« Il n’y a pas péril en la demeure ». Ces propos ont été tenus par Brou Amessan Pierre, actuel Dg de la Rti (Radiodiffusion télévision ivoirienne), le mercredi 1er avril 2009 à son bureau au 3ème étage, lors de la conférence de presse d‘explication qu’il a animée à cet effet. Dès l’entame de son propos liminaire, Brou Amessan Pierre a systématiquement craché : « la Rti n’a pas d’argent pour embaucher plus de cinq cents (500) agents, puisque depuis 1993, l’entreprise doit huit cents (800) millions aux agents ». Pour le Dg de la Maison bleue de Cocody, l’entreprise récolte la majorité de ses fonds dans les décès et du départ volontaire des travailleurs à la retraite, tout comme la situation de mise en disponibilité. Ainsi, un acte notarié daté du 22 juillet 2002, précise-t-il, enjoint la Rti d’engager des agents, auquel cas, elle se verrait dans l’obligation de les rémunérer et d’éponger ses dettes. A ce jour, deux cent soixante-huit (268) travailleurs de Rti sont liés à l’entreprise par un contrat de type singulier dit CPTSE (convention de prestation temporaire de services extérieurs). Au regard de la législation du travail en vigueur en Côte d’Ivoire, le contrat CPTSE n’a aucune correspondance dans la typologie des contrats de travail, car il n’est ni un CDD (contrat à durée déterminée), encore moins un CDI (contrat à durée indéterminée). Conscient que cette situation ne peut prospérer plus longtemps dans la Maison bleue, le Dg Brou Amessan a dit avoir initié un dialogue au début de l’année avec les différents syndicats pour traiter entre autres problèmes, l’âge de départ à la retraite et la question du contrat CPTSE. Le Dg a indiqué que 154 agents CPTSE ayant plus de 2 ans d’ancienneté sont engagés immédiatement en contrat CDI et 92 autres qui n’ont pas totalisé 2 ans de présence effective à la Rti, seront soumis à un test de recrutement. Et, s’ils sont admis, seront mis sous un CDD. Aussi, soutiendra-t-il : « je comprends leurs revendications mais le test s’impose pour permettre à certains d’entre eux d’avoir une situation de travail régulière ». C’est au total 317 millions de francs CFA qu’il faut pour couvrir les charges mensuelles de la Rti. Or, pour le mois d’avril, les redevances à elle reversées, se sont élevées à 252 millions de francs CFA. « C’est difficile de gérer la Rti, je n’ai pas de budget de souveraineté alors que mes prédécesseurs ont bénéficié de 2 millions de francs CFA. Je me contente de mon salaire parce que les gens disent qu’il n’y a pas d’argent » a conclu le Dg de la Rti, Brou Amessan Pierre.
KDM
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