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Politique Publié le vendredi 3 avril 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Kouamé Benzème (membre du bureau politique du Pdci) : "Tous ceux qui dirigent notre football sont responsables du drame du stade Houphouët-Boigny"

Membre du bureau politique du parti démocratique de Côte d’Ivoire, membre du conseil municipal d’Abobo et délégué Pdci d’Abobo 3, M. Kouamé Benzème est un personnage important du premier cercle du président Henri Konan Bédié. Dans cette interview, il se prononce sur les événements du stade Houphouët-Boigny, de la radiation des cadres au sein de son parti, de l’incarcération des dirigeants de la filière café-cacao, des problèmes du conseil municipal d’Abobo… Ce collaborateur de Bédié, sans détour, crache ses vérités.


Monsieur le délégué, quel est votre commentaire sur les récents événements du stade Houphouët-Boigny qui ont entraîné 19 morts ?

C’est un évènement malheureux. Moi, je continue de pleurer les morts surtout en tant qu’ancien dirigeant de l’Asec Mimosas. Si j’avais été à la place des actuels dirigeants de notre football, j’avais fait reporter le match mais malheureusement ! Je pense que ce qui s’est passé est très grave et donc, il faut laisser l’enquête situer les responsabilités et ensuite, prendre les sanctions appropriées. Mais à mon avis, tous ceux qui dirigent notre football sont responsables de cette situation. C’est regrettable car aujourd’hui, on se rend bien compte que l’argent a pris le pas sur tout même sur la morale.


Que pensez-vous de la radiation de certains cadres de votre parti ?

Je pense que personne au Pdci n’a obligé quelqu’un à adhérer à notre parti. Donc pour moi, ceux qui ne s’y sentent plus à l’aise peuvent partir. En tant que délégué, je ne peux que louer ces sanctions. J’ai admiré le comportement du gouverneur de Yamoussoukro qui a accepté la sanction. Et je pense qu’il y a même beaucoup d’autres militants à radier.


Certains jeunes du Pdci/Rda disent que le mandat du président KKB est terminé. Qu’en pensez-vous ?

Je tiens à vous dire merci pour cette question. Oui, les jeunes disent que le mandat de KKB est terminé. A mon avis, ce n’est pas une question à se poser. Est-ce que ces jeunes ont la légitimité de savoir si le mandat continue ou pas ? La preuve, nous sommes dans un régime d’exception. Moi qui suis délégué, mes militants auraient dû poser ce même problème en disant que comment se fait-il que M. Benzème est toujours délégué. Parce que c’est après un congrès, que le président élu nous a tous nommés. Donc, pour moi, la question ne se pose plus dans la mesure où tous les Ivoiriens marchent sur l’exception à commencer par le président de la République jusqu’ aux plus petits des élus. A l’heure actuelle, je ne comprends pas pourquoi nos jeunes veulent disjoncter à vouloir coûte que coûte que nous chamboulons les choses. Mais, je pense que c’est à dessein car il y a des gens tapis dans l’ombre que KKB, peut-être, gêne. C’est pourquoi, ils envoient des jeunes pour se répandre dans les journaux afin de diffamer. En fait c’est une manière de fragiliser le Pdci. Nous avons besoin de réunir toutes nos forces pour la victoire. Ces jeunes qui s’agitent, si j’ai un conseil à leur donner, c’est de leur demander d’attendre après les élections pour exiger un congrès. Mais, d’ores et déjà, ils devront se poser une seule question, il faut que les élections aient lieu.


Comment vont les choses au conseil municipal d’Abobo où vous êtes membre ?

