Après les évènements survenus le 29 mars dernier au stade Félix Houphouët, les blessés ont été internés dans des hôpitaux de la place. Le Centre Hospitalier Universitaire de Treichville a enregistré environ une centaine de blessés dont plusieurs sont retournés à la maison après avoir reçu les premiers soins. Hier, à la faveur d'une visite que la présidente nationale de la Commission des Droits de l'Homme, Mme Victorine Wodié a rendue aux blessés hospitalisés, nous avons pu nous rendre compte que leur prise en charge n'est pas effective. " On nous fait payer les médicaments. Il y a une pharmacie ici et quand tu vas là-bas, tu payes. Même la seringue à injection, nous la payons à 500f. On te prescrit des ordonnances et quand tu ne payes pas les médicaments, on ne s'occupe pas de ton malade. Nous avons payé 15000f pour qu'on lui fasse une radio. Et il y a des médicaments que nous avons payés. Pour un total de 70.000f. Ce matin (ndlr : hier matin), on nous a donné une ordonnance de 50.000f. Nous n'avons pas encore payé. La femme de mon frère est allée chercher de l'argent à la maison " explique Gogoua Grou Kévin, frère du blessé Gogoua Sylvestre Edouard, qui était au bloc opératoire au moment de notre passage. De son côté, les parents de Koné Drissa, une victime qui a eu une oreille tranchée, ont brandi des ordonnances d'un montant de 16.500f qu'ils ont déjà payée à la pharmacie du CHU de Treichville. Tous disent ne rien comprendre à la prise en charge annoncée par le gouvernement. " Nous avions donné des instructions à nos collaborateurs. Je viens de donner des instructions au coordonnateur pour qu'il mène des enquêtes pour me dire pourquoi, il y a des malades qui payent. Donc je lui ai donné rendez-vous dans une heure et j'attends le rapport. Devant Mme le ministre Victorine Wodié, il y a des parents qui nous ont approché. Nous avons demandé un rapport et nous attendons…la gratuité ne concerne pas tous les médicaments. Dans ce genre de traumatisme, il y a deux médicaments qu'on donne. Les médicaments contre la douleur et les médicaments contre l'inflammation. La pharmacie a eu des instructions pour mettre ces médicaments à la disposition des malades " a expliqué, pour sa part, le directeur général du CHU de Treichville, le professeur Gnamkey Ezagni Kodjo. En attendant de savoir le rapport que les collaborateurs du directeur lui présenteront, on retient que certains blessés se soignent à leurs propres frais au CHU de Treichville. La présidente Victorine Wodié qui s'est rendue au stade Félix Houphouët-Boigny avant d’être au chevet des blessés dans les CHU de Treichville et de Yopougon, a déclaré que les auteurs de ce drame ne sauraient rester impunis. Elle a exprimé la compassion de la CNDHCI à tous les blessés.
Jules Claver Aka
Jules Claver Aka