Bouaké : victimes de la guerre - 8 mutilés retrouvent de nouvelles jambes

Une ère d’espoir s’est ouverte hier, au bureau régional du Pnrrc (Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire) à Bouaké, pour 8 ex-combattants démobilisés amputés par la guerre du 19 septembre. Grâce au Pnud à travers son unité post-crise, aidé par d’autres partenaires, entre autres, Handicap International et l’Ong Vivre Debout, ce groupe de mutilés de guerre a reçu chacun une prothèse, pouvant leur permettre de marcher à nouveau sans béquille. Le directeur de cabinet-adjoint des Forces nouvelles, Cissé Sindou, a profité de cet acte de cœur pour réitérer aux anciens soldats FaFn ayant perdu un membre sur les champs de bataille, l’attention particulière que le patron de l’ex-rébellion porte à leur égard. « Le secrétaire général des Forces nouvelles ne vous a pas oubliés et ne vous oubliera jamais. Vous aurez le soutien moral de la grande famille des FN, jusqu’à ce que le dernier d’entre vous soit pris en compte au plan psychosocial pour certains, la réinsertion économique pour d’autres et les prothèses pour le reste », a-t-il assuré. Quant au Dr Louis Joseph, responsable au Pnud, il a indiqué les actions que son organisation entend poser dans les jours à venir, au bénéfice des ex-combattants handicapés physiques. Grâce à l’appui financier du royaume de Norvège, ils seront 57 mutilés de guerre, à l’en croire, qui bénéficieront d’un projet de réinsertion adapté. « Cette cérémonie de remise de prothèses marque pour nous le début d’un projet de réinsertion de 57 ex-combattants handicapés physiques, victimes de guerre. Conçu aussi au bénéfice de leur famille d’accueil, ledit projet comprendra un volet de réhabilitation physique, d’appui psychologique et de réinsertion économique (Agr) », promet le responsable du Pnud. Au reste des mutilés de guerre qui doivent continuer à boiter pour se déplacer, Ouattara Issiaka, représentant le coordinateur général du Pnrrc, a demandé un peu plus de patience. Cette première expérience concernait uniquement un groupe restreint de huit individus. « Nous allons continuer à vous enregistrer. Vous serez tous pris en compte », s’est-il engagé. Revigoré par sa nouvelle jambe en plastique, Coulibaly Ambroise, porte-parole des heureux bénéficiaires, a espéré que ses compagnons en attente de prothèse pourront un jour retrouver l’espoir qui est le sien. L’ex-combattant estropié a vivement exhorté les partenaires au développement à poursuivre leur aide à l’endroit des amputés de la guerre qui continuent d’être rongés par le désespoir. Car, stigmatisés par leur entourage.

Marcel Konan
Correspondant régional