Evénement - Après la mort de19 personnes au stade Houphouët-Boigny : Le gouvernement envisage des audits

Le Premier ministre a présidé le mardi 31 mars 2009 à la primature, un conseil de gouvernement extraordinaire, après le drame survenu au stade Félix Houphouët-Boigny, le dimanche 29 mars dernier et qui a causé la mort de 19 personnes.

« Nous avons entendu les communications du ministre des Sports, du ministre de l’Intérieur, du ministre de la défense et du ministre de la Santé. Solidairement, le gouvernement a écouté et a pris acte de toutes les dispositions que les différents ministres ont eu à prendre pour gérer la crise du stade et de ces événements douloureux ». Ainsi s’exprimait Soro Guillaume qui a tenu, au nom du gouvernement, à présenter ses condoléances aux familles des victimes, tout en assurant ces familles de l’implication du gouvernement dans la prise en charge des blessés et des obsèques des personnes décédées. Devant l’ampleur du drame qui a coûté la vie à 19 supporters de l’équipe nationale de football de la Côte d’Ivoire, le Premier ministre a annoncé la création d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités dans cette tragédie, au moment où des sanctions s’imposent eu égard à la gravité des faits. « Le gouvernement a décidé de prendre des mesures particulières pour faire en sorte qu’un tel drame ne se reproduise plus en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, tout à l’heure, j’irai voir le chef de l’Etat pour parler avec lui des conditions de la mise en place d’une commission d’enquête, qui va se charger de regarder, d’analyser et d’apprécier toutes les défaillances qui ont pu conduire à de tels événements tragiques. Ensuite, le gouvernement a pris la décision de mettre en place un comité technique qui va se charger de faire l’audit sécuritaire du stade Houphouët-Boigny, de faire aussi un audit sur le système de billetterie et d’apprécier tous les autres éléments techniques qui ont pu contribuer, d’une manière où d’une autre, à la survenue de ces événements tragiques », a souligné Soro Guillaume. En tout état de cause, les audits réclamés par le gouvernement à l’effet de faire la lumière sur les zones d’ombre autour des événements du dimanche dernier, visent assurément les forces de défense et de sécurité et la Fédération ivoirienne de football, tant leurs responsabilités sont mises en cause. Comment comprendre qu’il y ait pu avoir des débordements, quand pour la rencontre Côte d’Ivoire-Malawi, le comité d’organisation n’a émis que 31.616 tickets, alors que la capacité du stade Félix Houphouët-Boigny est de 34.600 places, selon les chiffres officiels ? Pourquoi les éléments des FDS chargés de canaliser les supporters ont-ils laissé de côté leur devoir régalien, pour s’adonner à leur « sport » favori, le racket, comme l’attestent plusieurs témoins ? Les responsabilités doivent effectivement être situées et les Ivoiriens n’attendent que cela.

Olivier Dion