Moi, en tant que conseiller, je trouve que notre bilan est négatif. Négatif dans la mesure où le maire Adama Tounkara nous a tous ignorés. Au départ, nous étions de bons amis. Maintenant, nous ne nous appelons plus et nous ne nous voyons même plus. Alors que je lui ai dit lors d’un conseil que le bilan sera partagé par tous les conseillers. Bon ou mauvais, nous sommes tous tributaires de ce bilan. Ce que nous les Abobolais, avons constaté, c’est que notre commune a reculé dans le développement. La population saura distinguer le bon grain de l’ivraie. S’il y a un avis à apporter, je dirai que Tounkara doit revoir sa copie et il doit savoir partager sa coopération au sein du Rhdp. On a l’impression qu’il y a un combat de partis politiques au sein du Rhdp. Or, ce n’est pas ce que les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié nous enseignent. Alors moi, je suis déçu, amèrement déçu en tant que militant et homme politique, de nos amis du Rdr qui ne nous ont jamais associés à la gestion de la commune.


Assistez-vous aux réunions du conseil municipal ?

Quelquefois oui ! Les textes disent que si vous vous absentez à trois conseils d’affilée, vous êtes forclos. Si mon avis ne m’apporte rien que voulez-vous que je fasse ?


Revenant sur l’entourage du président de la république est trempé dans des affaires d’escroquerie, que dites-vous quand on voit des autorités de haut rang s’adonner à des actes répréhensibles ?

On récolte ce qu’on a semé. On disait dans les temps passés que le Pdci est un parti de voleurs, de ceci et cela. Notre parti a fait sa mue. Les autres qui sont venus pour essayer, aujourd’hui, pour faire la moralité, sont pris dans leur propre piège. Bédié l’a commencé et il a été traité de tous les noms. Aujourd’hui, on s’aperçoit que ce sont ceux qui entourent le président qui sont trempés. En fait, je n’ai pas de jugement. Si le président juge utile maintenant de faire un nettoyage, tant mieux pour les Ivoiriens. Moi, ce qui m’intéresse, que la paix véritable revienne. J’ai été victime d’un braquage et mon fils a été kidnappé puis entraîné dans la région d’Abengourou. C’est même étonnant qu’un véhiculé immatriculé WW passe tous les barrages avec des bandits à bord.


Pensez-vous que Ouaga 4 garantit la tenue des élections cette année?

Nous attendons. Je crois qu’il va avoir une réunion bientôt pour nous situer. Je ne peux pas dire que Ouaga 4 garantit ou pas les élections. Nous, Pdci, ne sommes pas associés directement aux discussions, mais nous avons des représentants là-bas. Nos autorités politiques disent que les élections auront lieu. C’est pour cela que nous sommes toujours prêts.


L’armée française a décidé de diminuer son effectif de moitié d’ici le mois de juin. Pensez-vous que cela garantit la tenue de bonnes élections libres, démocratiques, ouvertes et transparentes.
De 1960 à maintenant, il y a toujours eu des élections en Côte d’Ivoire sans l’intervention de l’armée française. Pourquoi, certains font de la réduction de l’effectif de l’armée française un sujet important ? Laissez ces politicards parler. La France sait ce qu’elle veut, la Côte d’Ivoire aussi. Nous avons dit que nous voulons les élections et le président a dit ‘’allons vite, vite’’. Maintenant, nous disons allons rapidement comme la concorde pour que le vrai président soit élu comme au Ghana. C`est-à-dire où le gagnant et le perdant s’embrassent.


Au terme de notre entretien, peut-on évaluer les chances de votre parti, le Pdci/Rda au niveau des présidentielles, législatives, municipales?

Je dis quand on manque d’inspiration, on va marcher au bord de la mer. Notre parti est présent partout. Ce n’est pas un parti sectaire encore moins régionaliste. Mais c’est un parti de masse, c`est-à-dire tous les peuples. Le Pdci n’a jamais divisé la Côte d’Ivoire en deux. Comme l’a dit Houphouët, le vrai bonheur on l’apprécie lorsqu’on l’a perdu. Le Pdci est en train de rassembler tous ses enfants et attend la date pour triompher.

Réalisée par M.O
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