x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 27 mars 2009 | Le Repère

Grande interview - Alphonse Djédjé Mady (Secrétaire général du PDCI) : "Si des gens veulent des troubles en Côte d`Ivoire, ils auront des troubles"

Le secrétaire général du PDCI, Alphonse Djédjé Mady est un homme prudent. Pendant 30 minutes, le mardi 24 mars 2009, dans le vaste bureau du président du PDCI au siège dudit parti à Cocody, il a répondu à nos questions avec la sagesse qui le caractérise. Avec calme, il a donné des réponses fermes sur différents sujets. Quand nous finissons l'entretien et lui demandons ce qu'il pense de la forclusion préparée et éventée par le camp présidentiel du candidat du PDCI à l'élection présidentielle Henri Konan Bédié, il marque une pause et sur un ton quasi menaçant, décrète : " Si des gens veulent des troubles en Côte d'Ivoire, ils auront des troubles ". Allusion claire au FPI, qu'il refuse cependant de nommer. Entretien.


Monsieur le Secrétaire général, vous venez de boucler une tournée de plus de dix jours dans la région des montagnes. Vous avez sillonné tous les départements. Quelles sont les impressions qui se dégagent après cette tournée ?

Je profite de l'occasion que vous m'offrez pour féliciter et remercier tous les responsables du parti dans la région des montagnes, les six départements qui constituent cette région pour le travail très important qu'ils ont abattu en ce qui concerne la préparation de cette tournée. Car, nous en revenons avec une très grande satisfaction quant à la mobilisation, à l'esprit qui a entouré cette tournée et quant aux efforts humainement consentis par tous les délégués, les membres des instances et les secrétaires généraux de section. Donc, mon impression globale, c'est une impression de très grande satisfaction. Et, au-delà des responsables de notre parti, je voudrais aussi féliciter nos parents de ces six départements qui nous ont accueilli, leur dire toute notre reconnaissance pour les sentiments cordiaux qu'ils nous ont témoignés.


Peut-on dire que le PDCI-RDA n'a pas perdu l'ouest montagneux ?

Effectivement, contrairement à l'impression qu'on avait en allant dans cette région. A la vérité, il faut dire que, depuis le coup d'Etat de 1999, le PDCI-RDA au niveau de sa direction ne s'était pas rendu dans cette région. Même si au niveau des structures, nous y avons des responsables, au plan national, on n'y avait encore pas été. La crise que nous vivons est venue s'ajouter avec toutes les souffrances et tous les problèmes soulevés. Donc, on avait de sérieuses raisons de penser que le PDCI-RDA s'était fait oublier après presque dix ans d'absence. Nous y sommes allé et le PDCI-RDA n'a pas perdu de sa superbe. Dans tous les départements, Zouan-Hounien, Kouibly, Danané, Man, Biankouma et Bangolo, nous avons trouvé un PDCI-RDA vivant, débout, des militants enthousiastes effectivement qui attendaient de voir les représentants de leur parti en dehors des représentants locaux. Puisqu'une opinion prévalait dans la région disant que le PDCI-RDA était mort. Mais eux dans leur cœur, le PDCI était vivant. Ils voulaient savoir si au plan national, le PDCI-RDA pensait encore à leur région. Nous avons mis un terme à leurs inquiétudes en leur disant, reculer n'est pas fuir. Que les circonstances n'ont pas permis qu'on y soit. On y était de cœur et d'esprit et physiquement, on leur rendait visite pour les saluer et communier avec eux et ça s'est très bien passé.


Quels sont les messages qui sont revenus dans la bouche de vos militants ?

C'est d'abord nous qui étions porteur de message. C'est nous qui sommes parti leur rendre visite, les saluer et leur apporter la compassion du parti et du Président Henri Konan Bédié quant aux difficultés qu'ils ont traversé durant cette crise. Vous savez que la région des montagnes fait partie de la zone CNO où il y a eu beaucoup d'atrocités au cours de cette guerre. Nous sommes parti leur dire yako, les soutenir et leur faire comprendre que cette absence physique n'était pas le signe d'un désintérêt. Que tous les jours que Dieu avait fait depuis la crise, le PDCI-RDA s'est plutôt attelé à rechercher une solution de sortie de crise pacifique. Nous leur avons expliqué tout ce que nous avons fait au travers de tous les accords. Et leur avons donné le conseil d'accepter de pardonner toutes les atrocités parce que nous sommes tous des Ivoiriens, des frères et des sœurs. Il faut se pardonner et aller à la paix, à la réconciliation. Qu'il faut soutenir l'accord de Ouagadougou pourvu qu'il nous amène à la paix. La Côte d'Ivoire a besoin de se reconstruire et on ne reconstruit pas sur des rancoeurs.


