Perspectives des leaders religieux pour une sortie de crise et une cohésion sociale durables en Côte d’Ivoire». Tel est le thème du forum d’échanges qui a eu lieu hier entre la Banque mondiale et les leaders religieux conduits par l’Archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa et le président du Conseil supérieur des Imams de Côte d’Ivoire, Cheick Aboubacar Fofana.
D’entrée de jeu, le premier responsable de l’Eglise catholique fait une remarque : «Nous sommes d’accord qu’il faut aller aux élections. Mais, il ne faut pas y aller pour y aller». Selon Mgr Jean-Pierre Kutwa, «devant les informations faisant état d’irrégularités ou de fraudes dans l’enrôlement, il serait bon que la Commission électorale indépendante assume ses responsabilités en prenant des dispositions justes et audacieuses ; pour garantir la démocratie et permettre au peuple ivoirien d’exercer sa souveraineté». Et d’insister : «Tant que ces dispositions ne seront pas prises, une élection précipitée entraînerait le pays dans le chaos», prévient-il. L’occasion lui était ainsi donnée de demander le soutien des institutions internationales pour l’organisation d’élections crédibles en Côte d’Ivoire. Mgr Jean-Pierre Kutwa a parlé de la partition du pays qui, selon lui, est toujours réelle, du désarmement non effectif, de la méfiance de part et d’autre, du chômage… et de la pauvreté accrues. Après ce bref regard sur la société ivoirienne, il a fait des propositions, «pour une cohésion sociale vraie et durable». L’Archevêque d’Abidjan a, outre le devoir de justice, d’amour et de liberté, insisté sur le devoir de vérité. Pour lui, «l’heure est venue pour que les Ivoiriens se débarrassent du mensonge, quittent l’arène des coups bas, de la duplicité et de l’hypocrisie pour adopter désormais le langage de la vérité libératrice et constructive». Parlant du devoir de justice, Mgr Jean-Pierre Kutwa a déploré l’exploitation politicienne de la régionalisation si contraire et préjudiciable à la Côte d’Ivoire. Il en veut pour preuves, les critères de choix dans les embauches et nominations. «Ces critères ne sont nullement basés sur la compétence et l’honnêteté, mais obéissent plutôt aux volontés de la région ou du parti politique. Les examens et les concours n’échappent pas à cette réalité. Ces choix intéressés ne servent guère le bien commun. Ils installent à la barre le système de l’incompétence doublé de l’arrogance des bénéficiaires et le système de l’impunité», a-t-il déploré.
L’homme religieux n’a pas oublié de saluer la moralisation de la vie publique. Mais il souhaite qu’elle ne «se transforme pas en règlement de comptes inspiré par des fins autres que l’intérêt de la nation». Dans sa communication, il a fait savoir que la religion et la dimension spirituelle peuvent aider à la sortie de crise en renonçant à toute ambition, implication politique dans le sens de l’accaparement de l’exercice, de l’infléchissement de l’intéressé et insidieux du pouvoir. Pour le directeur des Opérations de la Banque mondiale, Madani M. Tall, établir des liens de partenariat avec les leaders religieux et bénéficier de leurs avis et expériences est capital. Parce que cela participe, a-t-il souligné, de l’approche inclusive et participative du développement.
Emmanuel Kouassi
D’entrée de jeu, le premier responsable de l’Eglise catholique fait une remarque : «Nous sommes d’accord qu’il faut aller aux élections. Mais, il ne faut pas y aller pour y aller». Selon Mgr Jean-Pierre Kutwa, «devant les informations faisant état d’irrégularités ou de fraudes dans l’enrôlement, il serait bon que la Commission électorale indépendante assume ses responsabilités en prenant des dispositions justes et audacieuses ; pour garantir la démocratie et permettre au peuple ivoirien d’exercer sa souveraineté». Et d’insister : «Tant que ces dispositions ne seront pas prises, une élection précipitée entraînerait le pays dans le chaos», prévient-il. L’occasion lui était ainsi donnée de demander le soutien des institutions internationales pour l’organisation d’élections crédibles en Côte d’Ivoire. Mgr Jean-Pierre Kutwa a parlé de la partition du pays qui, selon lui, est toujours réelle, du désarmement non effectif, de la méfiance de part et d’autre, du chômage… et de la pauvreté accrues. Après ce bref regard sur la société ivoirienne, il a fait des propositions, «pour une cohésion sociale vraie et durable». L’Archevêque d’Abidjan a, outre le devoir de justice, d’amour et de liberté, insisté sur le devoir de vérité. Pour lui, «l’heure est venue pour que les Ivoiriens se débarrassent du mensonge, quittent l’arène des coups bas, de la duplicité et de l’hypocrisie pour adopter désormais le langage de la vérité libératrice et constructive». Parlant du devoir de justice, Mgr Jean-Pierre Kutwa a déploré l’exploitation politicienne de la régionalisation si contraire et préjudiciable à la Côte d’Ivoire. Il en veut pour preuves, les critères de choix dans les embauches et nominations. «Ces critères ne sont nullement basés sur la compétence et l’honnêteté, mais obéissent plutôt aux volontés de la région ou du parti politique. Les examens et les concours n’échappent pas à cette réalité. Ces choix intéressés ne servent guère le bien commun. Ils installent à la barre le système de l’incompétence doublé de l’arrogance des bénéficiaires et le système de l’impunité», a-t-il déploré.
L’homme religieux n’a pas oublié de saluer la moralisation de la vie publique. Mais il souhaite qu’elle ne «se transforme pas en règlement de comptes inspiré par des fins autres que l’intérêt de la nation». Dans sa communication, il a fait savoir que la religion et la dimension spirituelle peuvent aider à la sortie de crise en renonçant à toute ambition, implication politique dans le sens de l’accaparement de l’exercice, de l’infléchissement de l’intéressé et insidieux du pouvoir. Pour le directeur des Opérations de la Banque mondiale, Madani M. Tall, établir des liens de partenariat avec les leaders religieux et bénéficier de leurs avis et expériences est capital. Parce que cela participe, a-t-il souligné, de l’approche inclusive et participative du développement.
Emmanuel Kouassi