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Sport Publié le vendredi 3 avril 2009 | Le Patriote

Football : Drame du stade Félix Houphouët-Boigny - Forces de l’ordre et comité d’organisation, complices d’une tragédie

On ne cessera jamais de le dire. Le racket et la recherche du gain facile sont une gangrène pour la nation ivoirienne. Les derniers événements tragiques du stade Félix Houphouët-Boigny montrent bien à quel niveau ces maux minent la Côte d’Ivoire. Combattus mais toujours présents sur nos routes et dans nos administrations, le racket et la corruption se sont invités sur les terrains de football. Même s’ils sont pratiqués sans incidents lors des différentes compétitions sportives aussi bien par les agents des forces de l’ordre et du comité d’organisation de la Fédération ivoirienne de football (FIF), celui du dimanche 29 mars 2009 dépasse l’entendement. Peut-être pour les âmes sensibles.

Le racket et la corruption, pratiques criminelles

Les tenants actuels du pouvoir ne disaient-ils pas qu’à situation exceptionnelle, il faut des comportements exceptionnels pour justifier l’ampleur grandissante du racket ? Le Chef d’état-major des armées a instauré une campagne de lutte contre le racket. En collaboration avec le commissaire du gouvernement, il a organisé un cirque en sillonnant la Côte d’Ivoire pour démanteler «les barrages et corridors dits fictifs». Mais il suffit de prendre par exemple l’autoroute du nord en direction de Bouaké pour se rendre compte que rien n’est fait. Comme des mendiants et des agents sans salaires, les forces de défense et de sécurité sont prêtes à «friser les poches» des voyageurs, pour emprunter l’expression du groupe zouglou, Espoir 2000. Gesco, N’Zianoua, Yamoussoukro, Tiebissou et Bouaké, les soldats «braquent» les voyageurs. Pour se faire une idée de la corruption, il faut se rendre d’une administration pour faire établir un document administratif. La moralisation de la vie publique entreprise par le pouvoir sous la pression des bailleurs de fonds montre à quel niveau la corruption a gangrené la Côte d’Ivoire. Et comme le racket et la corruption sont légalisés sous Gbagbo, l’occasion du match Côte d’Ivoire-Malawi est belle pour se faire du sous. Où ne gagne-t-on de l’argent ? Ce jour-là, ces pratiques lugubres et macabres ont été érigées en règle de conduite pour avoir accès au stade. Avec pour conséquence la mort de 19 personnes et 132 autres blessés.

Forces de défense et organisation, tous coupables

Les forces de l’ordre ne sont pas seules dans la chaîne de la mort du 29 mars dernier. En prenant 200, 500 ou 1000 F CFA aux supporters, c’est bien sûr en complicité avec les portiers, membres du comité d’organisation. Ces derniers confisquent des tickets d’entrée de certains supporters qui remettent aux forces de l’ordre pour revendre. Et ce sont les acquéreurs de ces tickets frauduleux qui avaient le privilège d’accéder au stade. Pendant que ceux qui ont acquis leurs tickets dans les normes attendaient dans de longues files. En plus, la piste de la reproduction de tickets n’est pas à écarter. En accusant les forces de l’ordre au lendemain de la tragédie, Anzouan Kacou oublie ce qu’il confiait à des interlocuteurs, la veille du match. Ces derniers, à la recherche de tickets ont cru bon d’appeler le responsable fédéral chargé de l’organisation. «Les tickets sont finis. Mais je connais des gens qui les revendent à des prix plus élevés», a-t-il répond. Comment ce haut responsable de la FIF peut-il connaître des gens qui revendent des tickets au marché noir ? N’est-il pas responsable de cette filière de fraudeurs ? Autant d’interrogations qui doivent être élucidées par les audits recommandés par le Premier ministre au niveau de la sécurité et la billetterie. «Qui devrait faire quoi, comment et où ? Qui a fait quoi, comment et où ? Pourquoi cela, contre le sport, contre notre jeunesse et contre notre pays ? », s’interrogeait le ministre des sports, Dagobert Banzio, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes, le mercredi dernier. Il l’a dit, les réponses à ces interrogations permettront la prise de sanctions méritées et des mesures idoines et jurisprudentielles, à la hauteur de la gravité de cette situation inédite. Car, il n’y a pas de doutes. Il y a eu défaillance dans le dispositif de la manifestation. Mais pour une fois, que cette enquête aboutisse dans les plus brefs délais que «les assassins » de la République soient identifiés.

OUATTARA Gaoussou
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