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Sport Publié le vendredi 3 avril 2009 | Le Nouveau Réveil

Après les événements tragiques survenus le dimanche dernier au stade Houphouët-Boigny : La garde rapprochée de Gbagbo alertée par Tagro?

L'image a fait la Une de tous les journaux ivoiriens. L'image a fait le tour du monde entier. Le Président Laurent Gbagbo a pleuré pendant la cérémonie d'hommage aux morts et blessés du stade Félix Houphouët-Boigny. Et ces larmes du Président Gbagbo nous autorisent à nous interroger. Oui, cette fois-ci, on ne pourra pas se permettre de faire l'économie de ce débat. On ne pourra pas faire l'économie de ce débat sur les circonstances réelles de ce drame qui n'était pas inévitable et dont on aurait pu faire l'économie en ces temps farouches où les évènements sportifs sont les seuls moments de joie d'un peuple traumatisé par la misère aggravée par une crise dont les meilleurs prophètes hésitent à pronostiquer la date de la fin.
Le Président a pleuré et les larmes du Président, à notre avis, sont l'expression de ce que le drame et nous le répétons, aurait pu être évité. Et si le Président a pleuré, on est en droit de se demander : Qui a fait pleurer le Président ?
Certes, des enquêtes sont en cours et nous ne préjugeons pas leurs résultats. Mais les questions sont là et nous voulons les poser. Car le dimanche 29 mars 2009, il s'est passé des choses troublantes. Le Président de la République est arrivé au terrain et n'a pas résisté à l'envie de communier avec son peuple en s'offrant un tour d'honneur pendant quelques minutes et sur son visage se lisait une joie indicible. Alors question : Le Président, en faisant ce tour d'honneur, était-il au courant de ce que, quelques minutes plus tôt, un drame venait de se produire aux abords de ce stade et avait causé la mort de 19 personnes et blessé 132 autres ? Cette question est d'autant plus importante que sa réponse devrait nous permettre de savoir dans quel pays nous vivons et quelle est la sécurité qui est la nôtre. Le Président était-il oui ou non, informé avant d'arriver dans ce stade ? Selon les informations de sources crédibles dont nous disposons, le ministère de l'Intérieur aurait informé le Conseil des ministres extraordinaire tenu le mardi 31 mars que des informations avaient été données par ledit ministère sur des incidents qui se seraient produits aux abords du stade, aux responsables de la garde rapprochée du président avant que ce dernier ne quitte son domicile pour le stade. A supposer, que cela soit vrai. Est-ce que le ministère de l'Intérieur était obligé de procéder de cette manière ? Etait-il obligé de passer par la garde rapprochée pour porter l'information au Président ? N'était-il pas plus approprié de saisir directement le Président ? Si le Président est venu au terrain et qu'il a fait ce tour d'honneur, on peut en conclure qu'il n'était pas informé. Si donc le Président n'a pas été informé, c'est qu'il y a des gens qui ont retenu l'information et ont, de ce fait, humilié le Président et tout le peuple de Côte d'Ivoire. On ne peut pas imaginer un chef de l'Etat en train de faire un tour d'honneur dans un terrain où un drame venait d'emporter 19 de ses concitoyens en versant leur sang sur les escaliers. Il y a là, un éclaircissement à faire et des responsabilités à situer au plus vite. Cela n'a rien à voir avec l'enquête ouverte. Il faut rassurer le peuple que le Président n'a pas été informé avant son arrivée au stade et lui donner les raisons pour lesquelles il n'a pas été informé. On ne peut pas faire l'économie de cet éclaircissement. Le Président a pleuré et un Président ne pleure pas pour rien. Encore moins quand ce qui fait pleurer le Président est un drame qui n'a rien de naturel mais qui a bel et bien été provoqué par le fait de l'homme. Et si c'est l'homme qui a causé ce drame, il faut dire au peuple qui a causé ce drame. Les enquêtes sont en cours, mais cela ne nous empêche pas d'emprunter quelques sentiers de réflexions. Il y a un premier fait sur lequel tout le monde est formel. Le dimanche 29 mars 2009, le stade était plein. Et c'était un match à guichet fermé. Question : Qui sont ceux qui ont rempli le terrain si de nombreuses personnes en possession de leurs tickets étaient encore dans de longues files d'attente, dehors ? Y-a-t-il eu plus de tickets vendus que de places disponibles ? S'il n'y a pas eu plus de tickets vendus que de places disponibles, avec quel document ces gens ont-ils eu accès au stade ? Ce sont des interrogations auxquelles les responsables de la Fédération ivoirienne de football devraient pouvoir répondre sans équivoque.
Le deuxième fait sur lequel tout le monde est unanime, c'est qu'à un moment donné, les forces de l'ordre, débordées par la foule, ont fait usage de gaz lacrymogène. Questions : Comment est-ce que des gens qui ne possédaient pas de tickets ont-ils pu avoir accès aux abords du terrain au point de déborder les forces de l'ordre alors que justement, le rôle de ces dernières était de faire en sorte que ceux qui ne possèdent pas de tickets ne traversent pas les check points ? Comment est-ce que les forces de l'ordre ont pu observer les gens qui arrivent sûrement par vagues successives aux abords du stade alors qu'elles savaient qu'il n'y avait plus une seule place dans le stade ? Et pourquoi ont-elles fait usage du gaz lacrymogène alors qu'elles savaient très bien que cela ne pouvait provoquer qu'un mouvement de panique aux conséquences incalculables ? Et quel a été le rôle de l'ONS, l'Office national du sport dans cette affaire ? S'est-il contenté de mettre à la disposition de la FIF, le stade Houphouët-Boigny ? A la vérité, si les autorités veulent vraiment identifier les responsables de ce drame, parce que pour la même direction, et les indices n'ont jamais été aussi nombreux, elles devraient avoir des coudées franches pour le faire. Car, quand un Président de la République a pleuré pour un drame causé par le fait de l'homme seul, on ne peut pas se permettre de jouer avec. Il faut donc que les enquêtes aboutissent au plus vite pour une fois et qu'on dise au peuple qui a fait ça.
Paul Koudou
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