Grève de la faim pour une date des élections : Le mouvement devient illimité

Prévue pour prendre fin aujourd’hui, la grève de la faim entamée lundi par des jeunes de la société civile devant les locaux de la Commission électorale indépendante (Cei) pour réclamer une date précise des élections au président de cette institution, commence à prendre des proportions inquiétantes. Au cours d’une visite que nous leurs avons rendu hier en fin d’après-midi, ce sont des personnes affaiblies et sous perfusion que nous avons trouvées, étalées sur des cartons, qui ont décidé d’observer désormais une grève de la faim illimitée face « au mépris et à l’insouciance » du président Robert Mambé Beugré. Essoh Joma Serges, président du Mouvement de la jeunesse citoyenne de Côte d’Ivoire (Mjc-ci), principal initiateur de cette grève a dénoncé l’indifférence du président de la Cei devant cette impasse. « Depuis le déclenchement de notre grève, le président Mambé passe toujours devant nous avec son cortège. Il n’est nullement préoccupé par nos revendications. Il a même déclaré sur les ondes d’une radio internationale qu’il est exaspéré par notre grève. Si lui Mambé est exaspéré, que diront les Ivoiriens qui souffrent depuis sept ans ? », s’est interrogé Essoh Serges. Continuant sur sa lancée, le président du Mjc-ci a vertement désigné le président de la Cei comme principal blocage pour aller aux élections. « Comme il a dit aussi qu’il a la date des élections et qu’il attend des garanties, qu’il vienne dire aux Ivoiriens quelles sont ces garanties et de qui il les attend. Pour notre part, nous disons aux Ivoiriens que jusqu’à preuve de contraire, le principal blocage à la tenue des élections est désormais connu : C’est Robert Mambé Beugré parce qu’on ne peut pas laisser un peuple et sa jeunesse dans un flou total », a regretté Essoh Serges. Devant cet état de fait, le Mjc-ci et les organisations qui l’accompagnent dans cette grève ont invité les Ivoiriens à une vigilance accrue sur le processus électoral. « Nous demandons au peuple ivoirien et à sa jeunesse de suivre de près le processus électoral car Laurent Gbagbo, Guillaume Soro et Robert Mambé Beugré se plaisent dans cette situation parce qu’à partir de petits calculs, chacun y tire des dividendes politiques », a averti Essoh Serges. Notons que depuis le début de leur mouvement, des organisations de défense des droits de l’Homme ivoiriennes et étrangères, des leaders de la société civile et un collège de médecins visitent régulièrement les grévistes de la faim.

K.B