Sortie de crise : Banny et Amani “s’affrontent” à Tié-N’Diékro

Invités à la double cérémonie de célébration du mérite et d’inauguration d’un collège, l’ex-gouverneur de la Bceao et le ministre de la Défense ont fait leur lecture de la situation politique ivoirienne.

La célébration du mérite et de l’excellence, le week-end dernier, à Tié-N’Diékro, modeste ville du département de Didiévi, a été l’occasion pour l’ex-Premier ministre et le gouverneur Charles Konan Banny, et le ministre de la Défense, Michel Amani N’Guessan, de porter des regards croisés sur la politique nationale.

Pour le ministre Amani N’Guessan, membre du Fpi et président de la cérémonie, la Côte d’Ivoire est comparable à un jardin dont la variété de ses fleurs doit lui conférer sa beauté. Chaque fleur, a-t-il dit, doit contribuer de par sa qualité à l’éclat du jardin. «C’est ma conviction. Un jardin n’est beau que par la variété des fleurs qui y sont. Pour moi, c’est la nouvelle façon de faire la politique. C’est dans l’union et l’entente dans nos différences que nous pourrons bâtir notre pays, sans distinction d’ethnie, de religion et de parti politique», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que la cérémonie d’inauguration du collège montre bien que la politique de décentralisation pratiquée par le Président Laurent Gbagbo est en marche. «M. le gouverneur (N’Dri Appolinaire, du district de Yamoussoukro. Ndrl), en finançant le reste des travaux de ce collège, vous faites mentir tous ceux qui disent que la politique de décentralisation est une vue de l’esprit. Il faut plutôt dénoncer la crise qui entrave le processus de développement», pense le ministre de la Défense, directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo à Béoumi.

Saisissant la balle au bond, Charles Konan Banny, issu du Pdci et parrain de la cérémonie, soutiendra plutôt que la beauté de ce jardin dépend du jardinier et de la manière d’entretenir ce jardin. «Il faut que le jardinier accepte cela (la diversité, ndlr) et le traduise dans la façon d’arroser et d’entretenir ce jardin», a rétorqué l’ancien chef du gouvernement. Pour qui, le terme «rassembler» doit caractériser l’Ivoirien. Car unis, «nous sommes forts, divisés, nous allons disparaître», fait-il savoir. Avant de faire remarquer que pour être unis, il faut être au moins deux. C’est ce à quoi il a exhorté les uns et les autres.

A signaler que cette cérémonie visait à célébrer d’une part, trois fils du département qui ont réussi, avec brio, leur concours d’agrégation en médecine. Et d’autre part, à procéder au baptême du collège municipal. Fête qui a rassemblé tous les fils et cadres de la région, de tous les groupes ethniques et sensibilités politiques. Une prouesse qu’a réussie l’ancien ministre de l’Industrie, Me Ahoussou Kouadio Jeannot, député Pdci de la circonscription de Didiévi.



Koffi Kouamé
Correspondant régional