Dans toutes les zones sous contrôle des forces nouvelles (Fn), l`administration peine à se redéployer totalement. En attendant le prochain rendez-vous pour la passation des charges entre les Com`zones des Fn et le corps préfectoral, Le Temps fait une incursion à Bouna, pour constater la vie quotidienne.
L’autorité de l`Etat devait être restaurée depuis le vendredi 6 mars 2009 à Bouna. Malheureusement, M. Aka Kouassi Bio, Préfet du Département de la terre de Bounkani ne rentrera pas effectivement dans ses fonctions, en temps que premier responsable de l`Etat dans sa circonscription. Pour une fois encore, la date de passations des charges entre les commandants des zones des Forces nouvelles (Fn) et les préfets a été repoussée à une date ultérieure. Dans quel état donc se trouvent ses administrés et les symboles de l`Etat représentés par chaque démembrement de l`administration et les pouvoirs qu`elles incarnent ?
Le Temps fait une incursion dans un univers qui se trouve être la tanière du Commandant Morou Ouattara, depuis les événements de septembre 2002. Lorsque nous faisions notre entrée dans la ville de Bouna, le mardi 3 mars 2009, une partie de la ville était plongée dans l`obscurité. "Cela n`est pas nouveau. Depuis la crise, c`est la situation que nous vivons chaque jour. En dehors des quartiers qui ceinturent la résidence du Commandant Morou Ouattara, qui reçoivent l`électricité, les autres quartiers la reçoivent de manière alternative, selon un programme établi par la Compagnie ivoirienne d`Electricité (Cie)", a fait savoir un voisin de circonstance dans la Dyna qui nous transportait vers la ville. Déjà à Bania, localité située à 50 km de Bouna, le chauffeur du véhicule de transport nous prévient : " il n`y a pas de contrôle d`identité au barrage des Forces nouvelles. Préparez chacun 500Fcfa, afin qu`on le leur donne. Sinon, vous paierez 1000Fcfa, par personne pour ceux qui ont des pièces et 2 000Fcfa, pour ceux qui n`en ont pas". Sans discuter, nous nous exécutons. Sauf une famille de trois personnes. Pour motif qu`elles sont les parents du Commandant de Zone et qu`elles vont aux obsèques d`un des leurs. Mais c`est mal connaître le garde en faction, lorsque nous sommes arrivés à leur niveau. "Moi, je n`ai pas vu les corps de mes parents. Je ne sais même pas où ils ont été enterrés. Ce n`est pas ça nous on mange ici. Payez, sinon…"
Bouna, au regard de ce que nous avons vu, présente beaucoup de handicap. Tout est à reprendre, à reconstruire au niveau des infrastructures administratives. La Sous-préfecture est entièrement décoiffée et tout ce qu`elle possède a été emporté. Aucune trace d`une vie administrative n`a résisté aux aléas du temps. Le palais de justice sert aujourd`hui de nids aux rongeurs et aux reptiles qui y ont élu domicile. Les herbes l`ont tellement envahi, que les murs du bâtiment ont commencé à se fissurer. Surtout que les bâtiments datent de l`époque coloniale. Il en est de même pour les bureaux et les bâtiments du Cantonnement des Eaux et Forêts et de la Compagnie ivoirienne de textile (Cidt). Elle a aussi une partie de sa toiture emportée par des quidams.
Si les locaux de la Gendarmerie et de la Douane n`ont pas été détruits, il faut reconnaître que les herbes les ont aussi envahis. Quant à la mairie, ses portes, ses vitres, ses climatiseurs et une partie de la toiture ont été entièrement emportés.
Seuls, les bureaux du service de la production animale, de la préfecture, du Commissariat ont été épargnés. Ils n`ont pas été touchés par les Forces nouvelles. L`hôpital des grandes endémies, l`hôpital central, la prison civile et le Trésor public ont été réhabilités. Même si pour certains, les travaux ne sont pas encore terminés.
