La chaîne de montage de l’usine de chocolat de Quingke, dans le Canton, fruit de la coopération entre la Chine et la Côte d’Ivoire, est depuis 10 ans en caisse. L’information a été donnée, le mardi 24 mars dernier, au Conseil économique et social, par le directeur de cabinet du ministre de l’Industrie et de la Promotion du secteur privé. Fofana Idrissa, qui répondait à l’invitation de la Commission des affaires domaniales et agricoles de l’institution, a déploré cet état de fait. “Et pourtant, c’est avec beaucoup de bonheur que nous avons appris que la Côte d’Ivoire et l’Etat chinois ont signé un accord pour l’installation d’une usine de production de chocolat en Chine. C’était formidable parce que l’Etat de Côte d’Ivoire avait en face l’Etat chinois. Et l’Etat chinois mettait en face de la Côte d’Ivoire, un marché captif de l’armée chinoise qui compte 14 millions de personnes. Chaque militaire chinois devait recevoir une plaquette de 20 grammes de chocolat chaque semaine. Nous nous sommes dit, c’est une excellente occasion”, a-t-il révélé aux conseillers économiques et sociaux. Avant d’ajouter que la Côte d’Ivoire a investi dans l’achat du terrain. “Nous avons eu la chance d’aller voir cette usine. La chaîne de production est dans les caisses. Et aujourd’hui, il nous faut moins de 10 milliards (de FCFA) pour que cette usine entre en production. Des considérations politiques font que jusqu’à ce jour, depuis 10 ans, nous n’arrivons pas à ouvrir cette usine”, a regretté le directeur de cabinet du ministre de l’Industrie et de la Promotion du secteur privé. Pour lui, tout ceci procède d’un manque de volonté politique de l’Etat de Côte d’Ivoire qui détient 60 % des actions contre 40 % pour l’Etat chinois. “Nous ne comprenons pas pourquoi nous n’arrivons pas à ouvrir cette usine. Nous pensons qu’elle est une porte d’entrée de l’ensemble de nos matières premières. C’est le premier marché chinois et c’est une aubaine pour nous. Mais nous nous sommes laissé entendre par des ministres du gouvernement qu’il nous fallait rechercher des privés pour porter les parts de l’Etat de Côte d’Ivoire”, a-t-il par ailleurs dénoncé. Pour la simple raison que, selon lui, les privés qui peuvent le faire en Côte d’Ivoire sont les groupes Cargill et Barry Callebaut. C’est alors qu’il a regretté qu’aussi bien au niveau des structures défuntes de la filière café-cacao qu’au niveau du comité interministériel sur le café et cacao, il n’a jamais existé et il n’existe aucune politique d’industrialisation dans leurs différents programmes d’activités. “Nous pensons que devant les défis de l’industrialisation, il faut un engagement ferme de l’Etat de Côte d’Ivoire”, a déclaré M. Fofana Idrissa.
Robert Krassault: ciurbaine@yahoo.fr
Robert Krassault: ciurbaine@yahoo.fr