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Société Publié le lundi 23 mars 2009 | Nord-Sud

Sorties, hôtel, bijoux, voitures… : La facture salée de l`infidélité

Les relations extraconjugales ont pris de l'ampleur dans la société ivoirienne. Elles sont dans la majorité des cas coûteuses pour les hommes. Certains s'en tirent ruinés et endettés, d'autres y perdent leur foyer.

Les livres saints, la morale, les lois de la société condamnent tous l'infidélité. Mais la réalité est autre. Ce jour-là, le plaisir extra conjugal a coûté une fortune à M. Mané. Il était loin d'imaginer qu'une proche de son épouse irait vendre la mèche de sa présence dans un hôtel avec une amante. Cette « détective » a vu la voiture du mari de son amie garée dans le parking du lieu de plaisir. C'est en ces lieux que le commerçant trompait son épouse. Mané relate son histoire : « J'étais à l'hôtel avec une amie. A ma sortie, mon pare-brise avait volé en éclats. Le gérant désemparé était à la recherche de solution pour rattraper l'auteur des dégâts. Il m'a dit que c'était une femme qui a opéré en moins d'une minute pour filer aussitôt dans un autre véhicule. Le vigile l'a alerté en retard de sorte qu'il n'a pu la rattraper.

Des hommes de Dieu infidèles…

Le portrait de l'auteur et la description de sa voiture m'ont permis de comprendre tout de suite que ce pourrait être mon épouse. Le même après-midi, j'ai dû trouver une astuce pour éviter que ma femme fasse un scandale une fois à la maison. Je suis donc allé chez mon mécanicien pour refaire le pare-brise de mon véhicule. Une dépense imprévue qui m'a coûté une fortune ce soir là, mais qu'il fallait faire pour sauver mon foyer. A mon arrivée à la maison autour de 22h, j'ai constaté que mon épouse était ébahie d'apercevoir que mon pare-brise était en place. Je ne lui ai rien demandé. Après quelques secondes d'étonnement, elle m'a demandé où j'avais passé la journée, et où j'étais. Je me suis étonné d'abord qu'elle me pose autant de questions avant de lui répondre que j'étais au travail comme d'habitude. Elle est restée dans son étonnement et n'a plus rien dit.» La femme croyait être dans un rêve. N'ayant plus la preuve irréfutable qu'elle comptait utiliser pour accuser son mari d'infidélité, elle a dû avaler son accusation. En même temps, elle était émerveillée devant l'astuce de son époux et la sérénité avec laquelle il l'a affrontée. Le couple n'a réellement parlé du sujet que plusieurs mois après. Cette nuit-là, lorsque la casseuse a avoué son acte à son conjoint, celui-ci lui a aussi expliqué comment il s'est ''débrouillé'' pour se tirer d'affaire. Chez certains hommes, l'infidélité peut coûter des conséquences des plus inimaginables. Yao M., un père de famille domicilié à Cocody, avait un faible pour sa servante.

Le plaisir des maîtresses

Pour tromper son épouse, il se rendait toujours au travail avant elle le matin. Puis quand la « tantie » quittait la maison pour se rendre à son service, la servante qui avait fini par prendre goût à l'idylle avec le « tonton » l'appelait pour lui signaler que le terrain était « propre ». L'homme retournait à la maison pour s'envoyer en l'air avec sa « petite ». Les enfants étant à l'école, plus personne n'était à la maison pour les gêner. Comme le dit un célèbre adage: « Tous les jours pour le voleur, un jour pour le propriétaire. Ce jour-là, l'épouse trompée a oublié un objet important à la maison. Revenue précipitamment le chercher, elle découvre son époux, qui n'avait pas pris soin de fermer la porte de la chambre conjugale où il trompait sa femme, nu et en pleins ébats sexuels avec la servante. La femme tombe dans les pommes. Le chef de famille est obligé de la transporter au Chu de Cocody. La peur au ventre, il avoue tout aux médecins. Heureusement, son épouse a été sauvée. En plus de l'argent qu'il a dépensé pour les soins, l'infidèle risquait de perdre sa conjointe. Certains hommes, que leurs femmes laissent faire, finissent par éprouver des remords. Kouassi T., cadre aux impôts, et homme de Dieu, a été confronté à ce cas. Selon lui, sa maitresse lui aurait donné un philtre d'amour. « Quand je ne la voyais pas, je me sentais malade. Je laissais tout mon argent chez elle. Son loyer que je payais, coûtait 120.000 Fcfa. Je lui donnais environ 200.000 Fcfa par mois pour son argent de poche, ses fringues. Le comble, sous l’empire du “likpia” j'ai quitté ma femme pour aller aménager chez elle », explique-t-il. Mais il a fallu qu'un malheur frappe Kouassi pour qu'il prenne conscience du mal qu'il faisait subir à sa famille. Il poursuit avec la gorge nouée par le chagrin : « Une nuit, pendant que j'étais dans les bras de mon « petit cœur », ma fille mourait à l'hôpital.
Mon épouse a décidé de ne pas m'informer vu que j'avais abandonné le domicile conjugal. C'est un ami très en colère qui est venu me chercher. Il a menacé ma maitresse et a même failli me porter main. Il m'a lancé cette phrase : ''Tu fous ta vie en l'air mon ami'' ! Ta fille est à l'hôpital en train de mourir», raconte le religieux. Kouassi a rejoint son épouse, en larmes à l'hôpital. Pour lui, cet instant de prise de conscience s’est transformé en jour de délivrance. « Heureusement ma femme m'a pardonné. J'ai réalisé que cette aventure a failli briser ma vie », ajoute-t-il. Aujourd'hui encore, le remord continue de faire souffrir Kouassi. Selon lui, le rang de responsable qu'il occupe dans son église ne l'a pas empêché de commettre cet acte défendu par Dieu. « Je ne comprends pas. Je ne peux même pas expliquer cette descente dans le péché», confesse-t-il. Mlle Koudou, étudiante dans une Grande école d'Abidjan, relate son histoire. « Je sors avec x. depuis plus de 2 ans. Il est marié et je le sais. Il est présent chaque fois que j'ai besoin de lui », indique-t-elle. Son amant, un homme du pouvoir l'a logée dans un studio à la Palmeraie, à Cocody, qui coûtait 80.000 Fcfa.

