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Économie Publié le samedi 21 mars 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Accords de partenariat économique (APE) - Des risques permanents pour les marchés africains

Les Etats contestataires des APE (Accords de partenariat économique) dérangent beaucoup les instances de l’Union européenne qui ont du mal à faire appliquer des programmes jugés suicidaires pour les Africains.

Si d’aucuns estiment que les APE coûtent plus chers que ce qu’ils apportent à l’Afrique, c’est tout à fait évident que les ACP (Afrique Caraïbe et Pacifique) se montrent vigilants. Le Président de la République du Sénégal Me Abdoulaye Wade, leader du mouvement des contestataires, en tant qu’économiste, est mieux placé pour savoir que les APE sont moins avantageux pour les ACP. Comme une sorte d’imposition, les APE, selon le professeur Pascal Chaigneau, de passage à Abidjan, peuvent être générateurs d’avantages préférentiels pour les pays européens plus nombreux que pour les pays africains. A entendre le professeur, c’est au regard du peu d’avantages accordés aux ACP dans le cadre des relations d’échanges entre l’Europe et l’Afrique qu’est né le mouvement des contestataires. Il précise que ce refus provoque même dans les instances de l’Union européenne, un traumatisme. Car, habituées à avoir en face d’elles des Africains béni oui-oui, mais elles s’étonnent que ceux-ci aient adopté une attitude commune qui donne une sueur froide aux Européens, quoi que la Côte d’Ivoire et le Ghana aient déjà signé l’accord étape. «Or, pour une fois, nous avons en face d’elles, des Africains qui ont dit non», explique le professeur Pascal Chaigneau, précisant que ‘’exister c’est savoir dit non et savoir ne pas accepter des miettes’’. Pour lui, la réaction du mouvement des contestataires est digne d’une posture africaine. «Si ces Etats d’Afrique de l’Ouest continuent d’être sur leur posture de fermeté, je n’exclus pas que nous sommes beaucoup à penser que l’Union européenne sera obligée de revoir sa copie à la hausse et vous les auriez fait comprendre que vous saviez refuser. C’est tout à fait excellent. Parce que, d’abord au sein de l’Union européenne, il y a des Etats qui se moquent, comme d’indigne de la priorité africaine (… )», précise le professeur, notant par ailleurs : «on n’est plus la même Europe». Selon lui, pour Bucarest ou Prague, l’Afrique n’est pas une priorité au sein de l’Union européenne. «Pour Paris et Bruxelles, vous êtes une priorité», explique-t-il. Selon le professeur Pascal Chaigneau, l’Allemagne considère l’Afrique comme un dossier important parmi tant d’autres qu’il faut arbitrer. En clair, l’Europe n’est pas homogène sur le dossier des APE. «Il y a ceux qui disent qu’il faut revoir la copie à la hausse et ceux qui souhaitent qu’il faut revoir cette même copie à la baisse», déplore-t-il. Toutefois, il croit bien qu’il y a un espoir du côté des Africains, pourvu qu’ils maintiennent leur posture de fermeté. La chance pour les Etats africains à ne pas ouvrir leurs marchés comme le souhaitent les APE, c’est d’éviter d’être surpris par des effets de la mondialisation comme c’est le cas actuel de la crise financière internationale. Selon toujours le professeur Pascal Chaigneau, la fragilité des pays est proportionnelle à l’ouverture de leurs marchés. «Moins vous êtes ouverts à l’international, moins vous êtes exposés», prévient-il. Un avertissement à ceux qui croient trouver le salut des Etats ACP à travers l’ouverture totale de leurs marchés à la concurrence. Le risque est d’autant grand, précise pour sa part, le professeur Fereydoum Khavand qui indique qu’il y a une mésentente à l’OMC (Organisation mondiale du Commerce). Au sein de cette organisation, les pays dits développés, à en croire l’enseignant à l’Université Paris Descartes, commencent à avoir peur des pays émergeants. Ils craignent que ceux-ci envahissent leurs marchés. Face à cette forme de protectionnisme des marchés, les pays en développement (Chine, Inde…) ont le sentiment que l’OMC tend à leur boucler la frontière..

Honoré Kouassi
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