C’est demain vendredi 27 mars que la Côte d’Ivoire sera définitivement située sur son avenir économique ; peut-être son avenir tout court : le conseil d’administration du Fonds monétaire international va-t-il lui accorder le point de décision dans le cadre de l’Initiative des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE) ? C’est le souhait ardent de tous les Ivoiriens, car c’est la seule alternative pour donner une nouvelle chance à ce pays fragilisé par une crise politico-militaire qui a mis un bémol à son développement.
Même si l’on doit faire avec les caprices politiques, les reniements diaboliques, et les revirements spectaculaires de situation, il faut reconnaître que beaucoup de facteurs plaident pour un résultat positif au regard de l’immense sacrifice consenti par le gouvernement pour se faire accepter dans ce programme.
D’une part, il y a le sacrifice financier. Il a fallu faire un choix cornélien entre apurer les arriérés de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, et régler les fournisseurs de l’Etat. Ça été une option difficile de ne considérer que l’avenir du pays en s’alignant sur l’initiative PPTE, mais il le fallait. “Ce qui importe ici, c’est de parler du premier point, c’est-à-dire la question des finances publiques. Nous avons donc négocié et nous négocions bien. Mais, la décision va être prise le 27 mars prochain, c’est-à-dire dans deux semaines. C’est le 27 mars que la décision sera prise de réduire la dette de la Côte d’Ivoire pour qu’au lieu de 700 milliards de F CFA que nous payons par an, nous ne payions plus que de 200 milliards. Ce qui va nous faire un gain de 500 milliards. L’ensemble des Ivoiriens va gagner 500 milliards de F CFA. Aujourd’hui, c’est cela qui est mon problème. Je vous le dis nettement aujourd’hui, c’est ce qui est mon problème. Je veux aller à ce point de décision pour que la Côte d’Ivoire, notre pays, gagne 500 milliards de FCFA par an”, déclarait le Président Laurent Gbagbo, lors de sa rencontre avec les enseignants du secondaire, le 13 mars dernier, au Palais présidentiel. De même, pour le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, il n’y a pas d’autres solutions. “C'est parce que l'Etat ne peut pas faire autrement. Il y a trop d'engagements prioritaires à honorer en même temps : les salaires et la dette extérieure occupent les deux tiers du budget. Le tiers restant est divisé en deux pour les investissements et le fonctionnement. Nous vivons une situation financière difficile. Notre salut réside dans le programme de réduction de la dette des pays pauvres très endettés. Au 31 mars, la Côte d'Ivoire doit avoir le point de décision au risque de connaître de très gros problèmes financiers”, avait-il expliqué, lors d’une récente rencontre avec les professionnels du bâtiment.
D’autre part, il a fallu faire un arbitrage entre les infrastructures sociales, la revalorisation des salaires, et la sortie de crise tout en continuant à honorer les engagements liés au fonctionnement courant de l'Etat. Qui ne se rappelle pas tous les quolibets dont le gouvernement a fait l’objet pendant les heures chaudes des revendications salariales ? En temps normal, ce sont des promesses qui auraient été tenues sans souci. Qui ne sait pas que la quasi-totalité des routes sont dégradées ? Qui ne sait pas que de nombreux centres de santé manquent de médicaments, de nombreuses écoles d’outils pédagogiques, et que les infrastructures sociales sont insuffisantes au regard de la démographie galopante ? Mais le gouvernement a préféré financer la sortie de crise dans l’optique PPTE.
La communauté financière internationale doit tenir compte de tous ces sacrifices pour redonner de la joie aux Ivoiriens.
L’espoir est permis
C’est en cela qu’il faut souligner d’un gros trait les assurances données par Arend Kowenaar, le chef des dernières missions conjointes conduites par le Fmi: “Nous sommes venus cette fois avec beaucoup d’espoir. L’objectif, c’est de respecter la date de fin mars. Et je pense qu’on peut y arriver. C’est la troisième mission conjointe depuis fin septembre-début octobre 2008. Certes, il reste un certain nombre de points à traiter : que le budget 2009 démontre qu’il y a une réorientation massive des dépenses vers la réduction de la pauvreté et moins de dépenses pour l’Etat d’une part, faire mieux en matière de gouvernance et de transparence dans la gestion des finances publiques, rassurer davantage la communauté internationale, et notamment financière. Surtout que la baisse du prix du baril du pétrole et la morosité de l’économie mondiale limitent plus que jamais les recettes publiques”. Et ce satisfecit accordé au gouvernement lors de la dernière mission : “La mission a noté avec satisfaction les progrès réalisés sur un ensemble de réformes structurelles du programme de 2008. Elle salue en particulier l’initiation des réformes en profondeur dans les secteurs du café-cacao et de l’énergie et les mesures en cours pour améliorer la transparence des relations financières entre le gouvernement et ces secteurs, y compris par des audits et rapportages réguliers. La mission encourage le gouvernement à accélérer les efforts de réforme, vu l’importance de ces secteurs pour la croissance et la réduction de la pauvreté en Côte d’Ivoire.
La mission et les autorités ivoiriennes sont parvenues à un accord de principe sur un programme économique sur trois ans qui pourrait être appuyé par la FRPC. Le programme vise à réduire la pauvreté et à accélérer la croissance à travers des réformes structurelles visant à augmenter la productivité, tout en maintenant la soutenabilité du budget et de la dette. Le programme a aussi pour but d’améliorer la gouvernance dans le domaine de la gestion des finances publiques et de promouvoir l’efficience des administrations publiques à travers une vaste réforme de la fonction publique”, déclarait Arend Kowenaar, chef de mission du Fonds monétaire international pour la Côte d’Ivoire, suite à la mission conjointe du 5 au 12 février dernier.
