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Économie Publié le jeudi 2 avril 2009 | Fraternité Matin

Bonne exécution du Ppte : Diby: “Pas d’augmentation de salaire”

La vidéoconférence de presse animée hier, en duplex, à Abidjan par le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, accompagné du représentant résident du Fmi, Philippe Egoumé, et à Washington, par le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, Madani M. Tall, et l’ex-chef de mission du Fmi pour la Côte d’Ivoire, Arend Kouwenaar, a été l’occasion pour les institutions de Bretton Woods de saluer les efforts du gouvernement. «Les administrateurs de la Banque mondiale ont salué les efforts du gouvernement ivoirien dans une situation difficile de crise et de sortie de crise teintée de contraintes en tous genres», a déclaré d’emblée Madani. Il a fait savoir que l’obtention du point de décision de l’initiative Ppte, après une analyse du Dsrp du pays, vient comme un encouragement du gouvernement à poursuivre ses efforts de bonne gouvernance, de transparence, et de lutte contre la corruption afin de rassurer bailleurs de fonds, partenaires au développement et secteur privé. Il a également fait part de l’attente des administrateurs de la Banque, à savoir l’organisation des élections afin que le pays puisse reprendre son rôle de leader dans la sous-région. Pour lui, la Côte d’Ivoire est parvenue à ces résultats grâce au leadership du ministre de l’Economie et des Finances. «Sans votre leadership personnel, nous ne serions pas là aujourd’hui. Mais le travail ne fait que commencer. Car, il faut travailler dur pour arriver au point d’achèvement », a-t-il insisté. Parce que le point d’achèvement, étape conduisant à la remise quasi-totale de la dette ivoirienne, est conditionnée par le succès dans la mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté (Srp) dont la pertinence vient d’être reconnue par le Fmi et la Banque mondiale. De son côté, Arend Kouwenaar qui a conduit ces dernières années toutes les missions du Fmi en Côte d’Ivoire, s’est aussi félicité des réformes initiées par la Côte d’Ivoire au cours des trois dernières années. « C’étaient trois années difficiles au cours desquelles, vous, monsieur le ministre de l’Economie et des Finances, avez fait preuve de gestion rigoureuse des finances publiques ». Et il souhaite que ces efforts de bonne gestion des deniers publics s’intensifient, ce d’autant plus que le Fmi se voudra toujours regardant sur la transparence dans la gestion des finances publiques. L’attente du Fonds porte en outre sur une réorientation du budget de l’Etat vers des dépenses qui visent la réduction de la pauvreté et la croissance économique. Pour sa part, le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances qui a remercié les deux institutions de Bretton Woods pour les appuis respectifs à la Côte d’Ivoire a rassuré au sujet de l’engagement de l’Etat au plus haut niveau de conduire les réformes jusqu’à terme pour que le pays arrive le plus rapidement possible au point d’achèvement. «Vous venez de donner espoir à la Côte d’Ivoire. Nous allons faire en sorte que la population ressente les effets de vos appuis budgétaires. Nous allons réorienter les dépenses vers les secteurs sociaux (éducation, santé), et dans les infrastructures socioéconomiques », a promis le ministre Diby dans ses propos liminaires. En fait, le ministre de l’Economie et des Finances entend continuer à mettre l’accent sur l’optimisation des dépenses publiques, sur les réformes macroéconomiques et structurelles afin de rassurer et attirer les investisseurs nationaux et étrangers dont les activités sont créatrices d’emplois. « Je ne peux avoir un taux de croissance de 3,4%, sans relancer l’économie nationale, sans règlement de la dette intérieure », a dit le ministre. Avant d’indiquer que les secteurs devant bénéficier d’apurement de leur dette intérieure sont déjà identifiés et la méthode de paiement élaborée. « Il n’y aura pas d’intermédiaires dans le processus de paiement de ces arriérés. Bientôt, nous allons publier les critères de paiement et les virements seront faits directement dans les comptes des fournisseurs de l’Etat », a assuré le ministre de l’Economie et des Finances, non sans indiquer que les secteurs de l’eau, de l’électricité et de la santé, mais aussi les collectivités décentralisées qui doivent à beaucoup de fournisseurs (individuels et Pme/Pmi) et les routes et pistes rurales (pour faciliter l’écoulement de la production des paysans) feront partie des priorités du gouvernement. Le directeur des opérations de la Banque mondiale, Madani M. Tall, tout comme le chef de mission du Fmi pour la Côte d’Ivoire, se sont dit rassurés par ces propos de l’argentier du gouvernement. « Ces histoires de 10% payés aux intermédiaires, nous n’en voulons pas, et nous serons très regardant sur cette question », a prévenu Madani. Au cours de la vidéoconférence, le ministre s’est prononcé sur la question d’augmentation des salaires. Pour lui, la Côte d’Ivoire qui est membre influent de l’Uemoa doit respecter le pacte de convergence selon lequel la masse salariale ne doit pas dépasser 35% des ressources propres de l’Etat. Or, la Côte d’Ivoire est actuellement à plus de 40%. Devant cette situation, le salut du pays réside dans la création de richesses, dans la relance des activités économiques afin d’accroître les ressources nationales, et réduire ce faisant la part de la masse salariale dans le budget public dans une proportion acceptable. «Donc, la relance des activités productives est la première priorité actuellement. Pour l’heure, il n’est pas question d’augmentation de salaires», a souligné le ministre. Participant à cette vidéoconférence, le représentant de la Bad en Côte d’Ivoire a saisi cette occasion pour révéler une batterie d’appuis que son institution se prépare à apporter à la Côte d’Ivoire.




Gooré Bi Hué
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