C'est l'image d'un humaniste face au drame qui frappe d'autres humains. Ses semblables. Le chef de l'Etat ivoirien, le Président de la République de Côte d'Ivoire qui se dépouille de ses attributs de chefs, pour entrer dans la peau d'un simple mortel. Face au deuil. On le savait très affligé après le tragique accident survenu au stade Félix Houphouët-Boingy causant 19 morts et 132 blessés. Ce Gbagbo-là, qui versait des larmes devant ses concitoyens, a semblé, pour ceux qui le connaissent moins, montrer une autre dimension de sa personne. Celle d'un homme avec un cœur d'homme. Celle d'un homme avec une conscience aigüe de la valeur de la vie humaine. Il y a des moments où, face à l'imprévisibilité de la vie, l'homme rentre au-dedans de lui-même pour chercher à comprendre les mystères de la vie et, se découvrant désarmé face à l'immensité qui l'entoure, l'homme voit à quel point la vie d'autrui, celle de son semblable, est si chère qu'il n'est point besoin de résister aux émotions. L'instant d'hier est comparable à ce moment-là, où, l'homme se voit tout petit, tout nu, dans le miroir de l'autre, son semblable. Ce qui s'est passé, hier, au stade Houphouët-Boigny n'était pas que l'expression d'une douleur longtemps étouffée. C'était aussi l'expression de l'humanisme d'un homme, fut-il Président de la République. Cet homme-là que l'on a vu, hier, tomber en sanglots, a semblé laisser croire qu'il y avait une différence entre lui et celui qui, depuis septembre 2002, mène une résistance patriotique pour faire triompher la justice. Or en fait, il s'agit de la même personne, telle qu'elle a toujours été. Telle qu'elle a toujours voulu se laisser découvrir par ses semblables. C'est-à-dire, une personne sensible à la cause humaine. Gbagbo a toujours été un grand humaniste. En lui, rien n'a changé.
Simplice Allard al08062317@yahoo.fr
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