Deux jours après le drame survenu au stade Houphouet-Boigny, à la faveur du match Côte d’Ivoire-Malawi, le Premier ministre entend prendre des sanctions.
Pour une capacité de 34.600 places assises, il y a eu au total 31616 tickets émis pour le match. 29.791 ont été vendus. A cela, il faut ajouter 1641 cartes d’invitations distribuées. D’après les calculs, il devrait rester plus de 3000 places disponibles dans l’enceinte du stade. Logiquement, il ne devait pas y avoir de bousculade.
Puisque le stade a été ouvert au public à partir de 10h. Malheureusement, contre toute attente, le stade Houphouet-Boigny a refusé du monde.
Manifestement, il y a eu infiltration et des ventes parallèles de tickets et l’usage d’autres moyens frauduleux tels que le racket par les forces de l’ordre qui ont permis à certaines personnes, selon des témoignages. d’accéder aux gradins. Et la Côte d’Ivoire a été endeuillée. 19 morts. Sans compter les blessés (132 recensés dont 6 encore dans les Chu d’Abidjan). «Une réunion de crise a eu lieu entre les ministres de l’Intérieur, de la Jeunesse, du Sports et des Loisirs, de la Santé et la Fédération ivoirienne de football (Fif). Le Premier ministre qui aurait annoncé des sanctions, préside un conseil de gouvernement aujourd’hui pour situer les responsabilités et si possible prendre les mesures qui s’imposent», selon un proche du Premier ministre.
Ce n’est pas la première fois que le stade Houphouet-Boigny accueille une manifestation de cette envergure. Il y a trois ans, lors du match décisif contre le Cameroun à Abidjan, l’affluence était pareille. Mais la Fifa et la Caf qui avaient senti le danger s’étaient impliquées pour éviter la bousculade à l’entrée et dans le stade. Des check-point avaient été dressés à plus de 100 mètres du stade, de sorte que ne pouvaient avoir accès à ses alentours que les personnes munies de tickets. C’est à la suite des incessantes visites à Abidjan de Walter Gag, le patron de la sécurité des stades de la Fifa, que les places assises au stade Houphouet-Boigny ont été numérotés, par exemple. Pourquoi ne pas continuer avec ses mêmes dispositions internationales? Déjà, il y avait eu contre le Cameroun plus de tickets vendus que de places assises. Ces éléments auraient dû servir de leçon aux organisateurs des matches. Il y a eu négligence quelque part. Pourquoi n’avoir pas pris suffisamment de précautions pour un tel match?
Qu’adviendra-t-il quand le Burkina Faso ou la Guinée voisins se présenteront demain face aux Ivoiriens? Il faut dès à présent résoudre le problème. Hier, le substitut du procureur de la République, Diakité Mamadou, a tenu à préciser qu’il n’ya pas eu d’effondrement de mur au stade, mais que c’est plutôt deux portails qui ont cédé sous la pression du public.
Paul Bagnini
Des blessés encore sous le choc
Les trois derniers blessés encore au Chu de Treichville ne sont pas près d’oublier ce qui s’est passé. Batiélé Oté, Koné Drissa et Koné Zakaria étaient parmi les victimes du virage nord, côté monument aux morts. Selon Batiélé, qui attend d’être opéré du genou gauche, à 30 mn du coup d’envoi, il se trouvait à 200 mètres de l’entrée du stade compte tenu du nombre impressionnant de personnes dehors. Muni de son ticket d’entrée, il a pu avoir accès au stade à la faveur de l’effondrement du portail. Malheureusement, il n’aura pas le temps de prendre place, car les gaz lacrymogènes lancés vont entraîner une gigantesque bousculade, qui le fera tomber. Tout comme Koné Drissa, qui a perdu l’oreille gauche, et Koné Zakaria, qui a eu une fracture ouverte de la jambe gauche. Ces blessés ne comprennent pas la grande inorganisation, qui a régné ce jour-là. Malgré les tickets d’entrée achetés jeudi et vendredi, ils n’ont pu avoir accès au stade. Alors que d’autres sans ticket entraient, après avoir donné de l’argent aux forces de sécurité ou racheté des tickets des mains des guichetiers. Pour l’instant, ils sont heureux d’être en vie. Et ils demandent aux autorités d’agir rapidement pour leur prise en charge, car jusqu’à hier (17h), ils étaient sans soutien. Les parents de Koné Drissa déploraient qu’aucun repas ne lui a été servi. Le coordonnateur des urgences, Goré Bi, demande un peu de patience aux parents de ces blessés. Selon lui, il y a certes une lenteur dans les démarches, mais la promesse des autorités sera tenue. D’ailleurs, leur prise en charge par l’administration du Chu est effective, a-t-il rassuré.
