On les savait suffisamment partisans du régime en place. Mais de là, à afficher le parti pris à la face de la Nation, il y a un grand fossé qui, croyions-nous, ne serait jamais franchi. Malgré les tueries et autres assassinats pour protéger le siège de Laurent Gbagbo, les Ivoiriens avaient continué à croire que les Forces de défense et de sécurité s’étaient inscrites dans l’esprit républicain de leur mission. Que non ! Les FDS, du moins certains de leurs responsables, ont jeté les masques. Il suffit juste de se rendre compte de la levée de boucliers des partis de l’opposition pour comprendre que quelque chose ne tourne pas rond. Dans toute démocratie, les partis politiques et les Forces de défense et de sécurité ne jouent pas dans la même catégorie. Parce qu’ils n’ont pas les mêmes intérêts. En s’immisçant dans l’affaire Anaky Kobena, alors que personne ne les y attendait, les responsables militaires ont donné du grain à moudre à l’opposition ivoirienne.
Si les chefs militaires ivoiriens avaient voulu sortir leurs griffes pour intimider les adversaires de Laurent Gbagbo, ils se sont lourdement mépris. Car, leur rôle est désormais connu. Du moins en ce qui concerne le processus électoral. A moins d’un changement, ce ne sont ni les FANCI, ni les FAFN qui auront en charge la sécurisation du processus électoral. L’Accord politique de Ouagadougou (APO) a mis en place un Centre de Commandement intégré (CCI) pour l’ensemble des opérations de sécurisation du processus électoral, de l’identification à la proclamation des résultats.
Le point 3.1 de l’APO indique : « dans un esprit de cogestion des questions liées à la défense et à la sécurité, les parties conviennent de créer un centre de commandement intégré chargé d’unifier les forces combattantes en présence et de mettre en œuvre les mesures de restructuration des FDS ». Plus loin, le point 3.1.3 spécifie que « l’opérationnalisation des tâches militaires et la sécurité liées au processus de sortie de crise sont du ressort du CCI ». Le troisième Accord complémentaire de l’APO, signé le 28 novembre 2008, est, lui, plus explicite. « Aux fins de la sécurisation de l’ensemble des opérations liées au processus de paix, les deux parties conviennent que les FDS mettront à la disposition du CCI des éléments de la police, des unités mixtes qui seront appuyées par les forces impartiales. A cette fin, elles conviennent que les FAFN mettront à la disposition du CCI des éléments comprenant les 600 éléments issus de l’Accord de Pretoria». C’est donc plus clair. Aucune des deux forces n’aura la mainmise dans l’organisation des élections. Or, à la vue des prises de position et autres menaces adressées à l’opposition par les chefs militaires et l’Etat-major de notre armée, l’on se rend compte qu’il est possible que l’armée veuille intimider tel ou tel bord qui se sentirait visé. Il n’en sera rien. Il revient donc au Premier ministre, au Facilitateur et à l’opération des Nations Unies, d’expliquer clairement cette disposition pertinente de l’APO que les Forces de défense et de sécurité semblent ne pas avoir comprise. A moins qu’il ne s’agisse d’une remise en cause de tout ce qui a été décidé avec leur accord.
Charles Sanga
Si les chefs militaires ivoiriens avaient voulu sortir leurs griffes pour intimider les adversaires de Laurent Gbagbo, ils se sont lourdement mépris. Car, leur rôle est désormais connu. Du moins en ce qui concerne le processus électoral. A moins d’un changement, ce ne sont ni les FANCI, ni les FAFN qui auront en charge la sécurisation du processus électoral. L’Accord politique de Ouagadougou (APO) a mis en place un Centre de Commandement intégré (CCI) pour l’ensemble des opérations de sécurisation du processus électoral, de l’identification à la proclamation des résultats.
Le point 3.1 de l’APO indique : « dans un esprit de cogestion des questions liées à la défense et à la sécurité, les parties conviennent de créer un centre de commandement intégré chargé d’unifier les forces combattantes en présence et de mettre en œuvre les mesures de restructuration des FDS ». Plus loin, le point 3.1.3 spécifie que « l’opérationnalisation des tâches militaires et la sécurité liées au processus de sortie de crise sont du ressort du CCI ». Le troisième Accord complémentaire de l’APO, signé le 28 novembre 2008, est, lui, plus explicite. « Aux fins de la sécurisation de l’ensemble des opérations liées au processus de paix, les deux parties conviennent que les FDS mettront à la disposition du CCI des éléments de la police, des unités mixtes qui seront appuyées par les forces impartiales. A cette fin, elles conviennent que les FAFN mettront à la disposition du CCI des éléments comprenant les 600 éléments issus de l’Accord de Pretoria». C’est donc plus clair. Aucune des deux forces n’aura la mainmise dans l’organisation des élections. Or, à la vue des prises de position et autres menaces adressées à l’opposition par les chefs militaires et l’Etat-major de notre armée, l’on se rend compte qu’il est possible que l’armée veuille intimider tel ou tel bord qui se sentirait visé. Il n’en sera rien. Il revient donc au Premier ministre, au Facilitateur et à l’opération des Nations Unies, d’expliquer clairement cette disposition pertinente de l’APO que les Forces de défense et de sécurité semblent ne pas avoir comprise. A moins qu’il ne s’agisse d’une remise en cause de tout ce qui a été décidé avec leur accord.
Charles Sanga