Vous êtes également revenu largement sur les rumeurs qui ont circulé dans la région concernant le financement du MPIGO.

Nous avons mis un terme à cette intoxication consistant à dire que le Président Henri Konan Bédié, homme de paix, aurait donné un chèque de quatre milliards à Doh Félix pour tuer les Dan et les Wê. Nous avons démontré la vanité d'une telle information et fait comprendre à nos parents de la région des montagnes qu'il n'y a pas de raison que le Président Bédié s'inscrive dans un tel registre. Qu'on peut tout lui reprocher sauf d'avoir sur la conscience la mort d'un seul ivoirien. Nous avons également appelé nos parents à s'inscrive massivement dans l'identification pour avoir leurs papiers. Parce que grâce à ce mécanisme, ils auront droit à la parole et pourront donner à la Côte d'Ivoire des autorités légales et légitimes qui peuvent faire espérer ce pays qui a tous les atouts pour nourrir des espoirs les plus grands. Notre message a essentiellement été un message de paix, d'espoir en faisant avec eux leur propre bilan, ce qu'ils ont fait avec le PDCI-RDA sous le Président Houphouët-Boigny et sous le Président Bédié. Cette Côte d'Ivoire de paix, de fraternité, de prospérité qu'on connaissait. Et le bilan de la refondation avec tous les problèmes qu'on a. Nous leur avons également dit qu'il fallait qu'ils contribuent au retour de la paix et à la reprise du développement de leur pays. C'est en gros le message que nous leur avons transmis.


Qu'est-ce que les populations vous ont répondu en retour?

Ils se sont félicités qu'enfin le PDCI-RDA viennent les saluer. Ils ont accepté la compassion qu'on leur présentait. Ils s'en réjouissaient. Ils ont souligné qu'ils sont toujours là, demeurant au PDCI-RDA, prêts à se soumettre aux obligations du processus pour que le moment venu, dans leur PDCI historique, ils puissent redonner de légitimes raisons d'espérer à la Côte d'Ivoire en accordant leur suffrage au PDCI-RDA. En tout cas, on a senti et la foule et l'enthousiasme. Comme le Président Houphouet nous l'a appris, dans la dictature la plus sévère, vous pouvez mettre des gens dans les rues, vous pouvez les obliger à applaudir mais vous ne pouvez pas les obliger à sourire. Cette population souriait, signe de leur engagement, de leur participation, de leur volonté de refaire du chemin avec le PDCI-RDA. C'est un bien qu'il va falloir continuer à cultiver. Ce n'est pas en une seule mission qu'on dit que tous les problèmes sont résolus. Il faut rester modeste et dire que nos militants existent. Nous avons du travail à faire pour continuer à les encadrer.


Parce que l'UDPCI est beaucoup présente sur le terrain…

Nous n'avons pas fait le bilan des autres partis. Nous sommes fidèles à nos engagements. L'UDPCI est un parti allié de l'alliance des Houphouétistes. Si ce parti est bien implanté, c'est tant mieux, nous le souhaitons. Parce que dans une alliance forte, il faut que tous les autres partis soient forts. Nous ne sommes pas allé faire le bilan de l'UDPCI, mais ce que nous savons, c'est que le PDCI est présent.


Quelles sont les difficultés que rencontrent les populations de l'ouest ?

Les difficultés qui se retrouvent dans la région de l'ouest sont celles qui se retrouvent partout ailleurs en Côte d'Ivoire. Le Président Gbagbo vient de tenir une réunion pour l'application du volet 4 de l'accord de Ouagadougou. Donc, il y a le problème de la restauration de l'autorité de l'Etat dans les zones CNO. C'est cela qui peut être la spécificité par rapport à la zone gouvernementale. Les problèmes qui sont en zone CNO sont ceux qu'on rencontre en zone gouvernementale. Les problèmes de pistes, d'appauvrissement des populations, la cherté de la vie, les problèmes sécuritaires. Je n'ai pas senti une spécificité au niveau de la région des montagnes. En dehors de la présence des services de l'Etat qui commence à venir, on a trouvé des préfets et sous-préfets qui sont en train de revenir. Les services de l'Etat pour la réunification du pays doivent s'appliquer également dans cette zone. Pour le moment, on a en place les responsables des Forces nouvelles. Ni la gendarmerie, ni la police ne sont en place. Les Com-zones et Com-secteurs assurent la sécurité. Nous leur tirons notre chapeau. Ils nous ont assuré une sécurité parfaite, une collaboration de laquelle nous n'avons pas à nous plaindre. Ils nous ont assisté dans le déroulement de notre mission d'une manière républicaine.
“C’est nous tous qui devons sortir notre pays de cette situation”


Vous étiez dans la région des 18 montagnes, au moment où se posait le problème de la visite du Chef de l'Etat dans cette région. Vous avez écouté les parents du Général Guéi. Quelle analyse faites-vous de la problématique Guéi ?

