Sauf cataclysme, la Côte d’Ivoire atteindra le point de décision de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés). Cette « promesse », il faut le reconnaître, est l’œuvre du ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, qui a accepté de consentir beaucoup de sacrifices. Prenant des coups sur la tête, l’actuel argentier du gouvernement a accordé la priorité aux paiements de la dette de la Banque mondiale, de la BHA. Souvent incompris, le ministre Diby a accepté de prendre des gamelles de la part de ses supérieurs hiérarchiques, des fournisseurs de l’Etat. Pour beaucoup d’entre eux, l’ancien Directeur général au Trésor et de la Comptabilité publique, jouait même sa place au sein du gouvernement. Peaux de banane par-ci, crocs-en jambes par-là, le ministre Diby a réussi là où ses prédécesseurs ont échoué. Sans doute parce qu’il a beaucoup facilité la tâche aux fonctionnaires des institutions de Bretton Woods. Qui n’ont pas manqué de le féliciter pour son effort de transparence et les actes posés pour permettre au FMI, à la Banque mondiale d’avoir à leur disposition certaines informations qui, par le passé, étaient recouvertes de plâtre. La transparence, la réformes, les audits engagés, le remboursement de la dette, la gestion des finances publiques, ont été des éléments importants pour permettre à la Côte d’Ivoire d’obtenir une bonne manne financière. Ainsi, l’on annonce entre le 27 et le 31 mars, près de 115 milliards d’appuis budgétaire à la Côte d’Ivoire. Celle-ci aura donc dans le cadre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), pour les trois années à venir, un montant de 262 milliards de Fcfa. Et ce sont 235 milliards de Fcfa qui seront dégagés pour le budget de l’Etat. Dans le cadre de la mise en œuvre du programme FRPC, la Côte d’Ivoire bénéficiera de décaissements qui s’effectueront deux fois par an. Ce sont 78,56 milliards de Fcfa qui seront mis à la disposition de l’Etat ivoirien en 2009 dont la moitié (39,37 milliards Fcfa) le 27 mars. La deuxième tranche interviendra six mois plus tard. Le 31 mars 2009, la Banque mondiale tient son Conseil d’administration avec le FMI. A cet effet, la Côte d’Ivoire, toujours dans le cadre du point de décision de l’initiative PPTE recevra 75 milliards de Fcfa de la Banque mondiale. La Banque mondiale et le FMI décaisseront donc près de 115 milliards de Fcfa. Mais la partie n’est pas véritablement gagnée pour la Côte d’Ivoire, qui a en ligne de mire l’allégement ou l’annulation de dette estimée à 6700 milliards. Et qui pourrait se faire lorsque ce pays atteindra bien plus tard le point d’achèvement. Cela ne sera pas facile car le FMI et la Banque mondiale seront encore plus vigilants.
L’Argent n’est
pas pour Gbagbo
Il est vrai, la Côte d’Ivoire va bénéficier du point de décision de l’initiative PPTE. Mais le chemin est encore long. Quand on connaît la légendaire renommée de la Côte d’Ivoire. Pour les dépenses extra budgétaires, rien n’est encore gagné. Les efforts de transparence doivent se poursuivre. L’argent décaissé ne doit pas servir à d’autres intérêts. La priorité devra être accordée au remboursement de la dette intérieure. Les bailleurs de fonds selon certaines sources, y tiennent. Pour eux, plus question de faire des « deals » sur le dos des fournisseurs comme cela se faisait par le passé. En effet, des prélèvements à hauteur de 10 % étaient faits par certains agents véreux du Trésor public sur l’argent destiné aux fournisseurs de l’Etat. En outre, les bailleurs de fonds ont décidé d’être très regardants sur l’origine des montants servant aux voyages présidentiels. Les institutions sont déterminées à savoir si l’argent utilisé par le chef de l’Etat provient de son faramineux budget de souveraineté ou s’il est puisé dans les caisses du Trésor public ivoirien. De source proche de ces institutions, cet argent est véritablement destiné à aider la Côte d’Ivoire à lutter contre la pauvreté surtout qu’il est décaissé au profit des pays pauvres très endettés.
Pour le FMI, la Banque mondiale, la BAD, l’argent n’appartient pas à Gbagbo. Il n’est nullement destiné à la campagne du chef de l’Etat encore moins à ses tournées budgétaires et leurs corollaires de promesses. Pour la Côte d’Ivoire le chemin est encore long et « le combat n’est pas encore gagné » comme a prévenu le ministre Diby, les challenges sont nombreux. A savoir le point d’achèvement, la négociation avec le club de Paris qui représente un pourcentage élevé de la dette totale. Tout le Club de Londres, constitué de créances commerciales. Ce sont les deux plus grands créanciers de la Côte d’Ivoire. Il est vrai, beaucoup a été fait, mais beaucoup reste encore à faire. Les vieilles habitudes ayant la peau dure en Côte d’Ivoire, il importe que les finances publiques ne soient pas mises à rude contribution pour des intérêts personnels. Sinon, l’âge d’or ne sera pas pour demain en Côte d’Ivoire.
Jean Eric Adingra
L’Argent n’est
pas pour Gbagbo
Il est vrai, la Côte d’Ivoire va bénéficier du point de décision de l’initiative PPTE. Mais le chemin est encore long. Quand on connaît la légendaire renommée de la Côte d’Ivoire. Pour les dépenses extra budgétaires, rien n’est encore gagné. Les efforts de transparence doivent se poursuivre. L’argent décaissé ne doit pas servir à d’autres intérêts. La priorité devra être accordée au remboursement de la dette intérieure. Les bailleurs de fonds selon certaines sources, y tiennent. Pour eux, plus question de faire des « deals » sur le dos des fournisseurs comme cela se faisait par le passé. En effet, des prélèvements à hauteur de 10 % étaient faits par certains agents véreux du Trésor public sur l’argent destiné aux fournisseurs de l’Etat. En outre, les bailleurs de fonds ont décidé d’être très regardants sur l’origine des montants servant aux voyages présidentiels. Les institutions sont déterminées à savoir si l’argent utilisé par le chef de l’Etat provient de son faramineux budget de souveraineté ou s’il est puisé dans les caisses du Trésor public ivoirien. De source proche de ces institutions, cet argent est véritablement destiné à aider la Côte d’Ivoire à lutter contre la pauvreté surtout qu’il est décaissé au profit des pays pauvres très endettés.
Pour le FMI, la Banque mondiale, la BAD, l’argent n’appartient pas à Gbagbo. Il n’est nullement destiné à la campagne du chef de l’Etat encore moins à ses tournées budgétaires et leurs corollaires de promesses. Pour la Côte d’Ivoire le chemin est encore long et « le combat n’est pas encore gagné » comme a prévenu le ministre Diby, les challenges sont nombreux. A savoir le point d’achèvement, la négociation avec le club de Paris qui représente un pourcentage élevé de la dette totale. Tout le Club de Londres, constitué de créances commerciales. Ce sont les deux plus grands créanciers de la Côte d’Ivoire. Il est vrai, beaucoup a été fait, mais beaucoup reste encore à faire. Les vieilles habitudes ayant la peau dure en Côte d’Ivoire, il importe que les finances publiques ne soient pas mises à rude contribution pour des intérêts personnels. Sinon, l’âge d’or ne sera pas pour demain en Côte d’Ivoire.
Jean Eric Adingra