Un réel danger plane sur l`ensemble de la corporation des journalistes en Côte d`Ivoire. L`interprétation tendancieuse de la nouvelle loi (liberticide) portant régime juridique de la presse fait planer le spectre de la répression sur l`ensemble des journalistes ivoiriens. Avec l`affaire " Ali Baba et les 40 " voleurs " " qui a conduit à l`arrestation suivie de la mise sous mandat de dépôt du journaliste Nankoua Gnamantêh, jeudi dernier, ce sont tous les journalistes ivoiriens qui sont désormais soumis à la pression de la grande épée de Damoclès de la justice. A en croire certaines indiscrétions, c`est sur la foi de l`article 23 que le parquet agit pour justifier ses actes. Cet article stipule qu` " Est journaliste professionnel, dans les conditions prévues par la présente loi (loi 2004-643 du 14 décembre 2004, ndlr), toute personne physique justifiant d`un diplôme supérieur délivré par une école professionnelle de journalisme, à défaut, d`une licence de l`enseignement supérieur assortie d`une formation professionnelle de deux ans ou à défaut, d`une maîtrise de l`enseignement supérieur ou d`un diplôme équivalent, assorti d`une formation professionnelle d`un an dispensée dans une école de journalisme agréée ou reconnue par l`Etat ou d`un stage professionnel d`un an ; ayant pour occupation principale, régulière et rétribuée, la recherche, la collecte, la sélection, l`exploitation et la présentation de l`information ; exerçant cette activité dans une ou plusieurs publications quotidiennes ou périodiques, ou dans une ou plusieurs entreprises de communication audiovisuelle, ou dans une ou plusieurs agences de presse soumises à la Convention Collective ou au Statut Général de la Fonction Publique. La qualité de journaliste professionnel est attestée par la carte d`identité de journaliste professionnel".
La loi portant régime juridique de la presse, votée au lendemain des attaques contre la presse libre en novembre 2004, en marge de l`opération Dignité évoque seulement " le journaliste professionnel ". Quid du journaliste ? Pas un mot dessus dans la loi. Si donc le parquet réussit son passage en force avec Nanankoua Gnamantêh, alors la corporation toute entière de journalistes (personnes qui ont pour occupation principale, régulière et rétribuée, au sein d`un ou de plusieurs organes de la presse écrite ou audiovisuelle, la collecte, le traitement ou la présentation des informations) ivoiriens ou exerçant en Côte d`Ivoire, a de sérieuses raisons de craindre. L`affaire " Ali Baba et les 40 " voleurs " " crée une jurisprudence inquiétante. Et tous les quelques 800 journalistes non titulaires de la carte de journaliste professionnel (ou de ceux qui attendent leur carte de la commission qui n`a pas encore fini de statuer) ou même ceux qui l`ont déjà obtenu, gagneraient à réfléchir par deux fois, avant d`applaudir sur l`interprétation de cette loi.
André Silver Konan
La loi portant régime juridique de la presse, votée au lendemain des attaques contre la presse libre en novembre 2004, en marge de l`opération Dignité évoque seulement " le journaliste professionnel ". Quid du journaliste ? Pas un mot dessus dans la loi. Si donc le parquet réussit son passage en force avec Nanankoua Gnamantêh, alors la corporation toute entière de journalistes (personnes qui ont pour occupation principale, régulière et rétribuée, au sein d`un ou de plusieurs organes de la presse écrite ou audiovisuelle, la collecte, le traitement ou la présentation des informations) ivoiriens ou exerçant en Côte d`Ivoire, a de sérieuses raisons de craindre. L`affaire " Ali Baba et les 40 " voleurs " " crée une jurisprudence inquiétante. Et tous les quelques 800 journalistes non titulaires de la carte de journaliste professionnel (ou de ceux qui attendent leur carte de la commission qui n`a pas encore fini de statuer) ou même ceux qui l`ont déjà obtenu, gagneraient à réfléchir par deux fois, avant d`applaudir sur l`interprétation de cette loi.
André Silver Konan