Après le directoire du Rhdp, les députés de cette alliance d’houphouétistes sont montés hier au créneau pour condamner l’interpellation, le 20 mars par la DST, du député de Kouassi Datékro. Les élus, membres de la Mouvance parlementaire pour la réconciliation et la paix réunis au siège du Pdci à Cocody, se sont « insurgés contre l’interpelletion et la détention illégales d’Anaky Kobena qui auraît dû bénéficier de son statut de député et d’ancien ministre. » Considérant que « la terreur et la dictature sont rétrogrades, inappropriés et inacceptables » dans un pays engagé dans un processus de réconciliation et de paix, cette mouvance qui compte dans ses rangs les Groupes parlementaires Pdci, Udpci et Solidarité a estimé que « la liberté de parole et d’opinion sont garanties par la Constitution. » A cet effet, elle a mis en garde « le régime Fpi contre les interpellations, les arrestations et les détentions arbitraires et illégales qui n’ont pour seul but que la recherche du désordre et la restauration des troubles sociaux visant à faire échec au processus de sortie de crise afin d’éviter d’aller aux élections. » Gaston Ouassenan Koné, président du conseil des élus du Pdci par ailleurs président de la Mouvance parlementaire pour la réconciliation et la paix, a rappelé qu’en 1998, Laurent Gbagbo, alors secrétaire général du Fpi, avait déclaré que « si le Pdci n’organisait pas d’élections transparentes et démocratiques, il irait s’asseoir à Mama et que le Pdci devra s’attendre à voir en face de lui un Kabila. » Ce qui, a-t-il fait observer, est une allusion claire à la rébellion menée par Laurent Kabila en RDC, rébellion qui a renversé le président Mobutu. Et pourtant, note le député de Katiola, cette « déclaration dangereuse pour l’ordre républicain n’a pas occasionné l’arrestation de Laurent Gbagbo par les autorités judiciaires, encore moins par les autorités militaires de l’époque. » Ne sachant la durée du sursis accordé au président du Mfa, les députés du Rhdp ont interpellé les autorités judiciaires et militaires afin qu’elles « respectent l’immunité parlementaire prévue par la Constitution et par la loi portant règlement de l’Assemblée nationale au bénéfice du représentant du peuple. » Mieux, Ouassenan Koné et son groupe ont pris à témoin l’opinion nationale et internationale sur « les risques d’utilisation partisane de l’armée lors des prochaines élections » en Côte d’Ivoire. Si les déclarations pouvaient ouvrir les portes du palais, il y a longtemps que les houphouétistes auraient chassé le président Laurent Gbagbo du fauteuil présidentiel.
Jean Roche Kouamé
Jean Roche Kouamé