Les leaders des deux principales religions en Côte d’Ivoire étaient hier les invités du Forum de la Banque mondiale afin de faire des propositions pour une sortie de crise et une cohésion sociale durable.
«Perspectives des leaders religieux pour une sortie de crise et une cohésion sociale durable en Côte d’Ivoire ». C’est sur ce thème que les chefs des deux religions les plus représentatives de la Côte d’Ivoire ont planché hier au siège de la Banque mondiale à Cocody. Il s’agissait de trouver des solutions durables à la crise que traverse le pays près de deux décennies. Mgr Jean Pierre Kutwan, archevêque d’Abidjan, pour le compte de l’Eglise catholique et le Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des imams ont tous deux plaidé pour l’avènement d’un « ordre nouveau » en Côte d’Ivoire. Dans un premier temps, le chef de l’Eglise catholique a dressé un tableau particulièrement sombre de la société ivoirienne qui selon lui, a perdu tous ses repères. « Aujourd’hui nous assistons à une exploitation politicienne de la régionalisation si contraire et si préjudiciable à notre mère Côte d’Ivoire. Les critères de choix dans les embauches et nominations ne sont nullement basés sur la compétence et l’honnêteté, mais obéissent plutôt aux volontés de la région ou du parti politique », a déploré Mgr Kutwan. Après cette analyse en profondeur de certains aspects du mal ivoirien, le chef de l’Eglise catholique ivoirienne a indiqué qu’il était temps pour le pays de tourner une nouvelle page de son histoire. « L’heure est venue de nous débarrasser du mensonge, de quitter l’arène des coups bas, de la duplicité et de l’hypocrisie pour adopter désormais le langage de la vérité libératrice et constructrice », a-t-il indiqué. Au vu de tous ces maux qui ont pour noms la haine, le mensonge, l’injustice et la dépravation des mœurs, l’archevêque d’Abidjan a indiqué qu’il est temps que les Ivoiriens s’asseyent avant ou après les élections pour une vraie réconciliation à travers un projet de société consensuel. « Dans un premier temps, nous avons à rechercher la paix avec tous nos frères, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances (…) puis dans un deuxième temps faire un projet de société consensuel », a recommandé le prélat. Le Cheick Aboubacar Fofana, pour le compte des musulmans a estimé que la crise que traverse la Côte d’Ivoire a d’abord des origines identitaires avant d’avoir des ramifications morales à travers la perte des valeurs traditionnelles, morales, religieuses et la dégradation des mœurs. Poursuivant, l’imam Aboubacar Fofana a également dénoncé les effets pervers de l’ivoirité sur la cohésion sociale, les entraves à la laïcité de l’Etat, les aspects confligènes de la loi fondamentale, la montée en puissance de la corruption, la tribalisation de l’administration publique qui a consacré le culte de la médiocrité, de la complaisance et du népotisme. Pour sauver le pays, Cheick Aboubacar Fofana a suggéré qu’une véritable alchimie se fasse dans les esprits afin de signer un nouveau contrat social entre les fils et filles de la Côte d’Ivoire. « Pour sortir de la crise, il ne faut pas s’attendre seulement à ce que les fusils se taisent ou croire que les élections vont résoudre tous les problèmes du pays. Il faut réconcilier les Ivoiriens entre eux à travers un nouveau contrat social comme projet de société pour penser à mettre une nation en place et qu’on accepte nos diversités culturelles, ethniques, religieuses, d’opinion et de pensée. C’est indispensable et nous n’avons pas le choix », a recommandé le leader de la communauté islamique. Il a par ailleurs souhaité que « l’armée ivoirienne cesse d’être une armée tribale et qu’il faudra veiller au respect de la séparation rigide des pouvoirs, singulièrement à l’indépendance de la justice et inculquer la culture du travail à la jeunesse ivoirienne ». Au total, le président du Cosim estime que « l’instauration de la paix n’est pas seulement synonyme de cessation du conflit armé, mais plutôt l’élimination de ses causes ». Cela, selon lui, doit passer par la promotion d’une saine spiritualité car a-t-il précisé, « il y a des lieux de culte qu’on doit fermer en Côte d’Ivoire puisque dans ces espaces, il y a des gens qui mettent à l’index d’autres Ivoiriens comme des diables. Il y a donc nécessité d’assainir aussi le milieu religieux». Cette rencontre, il faut le rappeler, est une initiative de la Banque mondiale. Elle avait pour but selon Madani Tall, directeur des opérations de l’institution financière pour la Côte d’Ivoire, de recueillir l’avis de ces dignitaires religieux en vue d’entrevoir une sortie de crise et une cohésion sociale durable. « Vous êtes très écoutés et vos avis sont attendus, de même que votre grande influence sur les mentalités, les comportements et les valeurs morales », a indiqué Madani Tall à l’ouverture de la cérémonie.
