C`est une interrogation qui alimente les débats quotidiens des Ivoiriens. A quand la Côte d`Ivoire sortira de cette impasse d`où elle a été plongée par la volonté funeste de certains de ses fils ? Quand est-ce qu`elle quittera " cette civière médicale " sur laquelle ses fils " égarés " l`ont placée depuis septembre 2002 ? Le peuple d`Eburnie doit encore patienter pour voir le bout du tunnel. L`optimisme et l`espoir suscités au sein des populations, au lendemain de la matérialisation de l`Accord politique de Ouaga, il y 2 ans, se transforme inexorablement à un scepticisme avéré. La rébellion, l`un des principaux acteurs de cet Accord, vient-elle de signer son acte " de mort " à travers son " nouveau schéma " qu`elle a soumis au chef de l`Etat le mardi dernier et qui sera mis au grand jour, au cours de la grande réunion qui regroupera toutes les signatures de l`Accord de Ouaga, le lundi prochain ? En décidant de faire de nouvelles propositions au Président de la République, Sem Laurent Gbagbo, pour disent-ils, faire avancer rapidement la sortie de crise, les hommes de Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles, renient-ils leur dernière signature concernant l`Accord complémentaire 4 paraphé en décembre 2008. Qu`ils avaient qualifié " de bonne base " parce que prenant en compte les questions importantes notamment les militaires et leurs grades. Dans cet accord, un chronogramme très détaillé concernant le retour de toute l`administration dans les zones centre-nord et ouest a été adopté et accepté par tous les signataires. L`installation du corps préfectoral et l`unicité des caisses de l`Etat avec la disparition des commandements de zones devraient se faire dans le mois de janvier. Et pour booster le processus, le premier ministre a séjourné plus de dix jours à Bouaké pour, dit-il, parler à ses hommes. Le retour effectif des régies financières (impôts, trésor et Douanes) grince toujours les caisses de la " Centrale ", régie financière créée par la rébellion dirigée par Dosso Moussa, ministre de l`Enseignement technique et de la formation professionnelle dans le gouvernement Soro. La passation des charges entre les préfets et les commandants de zones reste une énigme pour ces " seigneurs de guerre " qui tirent de gros bénéfices financiers. Ils résistent à l`Accord politique de Ouaga en proposant un nouveau cadre de cohabitation avec l`administration préfectorale. Impossible et impensable pour Désiré Tagro, qui refuse d`être témoin de ce " bradage " républicain. Soro et ses hommes rusent avec le peuple de Côte d`Ivoire dans ce processus de sortie de crise. Adeptes de l`Accord de Ouaga dans la partie gouvernementale et une fois, la barrière de Djébonoua franchie, adieu Ouaga. L`attitude des Forces nouvelles pose la problématique du vrai patron de la rébellion. A Bouaké, tout comme dans les autres régions sous contrôle rebelles, Soro semble être dépassé par les événements. C`est un secret de polichinelle, le secrétaire général de la rébellion n`a pas le monopole de la décision. La rencontre du lundi prochain nous réserve des surprises.
Zéré de Mahi
Zéré de Mahi