Bouna -tout comme les autres villes de la Côte d`Ivoire qui ont été et continuent d`être occupées-, est confronté aux problèmes de la salubrité. Des tonnes d`ordures et de hautes herbes envahissent la ville.
Pascal Assibondry
L’autorité de l`Etat devait être restaurée depuis le vendredi 6 mars 2009 à Bouna. Malheureusement, M. Aka Kouassi Bio, Préfet du Département de la terre de Bounkani ne rentrera pas effectivement dans ses fonctions, en temps que premier responsable de l`Etat dans sa circonscription. Pour une fois encore, la date de passations des charges entre les commandants des zones des Forces nouvelles (Fn) et les préfets a été repoussée à une date ultérieure. Dans quel état donc se trouvent ses administrés et les symboles de l`Etat représentés par chaque démembrement de l`administration et les pouvoirs qu`elles incarnent ?
Le Temps fait une incursion dans un univers qui se trouve être la tanière du Commandant Morou Ouattara, depuis les événements de septembre 2002. Lorsque nous faisions notre entrée dans la ville de Bouna, le mardi 3 mars 2009, une partie de la ville était plongée dans l`obscurité. "Cela n`est pas nouveau. Depuis la crise, c`est la situation que nous vivons chaque jour. En dehors des quartiers qui ceinturent la résidence du Commandant Morou Ouattara, qui reçoivent l`électricité, les autres quartiers la reçoivent de manière alternative, selon un programme établi par la Compagnie ivoirienne d`Electricité (Cie)", a fait savoir un voisin de circonstance dans la Dyna qui nous transportait vers la ville. Déjà à Bania, localité située à 50 km de Bouna, le chauffeur du véhicule de transport nous prévient : " il n`y a pas de contrôle d`identité au barrage des Forces nouvelles. Préparez chacun 500Fcfa, afin qu`on le leur donne. Sinon, vous paierez 1000Fcfa, par personne pour ceux qui ont des pièces et 2 000Fcfa, pour ceux qui n`en ont pas". Sans discuter, nous nous exécutons. Sauf une famille de trois personnes. Pour motif qu`elles sont les parents du Commandant de Zone et qu`elles vont aux obsèques d`un des leurs. Mais c`est mal connaître le garde en faction, lorsque nous sommes arrivés à leur niveau. "Moi, je n`ai pas vu les corps de mes parents. Je ne sais même pas où ils ont été enterrés. Ce n`est pas ça nous on mange ici. Payez, sinon…"
Bouna, au regard de ce que nous avons vu, présente beaucoup de handicap. Tout est à reprendre, à reconstruire au niveau des infrastructures administratives. La Sous-préfecture est entièrement décoiffée et tout ce qu`elle possède a été emporté. Aucune trace d`une vie administrative n`a résisté aux aléas du temps. Le palais de justice sert aujourd`hui de nids aux rongeurs et aux reptiles qui y ont élu domicile. Les herbes l`ont tellement envahi, que les murs du bâtiment ont commencé à se fissurer. Surtout que les bâtiments datent de l`époque coloniale. Il en est de même pour les bureaux et les bâtiments du Cantonnement des Eaux et Forêts et de la Compagnie ivoirienne de textile (Cidt). Elle a aussi une partie de sa toiture emportée par des quidams.
Si les locaux de la Gendarmerie et de la Douane n`ont pas été détruits, il faut reconnaître que les herbes les ont aussi envahis. Quant à la mairie, ses portes, ses vitres, ses climatiseurs et une partie de la toiture ont été entièrement emportés.
Seuls, les bureaux du service de la production animale, de la préfecture, du Commissariat ont été épargnés. Ils n`ont pas été touchés par les Forces nouvelles. L`hôpital des grandes endémies, l`hôpital central, la prison civile et le Trésor public ont été réhabilités. Même si pour certains, les travaux ne sont pas encore terminés.
Bouna -tout comme les autres villes de la Côte d`Ivoire qui ont été et continuent d`être occupées-, est confronté aux problèmes de la salubrité. Des tonnes d`ordures et de hautes herbes envahissent la ville.
Pascal Assibondry