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Économie Publié le jeudi 2 avril 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Après le PPTE - Charles Diby Koffi très ferme et menaçant: : "Pas d`augmentation de salaire maintenant"

Depuis le siège de l’agence de la Banque mondiale d’Abidjan, le ministre de l’Economie et des Finances Charles Diby Koffi a échangé hier mercredi 1er avril 2009, via visio- conférence, avec le siège de la Banque mondiale à Washington. Au cours de ces échanges suivis d’une conférence de presse, le ministre a donné l’assurance de bien gérer les ressources de l’Etat et travailler pour l’obtention du point d’achèvement PPTE.

L’intervention du ministre de l’Economie et des Finances a été consacrée à la gestion des fonds mis à la disposition de l’Etat de Côte d’Ivoire dans le cadre du programme économique conclu avec les bailleurs de fonds dont le PPTE. Pour assurer les institutions financières des dispositions qui seront prises pour éviter d’éventuels dérapages, il s’est exprimé sans ambages : «Nous allons déterminer les différents domaines dans lesquels les fonds seront affectés et les critères de paiement». Aux dires du ministre, tout sera mis en œuvre pour que le mal qui ronge les paiements des opérateurs économiques soit extirpé pour de bon. «Pas d’intermédiaires, pas de coulisses, pas de pratiques de 10% ou 15% pour qui que ce soit. Nous serons intransigeants sur cet aspect. Je peux vous donner la certitude. Bientôt même, nous allons communiquer les critères de paiement. On va déterminer comment ça sera payé. De sorte que l’opérateur économique n’ait plus à sillonner le bureau du trésor pour se faire payer », a assuré l’argentier ivoirien. Ajoutant que: «Nous avons intérêt à injecter cet argent dans l’économie pour rassurer les opérateurs économiques, pour qu’il y ait une reprise des activités. C’est cela notre rôle». Charles Diby Koffi est donc déterminé à travailler pour croître le produit intérieur brut et lutter contre la pauvreté. C’est pourquoi, il fait de l’apurement de dette intérieure, une priorité. «Nous allons mettre l’accent sur certains secteurs que nous jugeons prioritaires dont le secteur de l’eau, l’électricité, le secteur de la santé, le secteur agricole». Toutefois, il a tenu à faire des précisions concernant une éventuelle augmentation de salaire. «Pour l’heure, je ne pense pas qu’il soit question d’une quelconque augmentation. Les quelques augmentations qui ont été faites, ont été faite difficilement. Nous ne pouvons pas continuer de faire des augmentations pour l’instant tant que nous ne pourrons pas dégager de ressources propres qui soient suffisamment bien gérées», a dit le ministre. Lui qui a souligné que la priorité c’est de donner un coup de pouce aux secteurs porteurs d’emplois. «L’Etat a fait les meilleurs efforts possibles. Mais nous ne pouvons pas bâtir notre budget uniquement pour payer des salaires», note-t-il. A entendre l’argentier, si nous devons continuer ainsi, « nous n’aurons plus rien pour permettre à ceux que nous payons de pouvoir exercer la fonction pour laquelle ils sont payés». Car, selon lui, une masse salariale commence à prendre une partie du budget. Elle est de 800 milliards de FCFA sur un budget de 2000. La dette extérieure qui prend pratiquement 700 milliards de FCFA. «Nous ne pouvons plus continuer ainsi. C’est pour ça qu’il faut faire en sorte que la masse salariale n’atteigne pas un certain niveau», souligne-t-il. Notant que ‘’dans le pacte de convergence de l’Union européenne auquel nous appartenons, la masse salariale ne doit pas dépasser 35% des ressources propres. Mais, nous sommes à 40%. On ne peut pas continuer. Nous allons faire exploser la marmite’’. Depuis le siège de la Banque mondiale à Washington, Madani Tall, directeur des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, encourageant les efforts accomplis par les autorités ivoiriennes pour atteindre le point de décision pour le PPTE (l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés), a maintenu que les institutions de Bretton Woods seront très regardantes sur la gestion des ressources. Pis, il demande que les auteurs de détournements soient sanctionnés, de sorte que