C'est un jeune très amer qui nous a rendu visite, hier à notre rédaction. Président de la mouvance des jeunes pour la recherche de la Paix, Antoine Kouamé reste encore sous le choc du drame vécu dimanche au stade Félix Houphouët-Boigny. Il comprend difficilement la légèreté avec laquelle la sécurité de cette rencontre a été gérée. "Hier (ndlr : dimanche), à 14heures 30, nous étions tous au stade Félix Houphouët-Boigny pour le match Côte d'Ivoire -Malawi. A notre arrivée, nous avons constaté que le stade était déjà plein, et le manque de sécurité nous a tout de suite frappés. Pour une compétition internationale très importante pour la Côte d'Ivoire, je pense que le ministre de la Sécurité et de l'Intérieur devrait déployer 1000 à 4000 policiers pour la sécurité des Ivoiriens et des biens, des joueurs et des étrangers qui sont venus assister à cet évènement avec nous. Mais, nous avons constaté que le ministre de l'Intérieur n'a pas fait son travail. Les policiers à l'intérieur du stade atteignaient à peine 150. Ils s'adonnaient à la magouille. Nous avons constaté que plusieurs personnes avaient leurs tickets en poche, mais ne pouvaient pas avoir accès à la porte. J'ai aussi constaté que certains entraient au stade avec des tickets non déchirés. Du coup, ces tickets étaient revendus à d'autres personnes. C'est ce qui a occasionné cet évènement malheureux. Ce drame qui s'est produit dimanche, je pense que c'est la police qui a tué les Ivoiriens. Je n'arrive pas à comprendre que dans une telle compétition internationale, on puisse faire usage de gaz lacrymogène pour gazer des individus. Nous accusons le ministre de l'Intérieur. On réclame sa démission. Nous lançons un appel à la jeunesse ivoirienne, à la société civile, aux partis politiques, afin qu'ils s'unissent à nous pour une manifestation, ce mercredi matin, dès 5h45 minutes. Afin de demander la démission du ministre Désiré Tagro. S'il refuse de démissionner, il n'y aura plus d'Etat en Côte d'Ivoire. Nous resterons sur notre position jusqu'à ce que nous obtenions ce que nous réclamons, c'est-à-dire la démission du ministre de l'intérieur. Nous demandons aussi à tous ceux qui sont épris de paix de venir nous apporter leur soutien dans cette marche afin de nous encadrer. Car nous avons constaté qu'en Côte d'Ivoire, lorsque les gens marchent, la police leur tire dessus".
Propos recueillis par DB et JMM
Propos recueillis par DB et JMM