Suite à la disparition en haute mer tout récemment, de 4 agents des affaires maritimes et portuaires, le président Gnoukouri Yves Demoya réagit et apporte des précisions dans cet entretien.
Vous étiez à Abidjan en février dernier, à la recherche d'un financement pour l'achat de 4 bateaux de pêche. L’avez-vous obtenu ?
Nous étions venus pour rencontrer le président de la République. Mais nous n'avons vraiment pas réussi à le faire. Car, il était très pris. Nous avons adressé un fax à la Bni et au directeur M. Goli. Celui-ci nous a confiés à sa secrétaire, Mme Diallo. Parce qu'il était très occupé. Mme Diallo et un autre haut responsable de la Bni étaient les personnes chargées d'apprécier tous les projets qui arrivent à la Bni. Nous avons eu ensemble, une séance de travail. Mais, puisque notre structure n'est pas cliente direct de la Bni, cette banque ne peut pas nous faire un financement direct. Mais en revanche, elle peut nous financer par le biais du Fonds national de Solidarité (Fns), et donc nous avons été recommandés par elle à M. Dicket du Fns Le dossier avance et nous sommes en contact avec sa secrétaire, Mme Dongo qui nous a rassurés des avancés de notre dossier. Notre projet est donc en très bonne voie. Car, le Fonds national de Solidarité (Fns) a l'expérience en la matière et a déjà financé l'achat de deux petits chalutiers qui pêchent actuellement à Grand-Lahou. Et donc, nous pensons que notre projet sera financé, mais le plus tôt serait le mieux pour nous. Puisque nous, nous avons l'expérience dans la surveillance et la protection des faunes aquatiques en tant que hommes de terrain.
Peut-on avoir une vision de votre tactique de surveillance et de protection de la faune aquatique ?
Ecoutez, notre projet n'est pas encore devenu une réalité. Mais nous espérons que très bientôt, notre rêve se transformera en réalité. Nous ne pouvons donc pas dévoiler nos expériences et nos secrets professionnels. Mais ce que nous pouvons dire, c’est que nous savons comment les autres pays assurent la protection de leurs faunes aquatiques. Parce que nous n'avons pas (15) quinze années d'expérience ou plus seulement, dans les eaux de la Côte d'Ivoire. Nous disposons de cette même expérience dans les eaux africaines et européennes. Nous avons donc, une bonne notion de pratique du terrain.
Quel commentaire faites-vous de la mort tragique de vos frères de mer en patrouille le 11 mars dernier, au large de San Pedro ?
Vraiment, nous adressons nos condoléances aux familles respectives de nos frères de mer, le Lt Gonkanou Philibert, les Sgt Yapo Kouassi, Kouao Yapi et Botty Trazié.
Vous savez, ce n'est pas trop un problème de manque de matériel qui a causé la mort de nos frères de mer. Nous soulignons deux motifs : le premier est une erreur professionnelle impardonnable de la part du Dgamp, M. Tano Koffi Bertin. Le deuxième motif est lié à l'ignorance ou au manque d'expérience des marins. En ce qui concerne le manque de matériel, toute la côte d'Ivoire le sait. Et la présence des pirates dans nos eaux ne date pas d'aujourd'hui. Nous pensons bien que le Lt colonel Tano Koffi Bertin est bien informé de cette réalité. Parce que, depuis que la côte d'ivoire existe, les pirates ont toujours pillé nos eaux. Il le sait et l'Etat ne lui a jamais donné les moyens. Puis, avant même qu'il ne soit nommé Lieutenant-colonel et Dg, la côte d'Ivoire n'a jamais eu de matériel pour arraisonner les navires en haute mer. Et donc, notre pays a toujours laissé ses zones de pêches aux mains des flottes étrangères. Le président Félix Houphouët-Boigny l'a voulu ainsi. Un (1) kg de poisson thon coûte en Europe 30 euro, soit 19500 Fcfa. Le kilogramme de poisson coûte deux fois plus cher que le kg du cacao.
En quoi le Président Félix Houphouët-Boigny est-il le responsable du malheur des marins pécheurs ?