Je n'étais pas parti préparer la visite du Président Gbagbo. Donc c'est un aspect que je n'ai pas étudié. Je suis allé leur rappeler que le PDCI-RDA est toujours avec eux. Les difficultés qu'ils ont avec l'arrivée du Président Gbagbo ne sont pas rentrées dans mes soucis. Chacun avait sa mission, j'étais en mission du PDCI-RDA. Nous sommes passés à Kabakouman où on a salué le chef du village et des notables. Dans toute la région, ce problème de l'arrivée du Président Gbagbo n'a pas interféré dans notre mission.


Niez-vous le fait qu'il y a une problématique Guéi dans la région ?

Il ne s'agit pas de nier une problématique Guéi. Ceux qui doivent poser le problème le posent à qui ils veulent. Je ne vais pas dire ce que je n'ai pas vu et ce dont je n'ai pas parlé. Parce que la politique ce n'est pas mentir. La politique c'est traiter les problèmes de la société du mieux qu'on peut. A des endroits où nous sommes passé des représentants UDPCI sont venus nous saluer. A Biankouman, le député UDPCI Woï Messé était à notre meeting. Tout s'est très bien passé. S'il y a un problème Guéi avec Gbagbo, on n'en a pas parlé. Je ne peux donc pas dire que j'ai rencontré ce problème. Tous les Ivoiriens savent qu'il existe un problème à propos du décès du Président Guéi aux premières heures de la rébellion. Mais je n'ai pas parlé de cela avec les parents. Le FPI ne m'a pas préoccupé, je suis parti pour le PDCI-RDA.


Dans cette région, il y a un problème de cohabitation entre allogènes et autochtones. Est-ce qu'on peut dire qu'à ce jour, il y a une fin à ce problème ?

Je n'ai pas senti un problème particulier de cohabitation entre allogènes et autochtones. Non, je n'ai pas senti ce problème. J'ai plutôt senti ce problème dans le Moyen-Cavaly, dans la région de Bloléquin, Guiglo où il y a un problème de retour des planteurs baoulé dans leurs plantations. Dans la région des Montagnes, je n'ai pas senti ce problème. Il y a des Ivoiriens de toutes origines qui ont assisté à toutes mes réunions. Dans certains endroits, ceux qui ont pris la parole ont parlé de l'harmonie qui existe entre eux. Je n'ai pas senti de problème de cohabitation dans la région des Montagnes. Mais, dans le Moyen Cavally si. Et pourtant, j'ai fais cette région il y a trois à quatre mois.


Dans le Moyen Cavally justement il semble que certains de vos militants éprouvent des difficultés à se faire enrôler, notamment ceux qui ont été déplacés de leurs plantations. Quelles solutions avez-vous apportées à cette atteinte à leurs droits ?

Les agents de cette opération ont trouvé des solutions face aux petites difficultés en collaboration avec les représentants des différents partis politiques. Ce n'est pas que dans le Moyen Cavally qu'il y a eu des problèmes d'identification. Il y a eu d'autres zones. C'est parce que vous ne suivez pas, au quotidien, les problèmes que la CEI déjoue. Je ne pense pas qu'il se pose d'une manière globale un problème de retour dans les plantations. Mais concernant l'identification et l'enrôlement, mes délégués ne vont pas faire de rapport particulier. Dans ma propre région à Saïoua, il y a un centre de collecte de données qui a posé problème. La CEI a essayé de résoudre ce problème comme elle le pouvait. C'est souvent le choix de tel centre et pas tel autre qui pose quelques petits problèmes. La CEI essaie de résoudre ces problèmes en respectant la cartographie électorale.


Le RHDP avait demandé que les élections se tiennent en avril. Avril c'est bientôt. Pensez-vous qu'il puisse avoir des élections en 2009 ?

