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Sport Publié le mercredi 1 avril 2009 | Fraternité Matin

Drame au Félicia : Aujourd’hui, l’hommage de la Nation aux disparus • L’enquête a commencé

Le Président Laurent Gbagbo a rendu visite, hier, aux victimes du 29 mars dernier qui se trouvent encore dans les hôpitaux, à Abidjan.
Les yeux hagards. Le visage boursouflé. Diomandé Vamouty, un occupant de la chambre 258 des services de chirurgie thraumato 1 du Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yopougon, a juste le temps de reconnaître son visiteur de cet après-midi du 31 mars 2009, que crépitent les flashs de photographes et s’allument les lumières de cameramen. allongé sur son lit d’hôpital, ce patient force, malgré son traumatisme crânien, le sourire pour faire bonne mine devant le Président de la République, Laurent Gbagbo. Mais, la douleur, qui est visible dans ses gestes fait arracher cette confidence du neurochirurgien, le Pr Ba zézé, au Président de la République : «lorsque nous avons reçu ce patient, dimanche, il ne bougeait pratiquement pas. Il ne bougeait pas non plus ses jambes (…) Mais depuis, ça va de mieux en mieux. Il est sous traitement et il réussit à bouger ses membres». Laurent Gbagbo acquiesce et lâche juste des mots d’encouragement : «Allez bonne nuit ! Courage à vous !» Le Chef de l’Etat était à mi-parcours de sa visite des pensionnaires des trois Chu (Treichville, Yopougon et Cocody) qui ont accueilli les 132 blessés du drame du dimanche 29 mars. Et la forte délégation, le ministre de la Santé Alla Kouadio Remi, le président de la Fif Jacques Anouma… et des membres de la Présidence de la République, passe au chevet des malades pour leur apporter le réconfort. Un tour des hôpitaux d’Abidjan qui a débuté, à 16 heures au Chu de Treichville. Où élisent domicile trois patients. Pour finir, une heure de temps après, par le principal établissement de soins de Cocody, abritant un patient, en passant par celui de Yopougon qui accueille trois autres blessés. A la fin de sa visite, c’est un Président de la République qui appelle les victimes et leur famille à s’armer de courage. Et qui fait la promesse que la nation ivoirienne leur rendra tous les hommages. «Je suis attristé comme tous les Ivoiriens. Parce que je pense que ce n’était pas utile que pour ce match, on ait un si grand deuil. Le procureur a commencé son enquête. Le gouvernement a décidé de mettre sur pied une commission. Demain (aujourd’hui. Ndlr) mercredi, nous allons faire une cérémonie d’hommage à tous ceux qui sont décédés. Pour que les parents puissent prendre les corps et aller les enterrer. Nous allons donc faire une cérémonie d’adieu à tous nos amis qui sont partis», a conclu le Président de la République à la fin de sa visite aux blessés.

