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Art et Culture Publié le mercredi 25 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

Une jurisprudence qui perce le parapluie de 2004

Les journalistes ivoiriens sont des prisonniers en sursis. Le procès de Gnamantêh est un signal fort. Car hier, le procureur de la République a donné de la loi de 2004 sur la dépénalisation du délit de presse une interprétation qui ne devrait laisser aucun journaliste indifférent. Cette loi voulue par le Chef de l'Etat, votée par l'Assemblée nationale, promulguée en 2005 et qui était perçue comme une avancée de la démocratie vient d'être réduite à sa plus simple expression. Pour le procureur Diakité, en effet, Gnamantêh ne serait pas journaliste professionnel au sens de la loi de 2004 parce que tout simplement il n'est pas encore détenteur de la carte d'identité de journaliste professionnel. Si l'on suit son raisonnement, cela voudrait dire que seuls les 124 journalistes qui ont bénéficié de cette carte après la première session de la commission paritaire d'attribution sont protégés par la loi de 2004. Cela voudrait surtout dire qu'aux yeux du parquet, Brou Amessan le Directeur général de la RTI n'est pas journaliste professionnel, que Alfred Dan Moussa, président de l'Union internationale des journalistes francophones n'est pas journaliste professionnel. De même que Jean-Baptiste Akrou, DG du groupe Fraternité-Matin ou encore Amos Behonao, le président de l'UNJCI.
Sur plus de 1000 journalistes en activité, seulement 124 ont pu avoir à ce jour leur carte professionnelle. Pourquoi ? Parce que les structures chargées de mettre en œuvre les réformes induites par la nouvelle loi ont mis du temps pour se mettre en place. Aujourd'hui, ils sont des centaines, les journalistes qui sont en attente de la délivrance de cette carte. Or, la commission paritaire n'a pas encore ouvert sa seconde session. De sorte que tout individu qui poursuit un journaliste non détenteur de la carte professionnelle, peut arguer qu'il ne poursuit en réalité pas un journaliste mais un citoyen qui a commis un délit par voie de presse. Etait-ce cela le vœu du législateur ivoirien en votant la loi de 2004 et plus en amont celui du Chef de l'Etat ? Le désir de condamner Gnamantêh cuesta lo que cuesta a poussé le parquet à créer un dangereux précédent. A ouvrir la boîte de pandore. Demain, n'importe qui peut alléguer que Brou Amessan ou Dan Moussa l'a diffamé ou offensé et réclamer sa condamnation à une peine privative de liberté puisque l'un ou l'autre n'est pas couvert par la loi de 2004.

Akwaba Saint-Clair
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