lui, il puisse avoir la force pour discuter pour la Côte d’Ivoire. Car, selon Madani Tall, les administrateurs de la Banque mondiale, du Fons monétaire international et de la Banque africaine de Développement manifestent un intérêt particulier pour la Côte d’Ivoire en ce qui concerne les engagements pour la lutte contre la corruption et sont pour l’instauration de la gouvernance. Des bonnes pratiques qui, aux dires du directeur des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, sont nécessaires voire capitales pour atteindre le point d’achèvement pour le PPTE qui doit permettra à la Côte d’Ivoire de donner définitivement le dos à la pauvreté. Pour réaliser un tel projet ambitieux, Madani Tall reste persuadé que cela ne pourra pas se faire en dehors de la paix, chère au développement. A entendre Madani Tall, pour que la Côte d’Ivoire puisse atteindre le niveau de développement souhaité, cela passe forcément par la paix, des élections crédibles. Toute chose qu’il espère bien, est la voix qui permettra à ce pays de tourner définitivement le dos à la misère et à la pauvreté. En clair, pour le directeur des opérations de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, rien n’est encore acquis pour les Ivoiriens. Comme quoi, c’est maintenant que le travail doit commencer ‘’si on veut l’atteinte au point d’achèvement pour le PPTE’’. Revenant sur les efforts du gouvernement ivoirien qui ont abouti au point de décision de l’initiative PPTE, Madani Tall a salué au courage dont a fait preuve le ministre de l’Economie et des Finances, surtout sachant le contexte et l’environnement dans lequel les réformes ont été mises en place. «Sans votre leadership, nous ne serons pas là où nous en sommes», a dit le directeur des opérations de la Banque mondiale. Des félicitations et encouragements qui sont allés droit au cœur du ministre Charles Diby Koffi. Qui n’a pas manqué à son tour d’ajouter que le point de décision du PPTE est la reconnaissance des efforts du gouvernement. Non sans préciser que la Côte d’Ivoire était à sa dernière chance. «La Côte d’Ivoire était à sa troisième tentative. Elle n’avait pas le droit d’échouer», a expliqué l’argentier ivoirien, avant de lancer des compliments à l’égard de Madani Tall et de Arend Kouwenaar, connu des Ivoiriens. Celui-ci a été de tout temps le chef de délégation des missions du FMI en Côte d’Ivoire. «Vous n’êtes pas ici pour créer des problèmes à la Côte d’Ivoire Mais vous êtes là pour l’aider à résoudre les problèmes. Vous venez de donner beaucoup d’espoir aux populations», a dit le ministre. Il a par ailleurs, au nom du gouvernement, félicité M. Arend Kouwenaar pour avoir su conduire la mission du FMI en Côte d’Ivoire. «J’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec vous. Sachez que j’ai beaucoup de respect pour vous. Je félicite votre équipe, votre représentant résident a toujours été à nos côtés. Malgré des discussions difficiles par moments, nous avons toujours cherché à trouver des solutions aux problèmes que la Côte d’Ivoire a», a-t-il expliqué. S’agissant de la poursuite des réformes, l’argentier ivoirien a dit : «Je voudrais vous rassurer que l’annonce du programme et de l’atteinte au point de décision a été fait par S.E.M le président de la République lui-même dans une adresse à la nation. Cela veut dire que nous sommes là à un haut niveau d’appropriation du programme que la Côte d’Ivoire vient d’obtenir. Ce qui veut dire que nous, en tant que ministre, technicien chargé de la mise en œuvre, nous serons nettement plus à l’aise puisque cela nécessitera un certain nombre de réformes, de prise de décisions difficiles pour l’heure, mais heureuses pour demain. Et dans ces conditions-là, nous pensons que nous sommes capables de gérer ce programme dans les meilleures conditions et aboutir le plus rapidement possible au point d’achèvement. Il y a très longtemps que la Côte d’Ivoire a cherché un programme qui aboutit à un point de décision. La Côte d’Ivoire était à sa troisième tentative. Elle n’avait pas le droit d’échouer», a souligné le ministre. Arguant qu’un échec conduirait la Côte d’Ivoire dans une asphyxie financière. C’est la raison pour laquelle, il dit tenir au programme.