Adam Khalil



•Le procureur de la République a commencé ses investigations

Sur saisine du Président de la République, S.E. M. Laurent Gbagbo, le procureur de la République, près le tribunal de 1ère instance d’Abidjan – Plateau, M. Tchimou Raymond Féhou, a entamé son enquête hier à la suite du drame survenu le dimanche 29 mars au stade Félix Houphouët-Boigny. Où, à l’occasion du match Côte d’Ivoire – Malawi, un mouvement de foule a provoqué la mort de 19 personnes et fait 132 blessés. Accompagné d’un de ses substituts et du commissaire du gouvernement, le Lt/colonel Ange Kessi Kouamé Bernard, le chef du parquet a fait le constat du lieu du drame et a rendu visite aux blessés au Chu de Treichville avant de mettre le cap sur la morgue à Ivosep où les corps des victimes lui ont été présentés.
Avec le commissaire du gouvernement qui, lui, se préoccupe d’établir les responsabilités au niveau des gendarmes et des policiers déployés ce jour-là au stade FHB, Tchimou Raymond et son collaborateur ont passé au peigne fin, tous les compartiments de ce stade. Véritables interrogatoires pour les chefs du dispositif des gendarmes et celui des policiers affectés ce jour-là sur les lieux. La canicule à 12 h en ajoutait terriblement aux difficultés des uns et des autres. Les enquêteurs qui voulaient absolument comprendre ce qui s’est réellement passé ce jour-là… les officiers «condamnés» à donner des explications judicieuses mais pas forcément justes… journalistes obligés de faire de la gymnastique pour tendre l’oreille et capter des informations… des gardes du corps ou autres agents du protocole, prêts à se sacrifier pour assurer la sécurité de leurs patrons, etc., tout le monde a eu sa part de souffrance physique.
Du passage des enquêteurs, l’on retient des causes du drame, des défaillances à deux niveaux. Alors que le match se jouait à guichets fermés, c`est-à-dire que les tickets d’entrée ont été vendus la veille, les ¾ des portails d’entrée du stade n’étaient curieusement pas ouverts au public aux environs de 15 h, heure de grande affluence. Ce qui a favorisé une forte concentration des supporters détenant des tickets à l’une des entrées du virage du côté de l’Assemblée nationale où le crochet de la grille servant de portail a finalement cédé sous le poids de la foule. Autre grande anomalie, beaucoup de tickets ont été vendus par des agents des Forces de l’ordre qui les détenaient, l’on ne sait trop comment. Outre ces deux situations, il faut déplorer le comportement des FDS qui, voulant contenir les supporters luttant pour accéder au stade, ont jeté du gaz lacrymogène sur eux. Ce qui a provoqué un grand mouvement de panique.
Au Chu de Treichville où les blessés ont été visités, Tchimou Raymond et Ange Kessi ont échangé avec quelques blessés. De son lit d’hôpital, Koné Zana, souffrant d’une fracture de la jambe a fait un témoignage édifiant. «Les gendarmes qui étaient aux entrées, plutôt que de détruire les tickets des premières personnes qui sont entrées, les ont conservés pour les revendre à vil prix à ceux qui n’en avaient pas et qui étaient venus tout de même pour voir le match. C’est cela qui a créé le surnombre» a-t-il soutenu. Auprès des responsables de l’hôpital, les enquêteurs ont eu des informations complémentaires.
Pour la suite de l’enquête, le procureur Tchimou qui a achevé sa tournée à la morgue où les corps de six victimes étaient aux mains du médecin légiste pour des autopsies, a actionné la police et la gendarmerie.

Landry Kohon



• Une cérémonie d’hommage aujourd’hui

Le dimanche 29 mars 2009, à l’occasion de la rencontre Côte d’Ivoire-Malawi au stade Houphouet-Boigny, comptant pour les éliminatoires combinées Coupe d’Afrique des nations (Can) et Mondial 2010, un drame s’est produit faisant 19 morts et 140 blessés.
Le Président de la République porte à la connaissance de la population que la cérémonie d’hommage aux victimes, prévue dans le cadre des journées de deuil national, aura lieu le mercredi 1er avril 2009 en face du stade Félix Houphouet-boigny, côté Assemblée nationale à 15h.

Sont invités à cette cérémonie:
Le Premier ministre, les présidents des institutions, les membres du gouvernement, les membres du corps diplomatique, les responsables des administrations publiques, le gouverneur et les maires du district d’Abidjan, les représentants de la Fédération ivoirienne de football et du monde sportif, les représentants des communautés religieuses, les familles des victimes, les populations.

Fait à Abidjan, le mardi 31 mars 2009
Le porte-parole
Gervais Coulibaly-Delinpelna



Les morts

1. Koumoudé Mamadou, né en 1988
2. Koukougnon Noël, né en 1972
3. Ziéhi Wouéi Patrice, né en 1974
4. Doumbia Séha, 12 ans
5. Diabaté Ibrahim, né en 1973
6. Kouamé César, couturier domicilié à Yopougon
Toits rouges
7. Touré Aboubacar, élève en classe de 3e
8. Dicko Assamoi Richmond, né en 1975
9. Koua Brou Blaise, né en 1969 à Anoumaba
10. Fofana Brahima, né en 1985
11. Ouattara Youssouf, né en 1969
12. N’Goran Koffi Fabrice, 24 ans
13. Zaouli Bi Guy Cédric, 10 ans
14. Kouyaté Dianguiné, 14 ans
15. Berté Mamadou, né en 1980
16. Kanaté Yacouba, né en 1987
17. Bamba Kafoumba
18. Klohi Ephraïm Addias, 19 ans
La dix-neuvième victime n’a pu être identifiée.
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