En attendant, un vaste mouvement de solidarité des joueurs de l’équipe nationale a lieu autour de ces blessés. Kalou Salomon et Cissé Sékou ont offert des médicaments. Alors que Didier Drogba souhaite que des mesures soient prises, afin que ces genres de drame, ne se reproduisent plus. La Fifa, quant à elle, demande d’avoir des informations complémentaires pour être mieux située.
Edgar Yeboué
Correspondant
3 jours de deuil national
Le dimanche 29 mars 2009, un drame sans précédent dans l'histoire sportive de la Côte d'Ivoire s'est produit au stade Félix Houphouet-Boigny, à l'occasion de la rencontre de football opposant notre pays au Malawi, comptant pour les éliminatoires combinées de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) et du Mondial 2010. Le bilan provisoire fait état de 19 morts et de 132 blessés. C'est un sinistre de trop qui vient endeuiller toute la Nation à un moment où elle s'y attendait le moins car les motifs d'espérance et de réjouissance ne manquaient pas.
En ces douloureuses circonstances, le Président de la République, profondément affligé, présente ses condoléances les plus attristées à toute la Nation, au monde sportif et plus particulièrement aux familles des personnes décédées. Aux blessés issus de ce triste évènement, il souhaite un prompt rétablissement. Le Président de la République invite les Ivoiriennes et les Ivoiriens, toutes les communautés vivant en Côte d'Ivoire et toutes les institutions religieuses à avoir une pensée pieuse pour le repos des âmes des défunts et à faire des bénédictions à ceux qui souffrent encore de leurs blessures physiques et morales.
Face â l'ampleur de cette tragédie, le Président de la République a instruit le Premier ministre et son Gouvernement a l'effet de prendre les dispositions appropriées.
Le Président de la République décide d'un deuil national de trois (03) jours à compter du mercredi 1er avril 2009. Pendant cette période, les drapeaux seront mis en berne.
Le programme de la cérémonie d'hommage aux victimes sera communiqué ultérieurement.
Fait à Abidjan le lundi 30 mars 2009
Le porte -parole
Gervais Coulibaly Delinpelma
• Gbagbo ordonne une enquête
Le dimanche 29 mars 2009, une tragédie s'est produite au stade Félix Houphouët-Boigny lors du match de football opposant l'équipe nationale de Côte d'Ivoire à celle du Malawi.
Le bilan provisoire fait état de 132 personnes blessées et 19 autres décédées. La Côte d'Ivoire tout entière est en état de choc. Les causes de cette tragédie méritent d'être connues pour éviter qu'un tel événement ne se reproduise.
C'est pourquoi, outre les dispositions pratiques décidées par l'ensemble du Gouvernement pour soigner les blessés et identifier les corps des personnes décédées, je vous invite à diligenter, sans délai, une enquête aux fins de déterminer les causes de ce drame; entendre à cet effet tout sachant, rechercher les auteurs de ces faits, me rendre immédiatement compte et me proposer les actions à mener.
Laurent Gbagbo
M. Tchimou Raymond
Procureur de la République
Près le Tribunal de Première Instance
• La compassion du Rdr
A l’occasion du match de football qui a opposé, le dimanche 29 mars 2009 au stade Félix Houphouet-Boigny, les Eléphants de Côte d’Ivoire aux Flames du Malawi, une bousculade a causé la mort de 19 personnes et fait 132 blessés.
Il est déplorable que des personnes aient pu trouver la mort alors qu’elles s’apprêtaient à assister à une rencontre de football.
Je voudrais, au nom de mon parti, le Rassemblement des Républicains (Rdr) et en mon nom propre, présenter mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes et adresser mes vœux de prompt rétablissement aux blessés.
Le Rdr demande au Gouvernement d’ouvrir une enquête dans les meilleurs délais pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame et pour situer les responsabilités.
