Pour une fois, la solidarité a été totale. Les Arabes, dont Félix Houphouët-Boigny disait qu’ils ne sont d’accord que sur leur désaccord, ont adopté une position ferme et sans équivoque sur la question du mandat d’arrêt lancé par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, contre le président soudanais Omar El Béchir. “Nous soulignons notre solidarité avec le Soudan et notre rejet des décisions de la CPI contre le président Béchir (...) et nous soutenons l'unité du Soudan (…) Nous rejetons les mesures qui menacent les efforts pour la paix”, ont-ils fait savoir dans une déclaration sanctionnant le sommet de la Ligue arabe qui s’est achevé hier à Doha, au Qatar. La Ligue arabe va ainsi plus loin que l’Union africaine qui ne demande qu’une suspension du mandat d’arrêt.
Certes, de nombreux sujets divisent encore le monde arabe notamment le conflit entre Israël et les Palestiniens, mais face au mandat d’arrêt de la CPI, il n’y a pas eu de faille.
Avant ce sommet, Béchir avait déjà fait trois voyages successivement en Erythrée, en Libye et en Egypte sans être inquiété. Il était également à Doha, dans la même salle de réunion que le Secrétaire général des Nations-unies.
Les pays du tiers-monde ont enfin compris que s’ils ne montrent pas un minimum de solidarité, ni leurs dirigeants, ni leurs peuples ne seront respectés sur l’échiquier mondial. C’est bien de cette solidarité dont ils ont fait montre quand le Premier ministre britannique avait vainement tenté d’empêcher Robert Mugabe, président du Zimbabwe de participer au sommet Europe-Afrique de Lisbonne. L’Europe avait cédé face à la fermeté des Africains.
Il est fort possible que le Conseil de sécurité des Nations-unies qui a autorisé les poursuites contre Omar El Béchir pourrait céder si tous les pays du tiers-monde se mobilisent réellement autour de Béchir.
Au fond, les pratiques des Occidentaux commencent sérieusement à agacer les dirigeants d’un grand nombre de pays. Ces derniers ont le net sentiment que des structures comme la CPI ne sont créées que pour eux. “Pourquoi n’ordonneraient-ils pas l'arrestation de (l’ancien président israélien Shimon Peres”, a répondu M. Hugo Chavez, le président Vénézuélien à un groupe de journalistes mardi à son arrivée à Doha. “Ils le font parce que c'est un pays africain et du tiers-monde”, a-t-il répondu. Pour lui, les choses sont claires, le mandat d’arrêt contre Omar El Béchir “est une horreur judiciaire et un manque de respect aux peuples du tiers-monde”.
Quant à Muhamar Kadhafi, le guide libyen et président en exercice de l’Union africaine, il estime que la CPI est tout simplement “un nouveau terrorisme mondial”.
Leçon: les peuples anciennement colonisés veulent désormais montrer au monde entier que les relations de maître à esclave sont révolues. S’il y a des règles, elles devraient être les mêmes pour tous.
En conséquence, si de simples citoyens américains, ne sont pas justiciables devant la CPI, alors qu’on laisse les dirigeants du tiers-monde en paix. Il ne s’agit nullement de défendre des criminels de guerre ou des génocidaires, il s’agit d’être juste.
Augustin Kouyo augustinkouyo@yahoo.fr
Certes, de nombreux sujets divisent encore le monde arabe notamment le conflit entre Israël et les Palestiniens, mais face au mandat d’arrêt de la CPI, il n’y a pas eu de faille.
Avant ce sommet, Béchir avait déjà fait trois voyages successivement en Erythrée, en Libye et en Egypte sans être inquiété. Il était également à Doha, dans la même salle de réunion que le Secrétaire général des Nations-unies.
Les pays du tiers-monde ont enfin compris que s’ils ne montrent pas un minimum de solidarité, ni leurs dirigeants, ni leurs peuples ne seront respectés sur l’échiquier mondial. C’est bien de cette solidarité dont ils ont fait montre quand le Premier ministre britannique avait vainement tenté d’empêcher Robert Mugabe, président du Zimbabwe de participer au sommet Europe-Afrique de Lisbonne. L’Europe avait cédé face à la fermeté des Africains.
Il est fort possible que le Conseil de sécurité des Nations-unies qui a autorisé les poursuites contre Omar El Béchir pourrait céder si tous les pays du tiers-monde se mobilisent réellement autour de Béchir.
Au fond, les pratiques des Occidentaux commencent sérieusement à agacer les dirigeants d’un grand nombre de pays. Ces derniers ont le net sentiment que des structures comme la CPI ne sont créées que pour eux. “Pourquoi n’ordonneraient-ils pas l'arrestation de (l’ancien président israélien Shimon Peres”, a répondu M. Hugo Chavez, le président Vénézuélien à un groupe de journalistes mardi à son arrivée à Doha. “Ils le font parce que c'est un pays africain et du tiers-monde”, a-t-il répondu. Pour lui, les choses sont claires, le mandat d’arrêt contre Omar El Béchir “est une horreur judiciaire et un manque de respect aux peuples du tiers-monde”.
Quant à Muhamar Kadhafi, le guide libyen et président en exercice de l’Union africaine, il estime que la CPI est tout simplement “un nouveau terrorisme mondial”.
Leçon: les peuples anciennement colonisés veulent désormais montrer au monde entier que les relations de maître à esclave sont révolues. S’il y a des règles, elles devraient être les mêmes pour tous.
En conséquence, si de simples citoyens américains, ne sont pas justiciables devant la CPI, alors qu’on laisse les dirigeants du tiers-monde en paix. Il ne s’agit nullement de défendre des criminels de guerre ou des génocidaires, il s’agit d’être juste.
Augustin Kouyo augustinkouyo@yahoo.fr