Il s'agit de souhaiter, dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire, que les élections aient lieu. Pour la Côte d'Ivoire, aujourd'hui, les élections ne sont pas un luxe, c'est une nécessité vitale pour que notre pays mette ensemble toutes les énergies de tous les fils de ce pays dans un système constitutionnel qui mettra fin à la souffrance du peuple ivoirien. C'est une question d'un véritable patriotisme. Aujourd'hui, vous sentez la misère à la porte des Ivoiriens. Nous sommes aujourd'hui à un taux de 50% de pauvreté ou de 48,9% pour reprendre le chiffre du ministère du plan. Un Ivoirien sur deux est au-dessus du seuil de pauvreté. Les élections, qui sont une porte de sortie de la crise, deviennent un passage obligé. Il n'y a pas de banque en Côte d'Ivoire, il n'y a que des succursales. Donc, quand un Ivoirien veut faire une affaire il est obligé d'avoir un capital, emprunter de l'argent pour faire son affaire. L'atmosphère qui prévaut actuellement a fait que toutes les banques mères sont à l'étranger et n'ayant pas confiance à la situation actuelle vont octroyer difficilement un crédit à l'Ivoirien qui veut entreprendre. N'ayant pas les moyens pour faire ses affaires, le pays perd des postes d'emploi. Ce que je dis est valable pour les investisseurs étrangers qui ont besoin de sérénité dans le pays avant de venir. La Côte d'Ivoire aura le nombre de ses difficultés augmenté sans élection. Dans nos villages, le nombre de malades augmente. Avec la cherté de la vie, les gens n'arrivent plus à manger. Si nous, nous trouvons à manger, il ne faut pas que l'on pense que tous les Ivoiriens ont à manger. Si nous, nous avons déjeuné le matin, il ne faut pas penser que tous les Ivoiriens ont déjeuné. Les chiffres officiels disent qu'il y a un Ivoirien sur deux qui ne mange pas. Nous devons faire en sorte qu'il y ait des élections…


Quand vous dites "nous" à qui vous faites allusion ?

A tout le monde, à vous-même qui me posez la question parce que vous êtes Ivoiriens et je suis sûr que vous avez un parent quelque part au village qui souffre de cette situation. En démocratie, c'est un plus un des citoyens qui constituent le propriétaire du pouvoir. En démocratie, c'est votre volonté, votre attitude, c'est tout ce que nous ferons ensemble, ce ne sont pas ceux qui ont des titres politiques qui sont appelés à régler ce problème. C'est un problème national et chacun doit apporter son grain de sel. Certains apporteront une tonne de ciment, d'autre une tonne de graviers. Donc le "vous" c'est vous et moi c'est l'anonyme et le plus connu. Du plus petit des citoyens, s'il existe un petit citoyen, au Président de la République. C'est nous tous qui devons sortir notre pays de cette situation par la voie pacifique. C'est la position du RHDP, c'est la position du PDCI. Nous devons chercher la paix parce qu'on ne bâtit pas dans la violence, dans la guerre mais dans la tolérance, le pardon et la paix qui est un préalable à tout développement comme le disait Houphouët-Boigny.


Vous appelez donc à la responsabilité du peuple ivoirien ?

J'appelle à la responsabilité de tous les Ivoiriens, de toutes les Ivoiriennes pour que nous sortons notre pays de cette situation qui aggrave la souffrance des Ivoiriens. C'est la première fois que l'on fait état de 50% de taux de pauvreté en Côte d'Ivoire. C'est alarmant. Et nous devons tous être interpellés.


Pensez-vous que les Ivoiriens ont le sentiment que l'exécutif ne fait aucun effort pour organiser ces élections ?

L'exécutif ne fait pas l'effort, c'est exact. Nous-mêmes militants de partis politiques, ONG nous sommes conscients de la situation chaotique. Si l'exécutif ne sait pas ce qu'il fait, ne sommes-nous pas conscients de la situation qui prévaut ? Cette situation alarmante ne s'arrangerait pas par un nouveau bain de sang qui plongerait davantage la population dans la misère. Qu'est-ce qu'on fait, en excluant le bain de sang pour que la situation s'arrange…


Justement, la question s'adresse aux partis politiques.

Mais pourquoi forcément aux partis politiques ? Parti politique, parti politique, c'est quoi un parti politique ? Je suis sûr que vous qui me posez la question vous êtes militant ou sympathisant d'un parti politique. Vous faites quoi dans votre parti pour que le parti s'en sorte pacifiquement.


N'est-ce pas là un déni de responsabilité de la part des personnalités politiques que vous êtes ?

