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Économie Publié le mercredi 25 mars 2009 | Fraternité Matin

Appui budgétaire du Fmi et de la Banque mondiale : La Côte d’Ivoire obtient 114 milliards • Charles Diby Koffi : "C’est une victoire, mais..."

Entre le 27 et le 31 mars, le pays bénéficiera du programme Frpc et du point de décision à l’initiative Ppte.

Après le programme économique et financier, conclu en 1999, mais qui n’avait, malheureusement, pu profiter à la Côte d’Ivoire du fait de sa suspension pour cause du coup d’Etat du 24 décembre de la même année, le Fonds monétaire international (Fmi) qui a repris sa coopération entière et totale avec le pays au dernier semestre 2007, veut marquer l’année 2009. Et ce, par la conclusion le 27 mars (dans deux jours donc), d’un nouveau programme économique et financier avec la Côte d’Ivoire. A moins d’un cataclysme, vendredi prochain, le conseil d’administration du Fmi rassurera la communauté internationale, et surtout financière du retour de la Côte d’Ivoire dans le giron des «bons élèves» susceptibles de bénéficier d’appuis budgétaires et d’accompagnement en matière d’investissements productifs. Pour montrer la voie, au soir du 27 mars, le pays aura accès aux ressources Frpc (facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance) d’un montant de 373,98 millions de Droits de tirages spéciaux (Dts) pour les trois années à venir tels que proposés au Conseil d’administration du Fonds. Soit 523,572 millions de dollars américains, ce qui équivaut à 261,786 milliards de francs CFA, et représente 115% du quota de la Côte d’Ivoire au niveau du Fmi. Mais sur ce montant, ce sont un peu plus de 471,21 millions de dollars ( 235,61 milliards de FCFA) qui seront effectivement décaissés au profit du budget de l’Etat, le reliquat devant servir au remboursement de ce que l’institution de Bretton Woods a eu à consentir dans le cadre du programme d’assistance d’urgence post-crise (Aupc) qui a fait récemment l’objet d’évaluation par la mission conjointe Fmi-Banque mondiale-Bad. Cet appui budgétaire considérable que le Fonds mettra, dès vendredi, à la disposition de la Côte d’Ivoire fera l’objet de décaissements dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme Frpc, dont deux fois par an. Conformément à ce principe, ce sont 78,56 milliards de FCFA environ qui seront mis à la disposition de l’Etat ivoirien en 2009, dont la moitié (soit 39,37 milliards de FCFA) le sera immédiatement au soir du 27 mars prochain. La deuxième tranche interviendra six mois plus tard, c’est-à-dire d’ici à fin septembre prochain, après une revue des dépenses. En cette période de tensions de trésorerie de l’Etat, c’est une bouffée d’oxygène considérable, une manne financière que l’Etat pourra utiliser pour faire face à certaines des nombreuses contingences immédiates. Quelle grâce, pourrait-on dire ! Surtout que le pays qui a reçu au début de ce même mois de mars un appui budgétaire de plus de 63 milliards de la Banque africaine de développement (Bad), pourrait également avoir le point de décision à l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte) au soir du 31 mars prochain. C’est à cette date, en effet, que la Banque mondiale tiendra son conseil d’administration qui annoncera officiellement (de concert avec le Fmi) la nouvelle. A cette même date, le conseil d’administration de la Banque rendra public son appui budgétaire à la Côte d’Ivoire. De source crédible, ce seront environ 150 millions de dollars américains (soit 75 milliards de FCFA, avec la parité d’un dollar égal à 500 FCFA) que recevra l’Etat de Côte d’Ivoire de la Banque mondiale dans le cadre du programme Frpc sus indiqué.

Au total, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale vont décaisser en cette fin du mois de mars 2009, une enveloppe globale de plus de 114,37 milliards de francs CFA au profit de la Côte d’Ivoire pour lui permettre de relancer sa croissance économique et de réduire, ce faisant, la pauvreté. Les ressources Frpc (ou ressources du programme économique et financier) traditionnellement visent à combler le déficit de la balance de paiement et à renforcer les réserves de change. Mais dans le cas de la Côte d’Ivoire, à cause du poids de la dette, ces ressources vont directement entrer dans les caisses de l’Etat de sorte qu’il puisse les affecter là où il juge nécessaire pour le relèvement économique et social. Elles deviennent du coup, en termes de trésorerie, une bouffée d’oxygène. Ce d’autant qu’elles vont permettre au gouvernement d’éponger une bonne partie de sa dette intérieure, et donner ainsi l’occasion au secteur privé dans son ensemble et aux fournisseurs de l’Etat en particulier de sortir de la galère. D’ailleurs, le souhait secret des bailleurs de fonds est de voir l’Etat apurer massivement les arriérés intérieurs afin d’aider le secteur privé à retrouver une nouvelle vitalité. Laquelle est nécessaire pour relancer la croissance économique, la création d’emplois et de richesses dont la Côte d’Ivoire a tant besoin.

Sur cette question de remboursement de la dette intérieure, le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, s’est toujours voulu constant: «Cette année, l’Etat va faire face à la dette intérieure, après avoir apuré les arriérés de la Banque mondiale et de la Bad». Les appuis budgétaires qui seront mis à la disposition du pays dans les 48 heures par le Fonds et la Banque mondiale, et ceux apportés déjà par la Bad et qui sont la résultante des efforts du gouvernement pour améliorer ses relations avec la communauté financière internationale, permettront effectivement, au ministère de l’Economie et des Finances de soulager les créanciers intérieurs de l’Etat que sont les opérateurs privés. Afin que ce mois de mars de bonheur pour la Côte d’Ivoire soit ressenti par tous et chacun.

Gooré Bi Hué
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