Le Président Félix Houphouët-Boigny. qui possédait des hectares de plantation de cacao, a décidé de mettre la Côte d'Ivoire au premier rang mondialement dans la production de cette matière première. Il a donc abandonné la pêche au profit de la production de cacao. Voici un peu comment la mer a été livrée aux flottes étrangères. Aujourd'hui, la côte d'ivoire n'a plus jamais eu de bateau de pêche, après qu'elle a pris la décision de vendre tous ces bateaux de pêche aux français. Et donc, quand on est conscient que son pays n'a pas le matériel nécessaire pour une telle opération, on n'y envoie pas des éléments pour arrêter des bandits armés jusqu'aux dents. Par manque d'expérience et de pratique maritime, le résultat est là. Je pense que, pour mériter un tel poste, il faut être un homme de terrain et d'expérience, avant d'être nommé Lt colonel plein. Il fut une année où le colonel Konan, bien avant d'être nommé colonel, était Lt au port de pêche d'Abidjan. Il avait vu cela venir. Mais malgré tout cela, il a tout de même envoyé des agents en haute mer pour un tour d'essai. Evidemment, les agents ont échoué dans leur mission. Et ils sont rentrés bredouille au port de pêche. Vous voyez que les gens aiment le métier. Mais ils n'ont aucune passion pour le terrain. Un colonel de la gendarmerie ou de la police, après les cours théoriques de l'école, il va sur le terrain. Cet officier supérieur ne pourra jamais envoyer ses éléments sur le terrain pour une opération pour laquelle la vie de ses éléments est en danger. Mais contre toute attente, ses faits se sont déroulés chez les agents de la marine marchande. Pourtant, il est difficile pour ses marins d'obtenir des informations journalières provenant de haute mer. Parce qu'ils ne disposent pas de matériels adéquats pour mener à bien leur travail. J'étais sur le bateau Montecelo quand nous avons été arraisonnés par la police maritime ghanéenne. On n'arrête pas un bateau de pêche comme s'il s'agit d'une arrestation d'une simple voiture.
Alors, comment s'opère donc une opération d'arrestation d'un bateau pirate ?
Les agents arrivent sur le terrain. Ils identifient d'abord le navire à arraisonner. Et quand ils sont convaincus que c'est le bateau en question, alors à bord de leurs vedettes ou de leur zodiaque, ils le devancent à environ 200 m. Puis, ils scient l'eau en faisant un cercle pour se mettre à l'écart. Si le capitaine du bateau indexé, vient à franchir le cercle de la police, les marins reprennent la même opération en les suivant sur 200 m pour encore refaire un nouveau cercle. Si le capitaine franchit pour la seconde fois le cercle de la police, l'opération est répétée pour la troisième fois. La police est alors autorisée à jeter une bouée dans le cercle. Sur cette bouée flotte un drapeau rouge, avec l'écriture stop au milieu et ils se remettent encore à l'écart. Si le capitaine ne s'arrête pas et qu'il franchit le cercle au drapeau rouge, alors les agents de la police le bombardent automatiquement sans s'approcher. Ils le bombardent à fond jusqu'à ce qu'il coule. Sinon, s'ils s'approchent c'est aux risques de leurs vies. Voici la procédure légale pour arraisonner un navire. Si vous n'avez pas ces moyens, c'est inutile. Je pense que si cela avait été fait selon les textes, nos marins n'auraient pas dû trouver la mort de cette manière.
C'est sans doute ce que vous entendez faire quand vos bateaux seront là pour la surveillance et la protection des faunes aquatiques de la Côte d'Ivoire ?
Non, absolument non. Je voudrais dire que c'est de cette manière qu'ils auraient dû procéder. Mais dans tous les cas et dans tous les pays du monde, la surveillance des eaux se fait toujours avec la complicité des marins pécheurs, ressortissants du pays en question. Voyez, si le piroguier John Etrou n'avait pas été vigilant, ils seraient tous portés disparus. Voilà pourquoi, nous ne cessons de crier haut et fort pour dire que, la Cmre et le Cmpspfaci est l'affaire de tous. Nous, nous avons les bateaux en main. Un projet qui peut employer au minimum 120 marins et qui fera en même temps la surveillance et la protection de nos faunes aquatiques. Ceux qui pillent nos eaux sont nombreux et ce sont ceux qui descendent que les piroguiers découvrent et signalent. Sachez que les piroguiers ne vont pas trop loin en haute mer.