C'est votre opinion, c'est cela aussi la liberté d'expression. Mais un parti politique n'affiche de position en fonction de la position des militants. Un parti politique c'est l'adhésion individuelle de chaque militant qui s'inscrit. Ce que les militants du PDCI ferons, ce n'est pas dans l'interview que je le dirai. Ce n'est pas dans une interview que je dirai ce que les militants du PDCI feront.


Vous semblez sur ce sujet là désavouer implicitement le président du MFA, Anaky Kobena ?

Je sais que c'est à cela que vous voulez en venir parce que vous ne recherchez que le sensationnel.


Si les élections n'ont pas lieu cette année, que fera le PDCI ?

On brûle la Côte d'Ivoire : c'est ce que vous voulez qu'on dise ? Faisons en sorte que votre "si" ne se réalise pas. Faisons avancer le processus afin que d'ici fin 2009 nous ayons des élections sans que nous soyons obligés de nous entretuer. Et c'est ce que nous vous demandons en tant qu'Ivoirien et pour tous ceux qui aiment la Côte d'Ivoire.


Apparemment, vous vous trompez de personne car l'organisateur des élections c'est l'exécutif. Et c'est sur lui qu'il faut mettre la pression. N'est-ce pas ?

Qui met la pression ? Est-ce que c'est Djédjé Mady en tant qu'individu qui a le titre du Secrétaire général qui met la pression ? La pression de Djédjé Mady ne vaut que par la pression de ses militants.


Que faut-il faire pour mettre la pression ?

Les militants du PDCI-RDA… et puisque nous ne sommes pas à une réunion de parti, je préfère ne pas en parler. La pression du PDCI relève d'une stratégie aux réunions du PDCI. Cette pression sera déterminée par les militants du PDCI-RDA au cours d'une réunion et non dans une interview. Sachez que ce sont les militants des partis et les Ivoiriens qui doivent faire en sorte qu'ils sortent de leur misère.


Le Président du PDCI, Henri Konan Bédié, envisage des tournées dans les régions du Zanzan et du Moyen-Comoé. Peut-on avoir des précisions sur ces évènements ?

Ce sont des tournées qui auront la même nature que les autres tournées. C'est le président du parti qui va à la rencontre des populations, comme l'on a fait à Aboisso, à Adiaké, à Soubré, à Bouaké, à Yamoussoukro. Nous serons dans le Moyen-Comoé dont la capitale est Abengourou et dans le Zanzan dont la capitale est Bondoukou. Le président visitera au moins tous les chefs-lieux de département. Le programme définitif et le calendrier ne sont pas encore établis.


Il y a le journaliste Nanankoua Gnamantêh qui est à la Maca. Quel est votre avis sur ce fait ?

Nous avons déjà condamné cette arrestation au niveau de toutes nos instances. Arrêtez un journaliste pour un délit d'opinion est une atteinte grave à la liberté de la presse. Le régime Fpi qui avait promis de ne jamais mettre un journaliste en prison devrait se réviser. La liberté d'expression est un maillon essentiel pour le progrès de la démocratie. Nous ne pouvons pas accepter et nous condamnons avec la dernière énergie cette arrestation. Les députés PDCI, l'UDPCI, la JPDCI, les délégués ont fait des déclarations que vous savez pour condamner. Toutes ces structures ont pris l'engagement de soutenir votre collègue de "Le Repère" et ont demandé que la justice applique la loi réservée aux journalistes. Il doit être libéré le plutôt possible.


Il a été dit que la Constitution sera appliquée pour les élections à venir. Le président de votre parti sera frapper par la limite d'âge en mai. Au cas où la Constitution l'écartait, que ferait le PDCI ?

Si des gens veulent des troubles en Côte d'Ivoire, ils auront des troubles. Vous savez très bien que nous ne sommes pas en train de vivre sur la Constitution. Nous sommes en train de vivre sur les accords. Si tout le monde accepte que Laurent Gbagbo est encore président, c'est sur la base des accords. Ce sont ces mêmes accords qui ont mis entre parenthèses l'article 35. Le problème qu'on pose toujours c'est de savoir qu'est-ce qu'on veut ? La paix ou le désordre ? Le PDCI dit qu'il veut la paix. Mais la paix ne veut pas dire qu'on se laisse priver de tous ses droits. Nous voulons la paix et nous ferons en sorte que nos droits soient respectés.

Interview réalisée par André Silver Konan
Parfait Tadjau
Paul Koffi
Foumséké Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