Alassane D Ouattara
Président du RDR
Pour une capacité de 34.600 places assises, il y a eu au total 31616 tickets émis pour le match. 29.791 ont été vendus. A cela, il faut ajouter 1641 cartes d’invitations distribuées. D’après les calculs, il devrait rester plus de 3000 places disponibles dans l’enceinte du stade. Logiquement, il ne devait pas y avoir de bousculade.
Puisque le stade a été ouvert au public à partir de 10h. Malheureusement, contre toute attente, le stade Houphouet-Boigny a refusé du monde.
Manifestement, il y a eu infiltration et des ventes parallèles de tickets et l’usage d’autres moyens frauduleux tels que le racket par les forces de l’ordre qui ont permis à certaines personnes, selon des témoignages. d’accéder aux gradins. Et la Côte d’Ivoire a été endeuillée. 19 morts. Sans compter les blessés (132 recensés dont 6 encore dans les Chu d’Abidjan). «Une réunion de crise a eu lieu entre les ministres de l’Intérieur, de la Jeunesse, du Sports et des Loisirs, de la Santé et la Fédération ivoirienne de football (Fif). Le Premier ministre qui aurait annoncé des sanctions, préside un conseil de gouvernement aujourd’hui pour situer les responsabilités et si possible prendre les mesures qui s’imposent», selon un proche du Premier ministre.
Ce n’est pas la première fois que le stade Houphouet-Boigny accueille une manifestation de cette envergure. Il y a trois ans, lors du match décisif contre le Cameroun à Abidjan, l’affluence était pareille. Mais la Fifa et la Caf qui avaient senti le danger s’étaient impliquées pour éviter la bousculade à l’entrée et dans le stade. Des check-point avaient été dressés à plus de 100 mètres du stade, de sorte que ne pouvaient avoir accès à ses alentours que les personnes munies de tickets. C’est à la suite des incessantes visites à Abidjan de Walter Gag, le patron de la sécurité des stades de la Fifa, que les places assises au stade Houphouet-Boigny ont été numérotés, par exemple. Pourquoi ne pas continuer avec ses mêmes dispositions internationales? Déjà, il y avait eu contre le Cameroun plus de tickets vendus que de places assises. Ces éléments auraient dû servir de leçon aux organisateurs des matches. Il y a eu négligence quelque part. Pourquoi n’avoir pas pris suffisamment de précautions pour un tel match?
Qu’adviendra-t-il quand le Burkina Faso ou la Guinée voisins se présenteront demain face aux Ivoiriens? Il faut dès à présent résoudre le problème. Hier, le substitut du procureur de la République, Diakité Mamadou, a tenu à préciser qu’il n’ya pas eu d’effondrement de mur au stade, mais que c’est plutôt deux portails qui ont cédé sous la pression du public.
Paul Bagnini
Des blessés encore sous le choc
Les trois derniers blessés encore au Chu de Treichville ne sont pas près d’oublier ce qui s’est passé. Batiélé Oté, Koné Drissa et Koné Zakaria étaient parmi les victimes du virage nord, côté monument aux morts. Selon Batiélé, qui attend d’être opéré du genou gauche, à 30 mn du coup d’envoi, il se trouvait à 200 mètres de l’entrée du stade compte tenu du nombre impressionnant de personnes dehors. Muni de son ticket d’entrée, il a pu avoir accès au stade à la faveur de l’effondrement du portail. Malheureusement, il n’aura pas le temps de prendre place, car les gaz lacrymogènes lancés vont entraîner une gigantesque bousculade, qui le fera tomber. Tout comme Koné Drissa, qui a perdu l’oreille gauche, et Koné Zakaria, qui a eu une fracture ouverte de la jambe gauche. Ces blessés ne comprennent pas la grande inorganisation, qui a régné ce jour-là. Malgré les tickets d’entrée achetés jeudi et vendredi, ils n’ont pu avoir accès au stade. Alors que d’autres sans ticket entraient, après avoir donné de l’argent aux forces de sécurité ou racheté des tickets des mains des guichetiers. Pour l’instant, ils sont heureux d’être en vie. Et ils demandent aux autorités d’agir rapidement pour leur prise en charge, car jusqu’à hier (17h), ils étaient sans soutien. Les parents de Koné Drissa déploraient qu’aucun repas ne lui a été servi. Le coordonnateur des urgences, Goré Bi, demande un peu de patience aux parents de ces blessés. Selon lui, il y a certes une lenteur dans les démarches, mais la promesse des autorités sera tenue. D’ailleurs, leur prise en charge par l’administration du Chu est effective, a-t-il rassuré.
