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Sport Publié le mardi 31 mars 2009 | Notre Voie

Drame du stade Félix Houphouët Boigny: Des témoignages accablants

Que s’est-il réellement passé le dimanche 29 mars 2009 au stade Félix Houphouët Boigny pour que l’on en arrive à déplorer 19 morts et 132 blessés ? On saura certainement la réponse après l’enquête policière diligentée par M. Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur. En attendant, relevons des comportements néfastes suite aux constats du quotidien Notre Voie, aux différents témoignages recueillis sur place et suite à des appels téléphoniques de certains rescapés.
Premièrement, il est constant, selon nos informations, que des agents des forces de l’ordre chargés d’assurer la sécurité et donc de traquer tous ceux qui n’ont pas fait l’effort de se procurer des billets les jours précédant le match ont pris de l’argent avec ces personnes pour leur permettre l’accès sans billets au stade. Des gens commis au contrôle aux différentes entrées du stade ont récupéré des billets, laissé entrer des spectateurs sans leurs billets comme il est de coutume. Ils ont été aperçus en train de remettre ces billets dans le circuit de la vente illégale puisqu’il est constant qu’il a été dit urbi et orbi que le match Côte d’Ivoire-Malawi se jouerait à guichets fermés.

Deuxièmement, il y a lieu de se poser la question de savoir qui de la FIF et du ministère de l’Intérieur détermine le plan de sécurisation du stade pour ce genre de match qui déchaîne les passions. La question est importante parce qu’on n’a pas compris que le cordon de sécurité mis en place n’ait pas procédé à un filtrage depuis le palais de justice, l’hôtel Tiama, le Postel 2001 et la cité financière. Un tel contrôle rigoureux aurait permis d’extraire très tôt les personnes sans billets d’entrée et d’éviter ainsi qu’il y ait un attroupement aux différentes entrées du stade. Or, dès que vous arrivez au niveau du premier dispositif de sécurité, on vous laisse passer sans aucun contrôle. Pourquoi ? L’enquête nous situera.

Troisièmement, le nombre de spectateurs qui avaient leurs billets et qui n’ont pu avoir accès au stade étaient si nombreux que l’on se demande bien s’il n’y a pas eu de fabrication et de vente de billets parallèles. Même si le président de la FIF, Jacques Anouma, a affirmé hier dans un journal de la place, que «peut-être que le stade Houphouët-Boigny n’est pas conçu pour ce genre de rencontres», il est fort à parier que la vente parallèle de billets a été pour quelque chose dans le drame survenu au stade Houphouet-Boigny. Par ailleurs, nombre de spectateurs ont indiqué avoir versé entre 200 et 500 FCFA aux forces de l’ordre pour se rapprocher des entrées du stade. Quand d’autres disaient avoir payé entre 1000 et 2000FCFA aux contrôleurs pour avoir accès directement aux tribunes. D’autres encore, expliquant les longues files d’attente, ont affirmé que les portes du stade se sont ouvertes le matin et ont fermé quelques instants plus tard pour ne s’ouvrir qu’à environ une heure du match. Pourquoi donc tant de légèreté devant l’argent ?
Un sage, jetant un regard critique sur la société ivoirienne, a affirmé : “L’Ivoirien a été éduqué non pas avec la vertu mais avec le vice”. A voir de près tout ce qu’on a vécu dimanche au stade, on peut soutenir que ce sage n’a pas tout a fait tort. Car à cause de la cupidité très certainement de ceux à qui l’on a fait confiance pour s’occuper de la sécurité de la population et de ceux à qui l’on a confié le contrôle des entrées, un drame de tant de morts et de blessés est arrivé. Sans être spécialiste en sécurité, on pouvait deviner qu’un drame se dessinait, rien qu’en comparant le grand monde à l’intérieur du stade à celui de dehors, au niveau de la tribune populaire, bloqué dans un rang pendant des heures et dont la queue se trouvait au niveau du palais de justice du Plateau.

Le drame du dimanche doit avoir sans doute plusieurs sources dont l’exiguïté du stade Houphouët-Boigny. Son emplacement n’offre plus suffisamment d’espaces d’évacuation en cas de mouvements de foule.

Vivement que l’enquête diligentée par le ministre Désiré Tagro aboutisse et que les responsabilités soient situées pour que, plus jamais, nul ne s’amuse avec la vie d’autrui en faisant son travail avec légèreté.

Coulibaly Zié Oumar
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