En apprenant, dans le courant de l’année 2004, que la gestion des exploitations agricoles de l’Etat de Toumbokro revenait au district de Yamoussoukro, les ouvriers de ces plantations ont fortement applaudi la nouvelle. Ils voyaient là, la fin de leurs souffrances. Mais, quatre années après, les ouvriers sont laissés-pour-compte..
Toumbokro est un village situé sur l’axe Bouaflé–Yamoussoukro, juste après celui de Yebouetkro. C’est la qu’a été bâtie la plus grande plantation de caféiers de Feu Félix Houphouët Boigny. Il était 07h40mn, lorsque nous nous y sommes rendu le jeudi 19 mars 2009. En plein cœur des hectares de caféiers, réside Kouamé K. Emile, ouvrier dans cette plantation depuis 1969. Dans ce village se trouve un grand arbre. C’est en ces lieux que nous rencontrons Kouamé K. Emile. Pratiquement assis à même le sol, il a le visage froissé et est complètement abattu. Alors que ses amis ont décidé de partir de ces plantations, lui, il a décidé d’y rester. Il nourrit toujours l’espoir de voir qu’un jour, sa souffrance prendra fin. Mais, hélas. Kouamé K. Emile a perdu tous ses amis. Eux, ils ont choisi de quitter définitivement ces plantations qui ne leur apportent plus grand-chose. Car, cela fait des mois et des années même que ces ouvriers n’ont pas touché un seul centime de la part du nouveau gérant qu’est le district de Yamoussoukro. «Ça fait 4 ans que certains d’entre nous ne sont pas payés. Chaque fois, on nous fait nourrir l’espoir que nous aurons la totalité de nos arriérés, mais rien jusqu'à ce jour.. Le jour où ils sont contents, ils viennent nous réunir pour tenir des promesses qu’ils n’ont jamais honorées», déplore Amani Kouamé. Cette situation de misère est plus perceptible partout dans le village. Parmi les différentes unités de production qu’abrite le village, l’usine de Café est entièrement vide. «A l’époque, cette usine était pleine à craquer, les sacs superposées arrivaient jusqu’aux toits», confie le gérant de l’unique machine de cette unité. Sur le millier d’ouvriers que compte l’usine, il n’en reste qu’une centaine. Pis, ils arrivent à peine à se nourrir. «Il est difficile de trouver aujourd’hui de quoi nourrir leurs progénitures», déplorent des villageois. Pis, ceux qui n’avaient pas de parcelles cultivables, étaient obligés d’aller ailleurs. «Nous qui sommes restés, nous sommes obligés de nous entraider. Tu ne peux pas manger et laisser les enfants de tes voisins. Aujourd’hui, les gens sont obligés de boire l’eau du marigot qui est à l’entrée du village, parce que nous n’avons pas de moyens pour payer la contribution pour la facture d’eau comme avant», a déploré Konan Hervé, président des jeunes. Mais, parmi ces ouvriers, peu ont eu la chance d’être à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Face aux multiples difficultés, les ouvriers n’attendent que l’aide des personnes de bonne volonté, en espérant que le District de Yamoussoukro se préoccupe du règlement des arriérés de salaires.
Harry Adama
Toumbokro est un village situé sur l’axe Bouaflé–Yamoussoukro, juste après celui de Yebouetkro. C’est la qu’a été bâtie la plus grande plantation de caféiers de Feu Félix Houphouët Boigny. Il était 07h40mn, lorsque nous nous y sommes rendu le jeudi 19 mars 2009. En plein cœur des hectares de caféiers, réside Kouamé K. Emile, ouvrier dans cette plantation depuis 1969. Dans ce village se trouve un grand arbre. C’est en ces lieux que nous rencontrons Kouamé K. Emile. Pratiquement assis à même le sol, il a le visage froissé et est complètement abattu. Alors que ses amis ont décidé de partir de ces plantations, lui, il a décidé d’y rester. Il nourrit toujours l’espoir de voir qu’un jour, sa souffrance prendra fin. Mais, hélas. Kouamé K. Emile a perdu tous ses amis. Eux, ils ont choisi de quitter définitivement ces plantations qui ne leur apportent plus grand-chose. Car, cela fait des mois et des années même que ces ouvriers n’ont pas touché un seul centime de la part du nouveau gérant qu’est le district de Yamoussoukro. «Ça fait 4 ans que certains d’entre nous ne sont pas payés. Chaque fois, on nous fait nourrir l’espoir que nous aurons la totalité de nos arriérés, mais rien jusqu'à ce jour.. Le jour où ils sont contents, ils viennent nous réunir pour tenir des promesses qu’ils n’ont jamais honorées», déplore Amani Kouamé. Cette situation de misère est plus perceptible partout dans le village. Parmi les différentes unités de production qu’abrite le village, l’usine de Café est entièrement vide. «A l’époque, cette usine était pleine à craquer, les sacs superposées arrivaient jusqu’aux toits», confie le gérant de l’unique machine de cette unité. Sur le millier d’ouvriers que compte l’usine, il n’en reste qu’une centaine. Pis, ils arrivent à peine à se nourrir. «Il est difficile de trouver aujourd’hui de quoi nourrir leurs progénitures», déplorent des villageois. Pis, ceux qui n’avaient pas de parcelles cultivables, étaient obligés d’aller ailleurs. «Nous qui sommes restés, nous sommes obligés de nous entraider. Tu ne peux pas manger et laisser les enfants de tes voisins. Aujourd’hui, les gens sont obligés de boire l’eau du marigot qui est à l’entrée du village, parce que nous n’avons pas de moyens pour payer la contribution pour la facture d’eau comme avant», a déploré Konan Hervé, président des jeunes. Mais, parmi ces ouvriers, peu ont eu la chance d’être à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Face aux multiples difficultés, les ouvriers n’attendent que l’aide des personnes de bonne volonté, en espérant que le District de Yamoussoukro se préoccupe du règlement des arriérés de salaires.
Harry Adama