Après le délibéré du juge, hier - Denis Kah Zion (DG du groupe le Réveil) : “Je suis heureux que le juge ait compris que Gnamantêh est journaliste”

A la suite du délibéré du juge Koné Aissata, Denis Kah Zion, Dg du groupe "Le Réveil", s`est prêté aux questions des journalistes.

Quel sentiment avez-vous après la décision de justice qui vient d`être rendue ?
Je me réjouis d`abord de la libération de mon journaliste. J`ai toujours plaidé. J`ai dit que Gnamantêh est journaliste. Nous l`avons démontré par A plus B. les Avocats aussi l`ont démontré. Je suis heureux donc que le tribunal ait suivi la position des Avocats. Maintenant, les sanctions pécuniaires qui tombent, je demande tout simplement aux Ivoiriens d`ouvrir les yeux pour regarder, de prêter l`oreille pour entendre ce que je viens d`entendre. En tout cas, moi, j`en prends acte. Les Avocats auront des commentaires à faire par rapport aux sanctions pécuniaires.



Pourquoi les Avocats ne sont pas venus au procès ?

Ce n`est pas à moi que vous devez poser la question. Mais je crois qu`à un délibéré, les Avocats n`ont rien à dire. Je crois savoir.


Quant aux sanctions infligées à "Le Nouveau Réveil", qu`en dites-vous ?

Je pense qu`il s`agit de fermer un groupe de presse. Il s`agit donc de fermer "Le Repère" et "Le Nouveau Réveil". Et les Avocats l`ont dit la dernière fois, ce n`est pas "Le Repère" qu`on cherche, c`est "Le Nouveau Réveil". Ce n`est pas "Le Nouveau Réveil" qu`on cherche, c`est Kah Zion. Et quand j`aurai fermé mon entreprise, je pense que les sans voix de ce pays n`auront plus à s`exprimer.


Dites-nous, pour les éditeurs, la sanction contre "Le Nouveau Réveil" consiste en quoi ?

Quand on dit de payer 40 millions de FCFA, ce n`est pas "Le Repère" qui paye. Mais c`est l`éditeur que je suis qui doit payer.


Alors qu`est-ce que vous allez faire ?

On va d`abord faire appel et on verra.


Concrètement, Nanankoua sort quand ?

Interrogez Mme la présidente du Tribunal ! Mais je sais que lorsqu`on libère quelqu`un, il ne sort pas le même jour de prison. Il peut peut-être sortir demain.


Est-ce une victoire ?

Victoire ? Non, je ne suis pas là pour proclamer une victoire ou une défaite. Depuis pratiquement deux semaines, je ne fais que présenter Gnamantêh comme journaliste. Je suis heureux qu`on ait compris qu`il est journaliste, qu`on ait lu la loi. Parce que tout à l`heure, Mme la présidente a lu la loi sur la presse. Et elle dit que Gnamantêh est journaliste. Il a donc fait 14 jours en prison pour quoi ? C`est un emprisonnement ! Un emprisonnement inutile ! Une méchanceté que je dénonce. Mais je sais que ce n`est pas lui qu`ils veulent avoir, c`est moi qu`ils veulent avoir. Au-delà même des 40 millions, peut-être même physiquement, on trouvera d`autres moyens pour m`éliminer. Je vous le dis. Je le dis et je l`assume.


Quel est votre état d`âme ?

Je n`ai jamais eu un autre état d`âme. Vous savez, avant de venir à ce procès, j`ai reçu tellement de coups de fil que je ne peux pas vous commenter tout ça. Je suis libéré parce qu`on a libéré mon journaliste. Pour le reste, on continue.

Propos recueillis par Diarrassouba Sory