Entretien réalisé
Depuis l'Italie via Internet par Jean-Baptiste Essis
essis06525881@yahoo.fr
Vous étiez à Abidjan en février dernier, à la recherche d'un financement pour l'achat de 4 bateaux de pêche. L’avez-vous obtenu ?
Nous étions venus pour rencontrer le président de la République. Mais nous n'avons vraiment pas réussi à le faire. Car, il était très pris. Nous avons adressé un fax à la Bni et au directeur M. Goli. Celui-ci nous a confiés à sa secrétaire, Mme Diallo. Parce qu'il était très occupé. Mme Diallo et un autre haut responsable de la Bni étaient les personnes chargées d'apprécier tous les projets qui arrivent à la Bni. Nous avons eu ensemble, une séance de travail. Mais, puisque notre structure n'est pas cliente direct de la Bni, cette banque ne peut pas nous faire un financement direct. Mais en revanche, elle peut nous financer par le biais du Fonds national de Solidarité (Fns), et donc nous avons été recommandés par elle à M. Dicket du Fns Le dossier avance et nous sommes en contact avec sa secrétaire, Mme Dongo qui nous a rassurés des avancés de notre dossier. Notre projet est donc en très bonne voie. Car, le Fonds national de Solidarité (Fns) a l'expérience en la matière et a déjà financé l'achat de deux petits chalutiers qui pêchent actuellement à Grand-Lahou. Et donc, nous pensons que notre projet sera financé, mais le plus tôt serait le mieux pour nous. Puisque nous, nous avons l'expérience dans la surveillance et la protection des faunes aquatiques en tant que hommes de terrain.
Peut-on avoir une vision de votre tactique de surveillance et de protection de la faune aquatique ?
Ecoutez, notre projet n'est pas encore devenu une réalité. Mais nous espérons que très bientôt, notre rêve se transformera en réalité. Nous ne pouvons donc pas dévoiler nos expériences et nos secrets professionnels. Mais ce que nous pouvons dire, c’est que nous savons comment les autres pays assurent la protection de leurs faunes aquatiques. Parce que nous n'avons pas (15) quinze années d'expérience ou plus seulement, dans les eaux de la Côte d'Ivoire. Nous disposons de cette même expérience dans les eaux africaines et européennes. Nous avons donc, une bonne notion de pratique du terrain.
Quel commentaire faites-vous de la mort tragique de vos frères de mer en patrouille le 11 mars dernier, au large de San Pedro ?
Vraiment, nous adressons nos condoléances aux familles respectives de nos frères de mer, le Lt Gonkanou Philibert, les Sgt Yapo Kouassi, Kouao Yapi et Botty Trazié.
Vous savez, ce n'est pas trop un problème de manque de matériel qui a causé la mort de nos frères de mer. Nous soulignons deux motifs : le premier est une erreur professionnelle impardonnable de la part du Dgamp, M. Tano Koffi Bertin. Le deuxième motif est lié à l'ignorance ou au manque d'expérience des marins. En ce qui concerne le manque de matériel, toute la côte d'Ivoire le sait. Et la présence des pirates dans nos eaux ne date pas d'aujourd'hui. Nous pensons bien que le Lt colonel Tano Koffi Bertin est bien informé de cette réalité. Parce que, depuis que la côte d'ivoire existe, les pirates ont toujours pillé nos eaux. Il le sait et l'Etat ne lui a jamais donné les moyens. Puis, avant même qu'il ne soit nommé Lieutenant-colonel et Dg, la côte d'Ivoire n'a jamais eu de matériel pour arraisonner les navires en haute mer. Et donc, notre pays a toujours laissé ses zones de pêches aux mains des flottes étrangères. Le président Félix Houphouët-Boigny l'a voulu ainsi. Un (1) kg de poisson thon coûte en Europe 30 euro, soit 19500 Fcfa. Le kilogramme de poisson coûte deux fois plus cher que le kg du cacao.
En quoi le Président Félix Houphouët-Boigny est-il le responsable du malheur des marins pécheurs ?
