Hommage de la nation aux victimes de la bousculade meurtrière du stade Houphouet-Boigny : Une cérémonie émouvante

La cérémonie d’hommage aux victimes de la tragédie du stade Félix Houphouet Boigny survenue le 29 mars 2009 lors du match Côte d’ivoire comptant pour les éliminatoires s’est déroulée hier à la place du Monument aux morts, au Plateau. Toutes les forces vives de la nation (Premier ministre, présidents d’institutions, membres du gouvernement, bureau de l’assemblée nationale, corps diplomatique, autorités religieuses, familles des victimes, populations, etc) y pris part, dans la douleur et le recueillement.

Comme de coutume, plusieurs allocutions ont été entendues dont celle du président de la République Laurent Gbagbo. « … Nous voici réunis pour des circonstances dramatiques. Comme on l’a dit, les jeunes gens (victime) sont venus faire la fête, la fête de la jeunesse, la fête du sport. Ils sont venus s’amuser et ils ont rencontré la mort. C’est cela notre problème aujourd’hui, notre problème d’homme, notre problème d’humain.

Ces jeunes étaient venus parce que depuis longtemps ils n’avaient pas vu leur équipe nationale, leurs vedettes. Ils n’avaient pas vu les Kalhuno, Kolo Touré, Drogba. Ils étaient nombreux, tellement nombreux que quand je suis entré au terrain, j’ai demandé à ceux qui m’accompagnaient si l’entrée avait été gratuite. Or, l’entrée n’était pas été gratuite ».

Jusque là, le chef de l’Etat est digne dans la douleur. Mais les minutes suivantes, tout va changer. Etreint par l’émotion, il va craquer. Lisez plutôt. « Ils sont venus et ils ont payé. Il y avait tellement de monde ce jour là au terrain. Mais voilà, ils ont payé pour rencontrer la mort. Je voudrais ici remercier la Fédération internationale de football qui a décrété une minute silence sur tous les stades du monde entier où se jouent les éliminatoires de la coupe du monde, aujourd’hui même (Hier). Je voudrais qu’on transmette à M. Blatter nos remerciements », poursuit le président de la République. Puis son regard se fige. Il regarde tout droit devant lui. Un silence assourdissant. « Parce qu’il nous arrive souvent des malheurs, mais ce n’est pas toujours que les gens sont solidaires de la Côte d’Ivoire. Il nous raconte souvent des malheurs, mais ce n’est toujours que les autres sont solidaires avec… ». Instant pathétique, émotionnel, Laurent Gbagbo fond en larmes. Péniblement, la gorge nouée, il termine son propos par : « Je vous remercie. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire ».

Quelques minutes plus tard, il va déposer une gerbe de fleurs à l’entrée principale de la tribune latérale B. Là où des jeunes gens venus célébrer le football ont été fauchés par la mort.
Auparavant, le ministre du Sport, M. Dagobert Banzio, a exprimé sa peine devant ce qui constituera à jamais « une grande perte pour la nation ivoirienne et une trace indélébile qui marquera l’histoire du football ivoirien. Il a en outre proposé qu’en raison de l’ampleur de la tragédie, « une enquête méticuleuse, transparente et professionnelle réalisée dans des délais brefs » pour situer la nation sur les différentes responsabilités.

M. Kessié Ouraga, le porte- parole des parents des victimes, a exprimé sa gratitude au chef de l’Etat pour l’organisation de cette cérémonie d’hommage qui est la preuve éloquente du soutien de la nation aux familles éplorées.

L’Iman Idriss Koudouss et l’Archevêque Jean Pierre Kutwa ont prié pour le repos de l’âme des défunts et le prompt rétablissement des blessés.

Roger Okou Vabé : rogerokou@yahoo.fr