En attendant, un vaste mouvement de solidarité des joueurs de l’équipe nationale a lieu autour de ces blessés. Kalou Salomon et Cissé Sékou ont offert des médicaments. Alors que Didier Drogba souhaite que des mesures soient prises, afin que ces genres de drame, ne se reproduisent plus. La Fifa, quant à elle, demande d’avoir des informations complémentaires pour être mieux située.
Edgar Yeboué
Correspondant
3 jours de deuil national
Le dimanche 29 mars 2009, un drame sans précédent dans l'histoire sportive de la Côte d'Ivoire s'est produit au stade Félix Houphouet-Boigny, à l'occasion de la rencontre de football opposant notre pays au Malawi, comptant pour les éliminatoires combinées de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) et du Mondial 2010. Le bilan provisoire fait état de 19 morts et de 132 blessés. C'est un sinistre de trop qui vient endeuiller toute la Nation à un moment où elle s'y attendait le moins car les motifs d'espérance et de réjouissance ne manquaient pas.
En ces douloureuses circonstances, le Président de la République, profondément affligé, présente ses condoléances les plus attristées à toute la Nation, au monde sportif et plus particulièrement aux familles des personnes décédées. Aux blessés issus de ce triste évènement, il souhaite un prompt rétablissement. Le Président de la République invite les Ivoiriennes et les Ivoiriens, toutes les communautés vivant en Côte d'Ivoire et toutes les institutions religieuses à avoir une pensée pieuse pour le repos des âmes des défunts et à faire des bénédictions à ceux qui souffrent encore de leurs blessures physiques et morales.
Face â l'ampleur de cette tragédie, le Président de la République a instruit le Premier ministre et son Gouvernement a l'effet de prendre les dispositions appropriées.
Le Président de la République décide d'un deuil national de trois (03) jours à compter du mercredi 1er avril 2009. Pendant cette période, les drapeaux seront mis en berne.
Le programme de la cérémonie d'hommage aux victimes sera communiqué ultérieurement.
Fait à Abidjan le lundi 30 mars 2009
Le porte -parole
Gervais Coulibaly Delinpelma
• Gbagbo ordonne une enquête
Le dimanche 29 mars 2009, une tragédie s'est produite au stade Félix Houphouët-Boigny lors du match de football opposant l'équipe nationale de Côte d'Ivoire à celle du Malawi.
Le bilan provisoire fait état de 132 personnes blessées et 19 autres décédées. La Côte d'Ivoire tout entière est en état de choc. Les causes de cette tragédie méritent d'être connues pour éviter qu'un tel événement ne se reproduise.
C'est pourquoi, outre les dispositions pratiques décidées par l'ensemble du Gouvernement pour soigner les blessés et identifier les corps des personnes décédées, je vous invite à diligenter, sans délai, une enquête aux fins de déterminer les causes de ce drame; entendre à cet effet tout sachant, rechercher les auteurs de ces faits, me rendre immédiatement compte et me proposer les actions à mener.
Laurent Gbagbo
M. Tchimou Raymond
Procureur de la République
Près le Tribunal de Première Instance
• La compassion du Rdr
A l’occasion du match de football qui a opposé, le dimanche 29 mars 2009 au stade Félix Houphouet-Boigny, les Eléphants de Côte d’Ivoire aux Flames du Malawi, une bousculade a causé la mort de 19 personnes et fait 132 blessés.
Il est déplorable que des personnes aient pu trouver la mort alors qu’elles s’apprêtaient à assister à une rencontre de football.
Je voudrais, au nom de mon parti, le Rassemblement des Républicains (Rdr) et en mon nom propre, présenter mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes et adresser mes vœux de prompt rétablissement aux blessés.
Le Rdr demande au Gouvernement d’ouvrir une enquête dans les meilleurs délais pour faire la lumière sur les circonstances de ce drame et pour situer les responsabilités.
Alassane D Ouattara
Président du RDR
