La table ronde sur la cacaoculture durable a pris fin, il y a quelques jours à Trinidad et Tobago. M Kanga Aka, secrétaire général du Conseil national des sages de la filière café-cacao a fait hier un compte rendu de cette grande conférence mondiale qui a regroupé 29 pays. Prenant la parole devant une assemblée de 300 personnes, le secrétaire général du Conseil national des sages de la filière café-cacao de Côte d’Ivoire, représentant légal des producteurs ivoiriens, a exposé sur cinq éléments, qui selon lui, peuvent constituer un frein à la durabilité de la cacaoculture dans son pays. Il s’agit du vieillissement des vergers, de la commercialisation des produits dont le niveau du prix d’achat est très bas, du système industriel, de la dégradation des routes et pistes dans les zones de production et de manque de moyens pour l’amélioration des conditions sociales de vie des paysans. M Kanga Aka a aussi évoqué la question des enfants esclaves et celle de la qualité dont se servaient les partenaires du cacao ivoirien pour acheter les produits de la Côte d’Ivoire à des mauvais prix sur le marché mondial. Pour le secrétaire général du Conseil national des sages, ces questions étant en voie d’être réglées définitivement, les partenaires du cacao ivoirien devraient aujourd’hui revoir leur copie afin de relever les prix sur le marché mondial. « Nos produits sont toujours vendus à de mauvais prix. Si les questions des enfants esclaves et de la qualité sont réglées en Côte d’Ivoire, force est de constater que les producteurs demeurent encore les esclaves des multinationales. Elles ne tiennent pas du tout compte des efforts que nous fournissons en Côte d’Ivoire pour relever les prix », a-t-il révélé à l’assemblée. Là où était aussi attendu le secrétaire général du Conseil national des sages pour défendre les producteurs ivoiriens, était la question des fonds d’aide. A ce niveau, M. Kanga Aka, a remis en cause le système de fonctionnement de ce fonds qui ne profitait pas, selon lui, aux producteurs de café-cacao ivoiriens. « On nous dit qu’il s’agit de fonds destinés aux producteurs de café-cacao. Cependant nous avons constaté que ces fonds devaient servir à financer les Ong au lieu des activités des paysans. Nous nous sommes opposés à ce système et avons proposé de le repenser. Nous avons estimé que ce fonds doit être au service des producteurs café-cacao et non aux Ong. Nous avons été soutenus par le ministère de l’Agriculture qui était représenté par le directeur de cabinet du ministre Amadou Gon. Qui a dit que les producteurs n’étaient pas encore prêts pour recevoir ce fonds », a-t-il révélé. Avant de poursuivre que l’assemblée qui l’a soutenu, a donné la date de 2010 afin de définir un nouveau modèle de financement des activités des producteurs ivoiriens. « Nous avons pris rendez-vous en Hollande pour 2010. Et nous avons décidé aussi d’accueillir au siège du Cns, le bureau de la certification qui nous aidera à organiser les structures des producteurs de café-cacao. Ce qui m’a été accordé depuis hier par le président Bléhoué Aka. Je suis donc revenu de Trinidad et Tobago avec dans la conscience le sentiment d’avoir défendu les intérêts des producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire selon les consignes fermes du président du Cns, Georges Bléhoué Aka », a-t-il fait savoir.
Huberson Digbeu
Huberson Digbeu