Galère des hommes

« Il me donne tout ce dont j'ai besoin. Il m'achète des fringues et m'envoie dans les restos chics. Je voyage très souvent avec lui, au moins deux fois par mois. Je suis très reconnaissante envers ce monsieur. Il débourse plus de 500.000, par mois pour me rendre heureuse», note-t-elle. Un budget important. Koudou pense que les hommes mariés savent mieux s'occuper d'une femme. Ils sont matures par rapport aux jeunes, dit-elle. « Avec eux, pas de scène de jalousie. On vit à l'aise et on a le temps de faire nos petites sorties entre amis. Je n'ai pas de pression», précise-t-elle. Marie Giselle, elle, mène une double relation amoureuse avec un homme marié et un célibataire. Elle profite du marié et le célibataire est son chouchou. « L'homme marié sait que j'ai quelqu'un d'autre dans la vie, mais il m'a demandé de tout faire pour qu'il ne le croise pas », indique-t-elle. Il lui donne tout. Il assure son loyer et son argent de poche. Quelquefois, elle l'accompagne dans des missions hors du pays. Il est entièrement à ses services. « La Saint Valentin passée, il a promis de la passer la nuit avec moi. Mais, au dernier moment, il n'est pas venu. Il a dû être séquestré par sa femme », se lamente-t-elle. Pour se faire pardonner, dit-elle, il lui a offert de l'argent, des pagnes et un réfrigérateur. Cependant, Giselle note qu'elle ne se plait pas dans cette situation. « Je compte arrêter cette relation car je veux me marier avec mon petit ami que j'aime. Mes relations avec l'homme marié sont des relations intéressées.», souligne cette femme qui a « son avenir devant elle ». Les épouses trompées ne supportent pas toujours la démission de leurs maris. Diabaté Simone, institutrice qui a la quarantaine nous relate ce que lui a causé la présence d'une maîtresse dans la vie de son mari. « Je savais qu'il me trompait. Car je voyais souvent des tickets d'hôtel dans ses poches, mais je ne m'y intéressais pas parce que les hommes sont le plus souvent ainsi, et inutile de leur faire des histoires pour quelque chose qu'ils ne peuvent abandonner», note-t-elle.

Le calvaire des épouses

Les inquiétudes de Mme Diabaté ont débuté lorsque son mari a commencé à fuir ses responsabilités. « Il n'arrivait même plus à payer le loyer, la scolarité de nos trois enfants, et l'argent de la popote », relate-t-elle. Elle a mené une petite enquête et a fini par découvrir le visage de la jeune fille qui servait du « soleil de minuit » à son époux. « J'ai découvert qu'il s'occupait d'elle et de toute sa famille, car elle vivait encore en famille. Mon mari était devenu leur père. Il scolarisait même les frères de la jeune fille, alors que ses propres enfants étaient chassés des classes à cause de leur scolarité impayée », ajoute cette mère de famille. Sa peine, dit-elle, ne faisait que commencer lorsqu'elle l'a interpellé. « Il a déménagé de la cour familiale, par la suite », précise-t-elle. Elle n'a pu sortir de ses difficultés que grâce à ses amis. Aujourd'hui Mme Diabaté a quitté son mari et s' refaire sa vie. Selon elle, les parents du monsieur s'évertuent à les réconcilier mais, en vain. « Je ne pourrai jamais lui pardonner. Les liens qui nous unissaient ont été brisés », ajoute-t-elle. A.T., une autre femme mariée qui vit toujours avec son époux pense qu'il appartient à la femme de fidéliser son homme à la maison. « S'il va voir ailleurs c'est qu'il y a problème», pense-t-elle. Elle vit avec son homme depuis 15 ans. Elle s'arrange à lui offrir le « bonheur » que les infidèles vont chercher dehors. Elle ajoute que le jour où elle saura qu'il cherche malgré tout le « soleil de minuit » dehors, elle lui offrira des préservatifs plutôt que de l'engueuler. Entre la solution d'A.T, et celle de Mme Diabaté, il convient de se demander ce qu'une femme doit faire pour garder un homme pour elle seule.

A.K.
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