l'en croire, ils s'adonnaient à la pêche clandestine. Les rescapés sont le lieutenant Fofana Mamadou, les sergents Kofoin Chain Gustave et Etté Kouaho Michel.


Par Roger Mendy mbak@yahoo.fr Correspondant
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