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Sport Publié le vendredi 3 avril 2009 | Le Repère

Après les événements du dimanche dernier au stade Houphouët-Boigny - Retour sur les lieux du drame

La Côte d'Ivoire vient de vivre le tout premier drame de son histoire sportive.19 morts et 132 blessés aux alentours du stade Félix Houphouët-Boigny. A l'occasion de la rencontre Côte d'Ivoire-Malawi comptant pour la première journée de la dernière phase des éliminatoires de la CAN et du Mondial 2010. Un dimanche noir qui marquera à jamais l'histoire du football ivoirien. Retour sur les lieux du drame de ce dimanche 29 mars 2009.

Dimanche 19 mars 2009. L'évènement sportif est connu. Les Eléphants de Côte d'Ivoire entament la dernière aventure pour les éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010 en Afrique du Sud. Une semaine avant, le coach Vahid donne la liste des sélectionnés. Pour la première fois depuis sa prise de fonction, le coach des Eléphants réussit à avoir son groupe au grand complet. Du moins les cadres : Baky, Kolo, Romaric, Kader, Kalunho et bien sûr le capitaine Didier Drogba .La plupart signaient leur retour en sélection depuis la CAN 2008 au Ghana .L'affiche n'était pas aussi attrayante car l'adversaire était le Malawi. Un inconnu dans les annales du football africain. Mais le retour des Baky, Drogba, Kader et autres en valait le déplacement. Les Ivoiriens voulaient voir et toucher leurs idoles. La Fédération ivoirienne de Football décide alors de faire jouer le match à guichet fermé. Autrement dit pas de vente de tickets le jour du match.


Un déferlement impressionnant

Malgré les mesures, un déferlement impressionnant de monde. Déjà vers 10heures, le stade Félix fait pratiquement son plein. Les 35 mille places sont presque totalement occupées. Le stade est plongé dans une ambiance festive assurée par Orange, le sponsor officiel des Eléphants. A 15heures, deux heures avant le match, le stade affiche complet. Curieusement, le monde qui attend encore devant les check-points est impressionnant. Les forces de l'ordre chargées d'assurer la sécurité sont débordées. Un renfort de la gendarmerie est vite sollicité.
Pendant ce temps, dans le stade, l'ambiance est à la fête avec la prestation d'artistes. Les Eléphants font leur première apparition, devant un public en ébullition, loin de s'imaginer que quelque chose de moins gai se passait à l'extérieur. Le Chef de l'Etat, Son Excellence, M Laurent Gbagbo, est attendu. Les dispositifs protocolaires indiquent que son arrivée est imminente. A cet instant, une forte odeur de gaz lacrymogène envahit le stade. Une panique générale au niveau du virage côté du Monument aux morts. Plusieurs supporters descendent des gradins et se retrouvent sur la piste d'athlétisme. Les forces de l'ordre tentent de mettre de l'ordre et les spectateurs descendus acceptent de regagner les tribunes. L'incident est vite circonscrit. Le président Laurent Gbagbo fait son entrée sous les ovations du public .Il a doit à un tour d'honneur avant de regagner la tribune après l'exécution des hymnes nationaux.


Le curieux ballet des ambulances

Avant et pendant le match, du côté des virages de l'Assemblée nationale, on assiste à une évacuation régulière de personnes considérées tombées dans les paumes. Les sapeurs pompiers sont à l'œuvre et de façon discrète. Pendant que sur le terrain, le spectacle se déroule. Didier Drogba et les siens sont sans pitié pour les flammes du Malawi. A la mi temps, le score est à 3 buts à 0.Pendant cet instant, les photographes, dans la main courante, informent les journalistes dans la cabine de presse qu'il y a des personnes décédées .Cette triste nouvelle prend progressivement corps. Impossible de vérifier l'information .Il était difficile de se frayer un chemin. Les Eléphants achèvent la partie sur un score sans appel de 5 buts à 0. Cependant Drogba et les siens étaient loin de s'imaginer que cette victoire sera tachetée de sang. Le bilan est triste.19morts et 132 blessés. C'est à cet instant-là que nous établissions le parallèle entre les odeurs de gaz lacrymogène et les morts. Que s'était-il réellement passé ? Les portails de l'entrée des virages ont cédé sous le poids des bousculades entraînant ce drame. Qui a fait quoi ? Les enquêtes, espérons-le, situeront l'opinion nationale et internationale sur les responsabilités. En attendant, la Nation pleure ses morts. Trois jours de deuil ont été décrétés marqués par le dépôt de gerbes de fleurs devant le portail qui a cédé.

Jérôme Dehi
Photos: patricia ziahé
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