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Politique Publié le vendredi 27 mars 2009 | Le Repère

L’éditorial - L`offense qui nous menace

A l'issue du premier round du procès dit de " l'affaire Ali Baba et les 40 voleurs " qui a eu lieu le mardi 24 mars dernier de 13 H 30 à 18 H 30 au tribunal du Plateau, la question qui revient sur toutes les lèvres est sans doute celle-ci : qu'est-ce que l'offense au chef de l'Etat, qui vaut aux journalistes d'être poursuivis par le Parquet si prompt à s'autosaisir ? Difficile d'y répondre, car à la vérité, la notion d'offense n'a de sens que celui que veut bien lui donner celui qui se dit offensé. Dans le cas d'espèce, il est d'autant plus difficile de connaître cette notion d'offense que le parquet a fait une auto saisine, parce que le Chef de l'Etat Gbagbo serait offensé, par l'article paru dans "Le Repère". Alors cette autre question : Gbagbo est-il offensé ? A-t-il dit qu'il a été offensé ? Où alors le procureur a estimé que Gbagbo pourrait se dire offensé. Dans tous les cas, la subjectivité de cette offense est manifeste. La notion est si subjective qu'elle est un véritable bateau dans lequel, l'on pourrait déverser tout ce qu'on veut. Et depuis le 11 mars dernier, le procureur de la République et le parquet ne se sont pas privés du plaisir de brandir ce délit pour traquer "Le Repère" et partant le groupe de presse "Le Réveil". D'où le procès spécial, dans une atmosphère spéciale, avec une présence massive et spéciale des forces de l'ordre armées jusqu'aux dents. Parce que selon le procureur Diakité Mamadou " (…) N'importe qui écrit parce qu'on se considère journaliste professionnel ! Mais tout ça va finir aujourd'hui ! Aujourd'hui ça va finir ! Aujourd'hui ça va finir ! (…) Madame le président, les prévenus sont poursuivis pour les faits d'offense au chef de l'Etat. Le président a été comparé à Ali Baba et les 40 voleurs. Madame le président, s'il n'y a pas offense, je ne sais pas ce qu'il en est ! S'il n'y a pas offense, je ne sais pas ce que c'est ! (…) ".

Comment ne pas comprendre le procureur ! Il a sans doute la science de lire les émotions du Chef de l'Etat au point où il peut savoir automatiquement si le moindre écrit lui fait mal. En fait, c'est cela l'offense. Il n'y a que l'offensé qui dit que ce qui est dit ou écrit lui fait mal. Et comme celui qui a dit ou écrit ce qui fait mal, n'a aucun moyen de démontrer que l'écrit ou le dire ne fait pas mal à celui qui se dit offensé, l'auteur de l'écrit ou du dire est d'avance et d'office condamné. Comment ne pas comprendre que dans l'entendement du parquet, les prévenus sont à condamner. D'où ce réquisitoire : " Le parquet requiert qu'il vous plaise de condamner Eddy Péhé à payer une amande de 10 millions. 24 mois de prison ferme pour Nanankoua Gnamantêh et 500.000 francs d'amande. La suspension du " Réveil" pour 8 parutions. Que le Tribunal ordonne la publication de la décision dans Fraternité Matin aux frais des prévenus, assortie d'une amende de 5 millions en cas d'inexécution. Que la décision soit assortie de l'exécution provisoire. J'en ai fini". A priori, les prévenus ne devraient plus rien avoir à redire. Sauf que le droit est loin d'être épuisé par le procureur, contre qui la quasi-totalité des articles de la loi portant régime juridique de la presse militent.

Au-delà du cas des confrères du groupe "Le Réveil", c'est toute la corporation des journalistes (professionnels avec la CIJP ou pas) qui est en sursis, pour ne pas dire en danger. Tant que la notion d'offense sera une traduction émotionnelle, n'importe qui pourra toujours se sentir offensé par un simple bonjour ou une simple évocation de son nom. Le parquet aussi pourrait donner suite à cette offense en poursuivant quiconque accusé d'offense. Combien de procès pour offense restent à venir ? Combien de journalistes seront encore condamnés pour délit d'offense, sur simple estimation ? Un précédant ne vient-il pas d'être ainsi posé ?
Première grande victime de cette notion bateau, GNAMANTEH a le soutien de tous !

Eddy PEHE
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