Croisons les doigts.
J-S Lia
Même si l’on doit faire avec les caprices politiques, les reniements diaboliques, et les revirements spectaculaires de situation, il faut reconnaître que beaucoup de facteurs plaident pour un résultat positif au regard de l’immense sacrifice consenti par le gouvernement pour se faire accepter dans ce programme.
D’une part, il y a le sacrifice financier. Il a fallu faire un choix cornélien entre apurer les arriérés de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, et régler les fournisseurs de l’Etat. Ça été une option difficile de ne considérer que l’avenir du pays en s’alignant sur l’initiative PPTE, mais il le fallait. “Ce qui importe ici, c’est de parler du premier point, c’est-à-dire la question des finances publiques. Nous avons donc négocié et nous négocions bien. Mais, la décision va être prise le 27 mars prochain, c’est-à-dire dans deux semaines. C’est le 27 mars que la décision sera prise de réduire la dette de la Côte d’Ivoire pour qu’au lieu de 700 milliards de F CFA que nous payons par an, nous ne payions plus que de 200 milliards. Ce qui va nous faire un gain de 500 milliards. L’ensemble des Ivoiriens va gagner 500 milliards de F CFA. Aujourd’hui, c’est cela qui est mon problème. Je vous le dis nettement aujourd’hui, c’est ce qui est mon problème. Je veux aller à ce point de décision pour que la Côte d’Ivoire, notre pays, gagne 500 milliards de FCFA par an”, déclarait le Président Laurent Gbagbo, lors de sa rencontre avec les enseignants du secondaire, le 13 mars dernier, au Palais présidentiel. De même, pour le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, il n’y a pas d’autres solutions. “C'est parce que l'Etat ne peut pas faire autrement. Il y a trop d'engagements prioritaires à honorer en même temps : les salaires et la dette extérieure occupent les deux tiers du budget. Le tiers restant est divisé en deux pour les investissements et le fonctionnement. Nous vivons une situation financière difficile. Notre salut réside dans le programme de réduction de la dette des pays pauvres très endettés. Au 31 mars, la Côte d'Ivoire doit avoir le point de décision au risque de connaître de très gros problèmes financiers”, avait-il expliqué, lors d’une récente rencontre avec les professionnels du bâtiment.
D’autre part, il a fallu faire un arbitrage entre les infrastructures sociales, la revalorisation des salaires, et la sortie de crise tout en continuant à honorer les engagements liés au fonctionnement courant de l'Etat. Qui ne se rappelle pas tous les quolibets dont le gouvernement a fait l’objet pendant les heures chaudes des revendications salariales ? En temps normal, ce sont des promesses qui auraient été tenues sans souci. Qui ne sait pas que la quasi-totalité des routes sont dégradées ? Qui ne sait pas que de nombreux centres de santé manquent de médicaments, de nombreuses écoles d’outils pédagogiques, et que les infrastructures sociales sont insuffisantes au regard de la démographie galopante ? Mais le gouvernement a préféré financer la sortie de crise dans l’optique PPTE.
La communauté financière internationale doit tenir compte de tous ces sacrifices pour redonner de la joie aux Ivoiriens.
L’espoir est permis
C’est en cela qu’il faut souligner d’un gros trait les assurances données par Arend Kowenaar, le chef des dernières missions conjointes conduites par le Fmi: “Nous sommes venus cette fois avec beaucoup d’espoir. L’objectif, c’est de respecter la date de fin mars. Et je pense qu’on peut y arriver. C’est la troisième mission conjointe depuis fin septembre-début octobre 2008. Certes, il reste un certain nombre de points à traiter : que le budget 2009 démontre qu’il y a une réorientation massive des dépenses vers la réduction de la pauvreté et moins de dépenses pour l’Etat d’une part, faire mieux en matière de gouvernance et de transparence dans la gestion des finances publiques, rassurer davantage la communauté internationale, et notamment financière. Surtout que la baisse du prix du baril du pétrole et la morosité de l’économie mondiale limitent plus que jamais les recettes publiques”. Et ce satisfecit accordé au gouvernement lors de la dernière mission : “La mission a noté avec satisfaction les progrès réalisés sur un ensemble de réformes structurelles du programme de 2008. Elle salue en particulier l’initiation des réformes en profondeur dans les secteurs du café-cacao et de l’énergie et les mesures en cours pour améliorer la transparence des relations financières entre le gouvernement et ces secteurs, y compris par des audits et rapportages réguliers. La mission encourage le gouvernement à accélérer les efforts de réforme, vu l’importance de ces secteurs pour la croissance et la réduction de la pauvreté en Côte d’Ivoire.
La mission et les autorités ivoiriennes sont parvenues à un accord de principe sur un programme économique sur trois ans qui pourrait être appuyé par la FRPC. Le programme vise à réduire la pauvreté et à accélérer la croissance à travers des réformes structurelles visant à augmenter la productivité, tout en maintenant la soutenabilité du budget et de la dette. Le programme a aussi pour but d’améliorer la gouvernance dans le domaine de la gestion des finances publiques et de promouvoir l’efficience des administrations publiques à travers une vaste réforme de la fonction publique”, déclarait Arend Kowenaar, chef de mission du Fonds monétaire international pour la Côte d’Ivoire, suite à la mission conjointe du 5 au 12 février dernier.
Croisons les doigts.
J-S Lia