Les populations ne seront pas oubliées

Les populations ne seront pas oubliées. C’est l’assurance donnée hier par l’argentier ivoirien. «Nous allons faire en sorte que l’impact de cette décision puisse se ressentir au niveau de la population, en réorientant les dépenses, en les suivant de près, en reprenant les infrastructures, en faisant en sorte de pouvoir régler les problèmes d’eau potable, les problèmes d’infrastructures routières, d’électricité (…)», a précisé Charles Diby Koffi. Indiquant aux fonctionnaires de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international qu’en acceptant le dossier de la Côte d’Ivoire, ‘’vous venez de donner du crédit à notre pays. Ce qui est certain, c’est que les effets se feront immédiatement ressentir. Les investisseurs vont commencer à nous fréquenter. Et les opérateurs économiques présents en Côte d’Ivoire, ne feront plus d’investissement de maintien, mais ils feront des investissements de croissance de leurs chiffres d’affaires. Cela va aussi nécessiter la création d’emplois’’. Et d’ajouter que : «Nous allons vous prouver que nous sommes capables de gérer un programme dans de meilleurs délais. Deux ans pour nous, pour avoir le point d’achèvement, nous pensons que c’est un peu trop. Nous ferons en sorte pour le ramener à un an six mois». Madani Tall, concluant, a indiqué qu’il n’y a pas de date pour le point d’achèvement. Selon lui, tout dépendra de la capacité de la Côte d’Ivoire à exécuter les réformes tant dans la filière café-cacao, secteur des mines et de l’énergie que la gestion transparente dans les finances publiques.


Les dernières étapes pour atteindre le point d’achèvement

35ème pays à atteindre son point de décision, la Côte d’Ivoire a encore des efforts à faire si elle veut atteindre le point d’achèvement qui lui ouvrira la porte à d’autres programmes économiques. Pour atteindre le point d’achèvement, selon les administrateurs de la Banque mondiale et du FMI, elle devra mettre en application son DSRP (Document de stratégie de réduction de la pauvreté) pendant au moins un an, et préserver la stabilité macroéconomique au vu d’une exécution satisfaisante de son programme économique appuyé par un accord au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). Le pays devra en outre mettre en œuvre les déclencheurs du point d’achèvement flottant, lesquels couvrent des réformes structurelles et sociales clés, notamment dans les domaines de la gestion des finances publiques, de la gestion de la dette et de la gouvernance. Outre l’allégement prévu par l’Initiative PPTE, la Côte d’Ivoire bénéficiera d’un allégement au titre de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM) lorsqu’elle atteindra le point d’achèvement PPTE. Les autorités disposeront ainsi davantage de ressources pour combattre la pauvreté. Aussi la Côte d’Ivoire, précise Mr. John Lipsky, Directeur général adjoint du FMI, devra réaliser des performances satisfaisantes dans le cadre de la FRPC soutenue par le FMI, mettre en application la stratégie de réduction de la pauvreté pendant au moins un an, appliquer des mesures proposées, notamment des réformes structurelles et sociales clés, notamment dans les domaines de la gestion des finances publiques, de la gestion de la dette et de la gouvernance. «A ce stade, la Côte d'Ivoire bénéficiera d'un allégement au titre de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM). La Côte d'Ivoire est aussi qualifiée à bénéficier de la réduction de la dette dans la période allant du point de décision jusqu’au point d’achèvement, conformément aux normes de l’Initiative PPTE», souligne Mr. John Lipsky, lors de la réunion du conseil d’administration du 27 mars 2009.

Honoré Kouassi
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