L’effervescence suscitée par le 1er Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) a donné des idées à la Ligue de football professionnelle (LFP). La structure en charge de l’organisation des différents championnats de football a donc décidé d’organiser des rencontres de Ligue 1 (L1) à Bouaké. Histoire de maintenir la flamme. Quoi de plus normal ! La population bouakéenne n’avait-elle pas battu le record de la mobilisation lors de cette compétition continentale ? En organisant des matchs de L1 au stade de la paix de Bouaké, la LFP donnait ainsi l’occasion à cette population de revivre la passion du football. Et le premier test était le match avancé de la 2e journée entre la Société Omnisports de l’Armée (SOA) et l’Asec Mimosas (0-0), le jeudi 26 mars dernier. Mais l’effet escompté ne s’est pas produit. Certes, les entrées payantes ont pu rapporter plus de 922000 F CFA-l’une des meilleures recettes pour ne pas dire la plus élevée depuis le début de la L1-mais une meilleure programmation aurait pu donner encore plus de satisfaction. En décidant de jouer le match un jour ouvrable (jeudi), la LFP ne donne pas l’occasion à tous les adeptes du ballon rond d’assister à la rencontre. Pis, le manque de communication autour de cette rencontre a été préjudiciable. «Depuis le matin, je vois les gens vers le stade, mais je en sais pas réellement ce qu’il y a là-bas», lance Karamoko Yaya, conducteur de taxi-moto qui nous conduisait au stade de la paix lorsque nous sollicitons son avis sur l’ambiance qui prévalait. «Mais l’Asec et la SOA jouent aujourd’hui (jeudi 26 mars dernier, ndlr)», rétorquons-nous. «Han ! S’étonne-t-il, je dois assister à la rencontre». Promesse tenue par ce jeune fanatique du football qui s’est dirigé directement vers le guichet de la tribune latérale pour s’offrir un ticket d’entrée. Ce jeune homme, sans information sur le match, est comme bon nombre de Bouakéens. Contrairement au communiqué relatif à la tenue d’une réunion du Conseil municipal qui inondait les ondes de la radio locale, aucune trace du match. Seule la radio de l’ONUCI réservait juste un espace à cette rencontre lors de ses flashs d’informations. Insuffisant. Jouer des rencontres de L1 à Bouaké est une chose louable, mais faire une bonne programmation et une communication autour de l’événement est une autre chose. La LFP, absente lors de cette rencontre, doit prendre dorénavant les dispositions idoines pour la réussite des journées à venir. Pour que la fête populaire revienne à chaque fois qu’une rencontre est programmée à Bouaké. Avec ces manquements, la vente des tickets a rapporté plus de 900000 F CFA. Qu’en sera-t-il si la LFP et ses partenaires s’y étaient pris sérieusement ? A méditer.
OUATTARA Gaoussou
Envoyé spécial
OUATTARA Gaoussou
Envoyé spécial