Le Président Félix Houphouët-Boigny. qui possédait des hectares de plantation de cacao, a décidé de mettre la Côte d'Ivoire au premier rang mondialement dans la production de cette matière première. Il a donc abandonné la pêche au profit de la production de cacao. Voici un peu comment la mer a été livrée aux flottes étrangères. Aujourd'hui, la côte d'ivoire n'a plus jamais eu de bateau de pêche, après qu'elle a pris la décision de vendre tous ces bateaux de pêche aux français. Et donc, quand on est conscient que son pays n'a pas le matériel nécessaire pour une telle opération, on n'y envoie pas des éléments pour arrêter des bandits armés jusqu'aux dents. Par manque d'expérience et de pratique maritime, le résultat est là. Je pense que, pour mériter un tel poste, il faut être un homme de terrain et d'expérience, avant d'être nommé Lt colonel plein. Il fut une année où le colonel Konan, bien avant d'être nommé colonel, était Lt au port de pêche d'Abidjan. Il avait vu cela venir. Mais malgré tout cela, il a tout de même envoyé des agents en haute mer pour un tour d'essai. Evidemment, les agents ont échoué dans leur mission. Et ils sont rentrés bredouille au port de pêche. Vous voyez que les gens aiment le métier. Mais ils n'ont aucune passion pour le terrain. Un colonel de la gendarmerie ou de la police, après les cours théoriques de l'école, il va sur le terrain. Cet officier supérieur ne pourra jamais envoyer ses éléments sur le terrain pour une opération pour laquelle la vie de ses éléments est en danger. Mais contre toute attente, ses faits se sont déroulés chez les agents de la marine marchande. Pourtant, il est difficile pour ses marins d'obtenir des informations journalières provenant de haute mer. Parce qu'ils ne disposent pas de matériels adéquats pour mener à bien leur travail. J'étais sur le bateau Montecelo quand nous avons été arraisonnés par la police maritime ghanéenne. On n'arrête pas un bateau de pêche comme s'il s'agit d'une arrestation d'une simple voiture.
Alors, comment s'opère donc une opération d'arrestation d'un bateau pirate ?
Les agents arrivent sur le terrain. Ils identifient d'abord le navire à arraisonner. Et quand ils sont convaincus que c'est le bateau en question, alors à bord de leurs vedettes ou de leur zodiaque, ils le devancent à environ 200 m. Puis, ils scient l'eau en faisant un cercle pour se mettre à l'écart. Si le capitaine du bateau indexé, vient à franchir le cercle de la police, les marins reprennent la même opération en les suivant sur 200 m pour encore refaire un nouveau cercle. Si le capitaine franchit pour la seconde fois le cercle de la police, l'opération est répétée pour la troisième fois. La police est alors autorisée à jeter une bouée dans le cercle. Sur cette bouée flotte un drapeau rouge, avec l'écriture stop au milieu et ils se remettent encore à l'écart. Si le capitaine ne s'arrête pas et qu'il franchit le cercle au drapeau rouge, alors les agents de la police le bombardent automatiquement sans s'approcher. Ils le bombardent à fond jusqu'à ce qu'il coule. Sinon, s'ils s'approchent c'est aux risques de leurs vies. Voici la procédure légale pour arraisonner un navire. Si vous n'avez pas ces moyens, c'est inutile. Je pense que si cela avait été fait selon les textes, nos marins n'auraient pas dû trouver la mort de cette manière.
C'est sans doute ce que vous entendez faire quand vos bateaux seront là pour la surveillance et la protection des faunes aquatiques de la Côte d'Ivoire ?
Non, absolument non. Je voudrais dire que c'est de cette manière qu'ils auraient dû procéder. Mais dans tous les cas et dans tous les pays du monde, la surveillance des eaux se fait toujours avec la complicité des marins pécheurs, ressortissants du pays en question. Voyez, si le piroguier John Etrou n'avait pas été vigilant, ils seraient tous portés disparus. Voilà pourquoi, nous ne cessons de crier haut et fort pour dire que, la Cmre et le Cmpspfaci est l'affaire de tous. Nous, nous avons les bateaux en main. Un projet qui peut employer au minimum 120 marins et qui fera en même temps la surveillance et la protection de nos faunes aquatiques. Ceux qui pillent nos eaux sont nombreux et ce sont ceux qui descendent que les piroguiers découvrent et signalent. Sachez que les piroguiers ne vont pas trop loin en haute mer.
Entretien réalisé
Depuis l'Italie via Internet par Jean-Baptiste Essis
essis06525881@yahoo.fr