Kra Bernard (Stagiaire)
«Perspectives des leaders religieux pour une sortie de crise et une cohésion sociale durable en Côte d’Ivoire ». C’est sur ce thème que les chefs des deux religions les plus représentatives de la Côte d’Ivoire ont planché hier au siège de la Banque mondiale à Cocody. Il s’agissait de trouver des solutions durables à la crise que traverse le pays près de deux décennies. Mgr Jean Pierre Kutwan, archevêque d’Abidjan, pour le compte de l’Eglise catholique et le Cheick Aboubacar Fofana, président du Conseil supérieur des imams ont tous deux plaidé pour l’avènement d’un « ordre nouveau » en Côte d’Ivoire. Dans un premier temps, le chef de l’Eglise catholique a dressé un tableau particulièrement sombre de la société ivoirienne qui selon lui, a perdu tous ses repères. « Aujourd’hui nous assistons à une exploitation politicienne de la régionalisation si contraire et si préjudiciable à notre mère Côte d’Ivoire. Les critères de choix dans les embauches et nominations ne sont nullement basés sur la compétence et l’honnêteté, mais obéissent plutôt aux volontés de la région ou du parti politique », a déploré Mgr Kutwan. Après cette analyse en profondeur de certains aspects du mal ivoirien, le chef de l’Eglise catholique ivoirienne a indiqué qu’il était temps pour le pays de tourner une nouvelle page de son histoire. « L’heure est venue de nous débarrasser du mensonge, de quitter l’arène des coups bas, de la duplicité et de l’hypocrisie pour adopter désormais le langage de la vérité libératrice et constructrice », a-t-il indiqué. Au vu de tous ces maux qui ont pour noms la haine, le mensonge, l’injustice et la dépravation des mœurs, l’archevêque d’Abidjan a indiqué qu’il est temps que les Ivoiriens s’asseyent avant ou après les élections pour une vraie réconciliation à travers un projet de société consensuel. « Dans un premier temps, nous avons à rechercher la paix avec tous nos frères, quelles que soient leurs origines ou leurs croyances (…) puis dans un deuxième temps faire un projet de société consensuel », a recommandé le prélat. Le Cheick Aboubacar Fofana, pour le compte des musulmans a estimé que la crise que traverse la Côte d’Ivoire a d’abord des origines identitaires avant d’avoir des ramifications morales à travers la perte des valeurs traditionnelles, morales, religieuses et la dégradation des mœurs. Poursuivant, l’imam Aboubacar Fofana a également dénoncé les effets pervers de l’ivoirité sur la cohésion sociale, les entraves à la laïcité de l’Etat, les aspects confligènes de la loi fondamentale, la montée en puissance de la corruption, la tribalisation de l’administration publique qui a consacré le culte de la médiocrité, de la complaisance et du népotisme. Pour sauver le pays, Cheick Aboubacar Fofana a suggéré qu’une véritable alchimie se fasse dans les esprits afin de signer un nouveau contrat social entre les fils et filles de la Côte d’Ivoire. « Pour sortir de la crise, il ne faut pas s’attendre seulement à ce que les fusils se taisent ou croire que les élections vont résoudre tous les problèmes du pays. Il faut réconcilier les Ivoiriens entre eux à travers un nouveau contrat social comme projet de société pour penser à mettre une nation en place et qu’on accepte nos diversités culturelles, ethniques, religieuses, d’opinion et de pensée. C’est indispensable et nous n’avons pas le choix », a recommandé le leader de la communauté islamique. Il a par ailleurs souhaité que « l’armée ivoirienne cesse d’être une armée tribale et qu’il faudra veiller au respect de la séparation rigide des pouvoirs, singulièrement à l’indépendance de la justice et inculquer la culture du travail à la jeunesse ivoirienne ». Au total, le président du Cosim estime que « l’instauration de la paix n’est pas seulement synonyme de cessation du conflit armé, mais plutôt l’élimination de ses causes ». Cela, selon lui, doit passer par la promotion d’une saine spiritualité car a-t-il précisé, « il y a des lieux de culte qu’on doit fermer en Côte d’Ivoire puisque dans ces espaces, il y a des gens qui mettent à l’index d’autres Ivoiriens comme des diables. Il y a donc nécessité d’assainir aussi le milieu religieux». Cette rencontre, il faut le rappeler, est une initiative de la Banque mondiale. Elle avait pour but selon Madani Tall, directeur des opérations de l’institution financière pour la Côte d’Ivoire, de recueillir l’avis de ces dignitaires religieux en vue d’entrevoir une sortie de crise et une cohésion sociale durable. « Vous êtes très écoutés et vos avis sont attendus, de même que votre grande influence sur les mentalités, les comportements et les valeurs morales », a indiqué Madani Tall à l’ouverture de la cérémonie.
Kra Bernard (Stagiaire)