x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 26 mars 2009 | Fraternité Matin

Lutte contre le sida : Les papes passent, le discours de l’Église demeure

La récente levée de boucliers contre Benoît XVI, à la suite de son intervention
sur le port du préservatif, remet au goût du jour le débat sur les rapports entre Église et sexualité.

Une réponse du Pape Benoît XVI à la question d’un journaliste sur la position de l’Eglise catholique à propos de la lutte contre le Sida a provoqué une levée de boucliers en France. En effet, pour le successeur de Jean Paul II, le problème du Sida ne peut se résoudre par la distribution de préservatifs. Eric Chevalier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a estimé que de tels propos mettent en danger les politiques de santé publique et les impératifs de protection de la vie humaine. L’ancien Premier ministre Alain Juppé a lui tenu les propos suivants : « Ce Pape commence à poser un vrai problème, car il vit dans une situation d’autisme total. Aller dire en Afrique que le préservatif aggrave le danger du Sida, c’est d’abord une contre- vérité, et c’est inacceptable, pour les populations africaines et pour tout le monde ». Quant à Jean Luc Roméro, président de l’Association des élus locaux contre le Sida, il considère que Benoît XVI a adressé un message de mort aux Africains. En guise de réponse au Pape Benoît XVI, le programme commun des Nations unies sur le Vih/Sida, (Onusida) a affirmé que le préservatif est une composante essentielle d’une stratégie complète efficace et durable de prévention et de traitement du Sida. L’organisation affirme par ailleurs que le préservatif masculin en latex est la seule technologie disponible la plus efficace pour réduire la transmission sexuelle du Vih et d’autres infections sexuellement transmissibles.

Mais, pour le Pape Benoît XVI, on ne peut pas surmonter le problème du Sida uniquement avec des slogans publicitaires. « Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs, au contraire, le risque est d’augmenter le problème ».

Loin de tenir un discours nouveau, qui lui est propre, le souverain Pontife n’a fait que reprendre une idée que l’Eglise catholique a toujours défendue. Plus de 25 millions de personnes ont été tuées par la maladie depuis le début des années 1980. La plupart dans les pays d’Afrique subsaharienne. Selon Mgr Jean Michel Di Falco, l’évêque de Gap, malheureusement dans certains pays d’Afrique, parce qu’ils n’ont pas les moyens de se procurer les préservatifs, ils vont les utiliser plusieurs fois ou à plusieurs. C’est donc à juste titre que Benoît XVI déclare que la solution à la lutte contre le Sida ne peut se trouver que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l’un avec l’autre, et le second, une véritable amitié également et surtout pour les personnes qui souffrent. Un prêtre du diocèse d’Abidjan qui a voulu garder l’anonymat a fait savoir que la position de l’Eglise par rapport au préservatif est antérieure à l’apparition du Sida. Les Papes se succèdent, mais le discours de l’Eglise reste le même.

Le préservatif est un contraceptif, et l’Eglise est par principe contre les préservatifs. Parce qu’elle estime que la vie vient de Dieu et recommande la maîtrise de soi dans le cadre du planning familial. Le catéchisme de l’Eglise catholique préconise la fidélité conjugale. Qui, de par sa nature, exige des époux une fidélité inviolable.

«Ceci est la conséquence du don d’eux-mêmes que se font l’un à l’autre, les époux. L’amour veut être définitif. Il ne peut être « jusqu’à nouvel ordre». Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants exige entière fidélité entre époux et requiert leur indissoluble unité, souligne encore le catéchisme de l’Eglise catholique.

A ce propos, le compendium de la doctrine sociale de l’Eglise catholique écrit que tous les programmes d’aide économique destinés à financer des campagnes de stérilisation et de contraception ou subordonnés à l’acceptation de ces campagnes doivent être moralement condamnés comme des attentats à la dignité de la personne et de la famille. Aussi, la solution des questions liées à la croissance démographique doit-elle être plutôt recherchée dans le respect simultané, aussi bien de la morale sexuelle que de la morale sociale, en encourageant une plus grande justice et une solidarité authentique pour assurer dans tous les cas la dignité de la vie, à commencer par les conditions économiques, sociales et culturelles.

Pour ce qui est de la lutte contre le Sida, l’Eglise catholique ne propose pas le préservatif. Le seul vrai moyen est, selon elle, la chasteté, l’abstinence et la fidélité dans le mariage. Parce que les préservatifs peuvent être poreux et en matière de contraception, il est conseillé d’utiliser d’autres produits additionnels pour éviter une grossesse. C’est dire que le virus du Sida qui, selon certaines études, est 500 fois plus petit que le spermatozoïde, peut traverser encore plus facilement les préservatifs. Le prêtre s’étonne de ce qu’il n’est jamais dit dans les campagnes de promotion du préservatif que ce moyen de protection n’est pas fiable à 100%.



Marie-Adele Djidje
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