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Économie Publié le vendredi 3 avril 2009 | Notre Voie

Message à la Nation dans le cadre de l’Initiative PPTE: Les quatre vérités de Laurent Gbagbo

Le discours à la Nation du Président Laurent Gbagbo, le mardi 31 mars dernier, révèle trois certitudes.

Premièrement, malgré sa situation très envieuse dans la sous-région, la Côte d’Ivoire est devenue un pays pauvre très endettée : «Je rappelle que la dette de la Côte d’Ivoire que nous payons aujourd’hui date, pour l’essentiel, des années 70, 80 et 90. C’est au cours de ces trois décennies que la dette a connu une évolution fulgurante. De 100 milliards de francs CFA, équivalant à 17,7% du PIB en 1973, le montant de la dette est passé successivement à 2 371 milliards, soit 75,6% du PIB en 1985, puis à 8 468 milliards, soit 136,2 % du PIB en 1996. Aujourd’hui ce montant est de 6 300 milliards de francs CFA, soit 60% du PIB.

C’est ainsi que la Côte d’Ivoire est devenue un pays pauvre très endetté. Mais cette dette est la dette de la Côte d’Ivoire. Je l’assume en tant que chef de l’Etat et je cherche les meilleures voies pour en sortir». Tous les observateurs de la vie socio-politique ivoirienne savent que cette situation déplorable est le fait de la mauvaise gestion des finances publiques dont les entités visibles demeurent Prépessou et Koukourandoumi, les deux villages de l’ex-couple présidentiel Konan Bédié.

Deuxièmement, la Côte d’Ivoire a consenti des efforts financiers considérables pour renouer avec la communauté financière internationale, notamment les institutions de Bretton Woods : «Les efforts que nous avons consentis, les sacrifices que nous nous sommes imposé, viennent de connaître un premier aboutissement. En effet, au cours de ces années de crise, nous avons consacré des ressources importantes au remboursement des dettes extérieures. Ainsi, en 2006, 2007 et 2008, les paiements que nous avons effectués au titre de la dette extérieure ont été les suivants : 36,8 milliards en 2006, 93 milliards en 2007, 251,8 milliards, dont 151,49 à la Banque mondiale en 2008. En retour, nous avons reçu 9,86 milliards en 2006, 37,13 milliards en 2007 et 60,14 milliards en 2008. On note que durant cette période, les montants des remboursements ont été plus élevés que les financements reçus par notre pays. Pour la seule année 2008, le transfert net en faveur de la Banque mondiale a été de 151,5 milliards de francs CFA. C’est dans ces chiffres qu’il faut chercher les raisons des difficultés financières de l’Etat. Quand un pays qui est en crise consacre autant d’argent au paiement des dettes extérieures, on peut comprendre qu’il ait quelques difficultés à honorer tous ses engagements intérieurs. C’est pourquoi, tout en comprenant les difficultés des créanciers de l’Etat, je me félicite de ce que leur patience ait favorisé le résultat actuel».

Troisièmement, le gouvernement qu’il dirige ne commettra pas les erreurs du passé. Les ressources dégagées seront gérées de manière efficiente et en toute transparence. C’est pourquoi il a lui-même annoncé les affectations : «Les appuis financiers dont nous bénéficions devront être consacrés essentiellement à apurer les arriérés intérieurs. Nous avons plusieurs priorités de dépenses. Il est urgent d’accorder une attention particulière aux dépenses qui peuvent relancer l’emploi. A cet égard, je demande de privilégier les fournisseurs de l’Etat, notamment les petites et moyennes entreprises qui ont été lourdement touchées par la crise et dont les difficultés se traduisent par l’augmentation du chômage.

Ensuite, il faut permettre aux collectivités territoriales (les mairies, les départements et les districts) d’accomplir leur mission de réaliser le développement à la base. Enfin, il faut améliorer les transferts au profit de nos représentations diplomatiques qui sont confrontées depuis un certain temps à des difficultés sérieuses. C’est une question de crédibilité de l’Etat ivoirien».
Quatrièmement, le plus difficile commence. Il s’agit de maintenir la dynamique afin d’obtenir le point d’achèvement : «Les décisions prises par nos partenaires, au cours de ces derniers jours, ne sont pas encore une victoire pour notre pays. Nous n’avons pas encore l’allègement des dettes. Celui-ci interviendra véritablement quand nous atteindrons le point d’achèvement. Nous n’avons pas encore amorcé le développement durable de notre pays. Mais, ces décisions constituent une étape nécessaire. Elles sont encourageantes pour la Côte d’Ivoire pour une double raison. D’abord parce que c’est la première fois, après des échecs successifs, que nous parvenons à cette étape de l’initiative.

Ensuite, parce qu’elles viennent récompenser les efforts importants et les sacrifices qu’ensemble, nous avons consentis dans cette période de crise.

C’est pourquoi je voudrais adresser mes remerciements aux responsables des trois institutions financières qui ont compris le sens de notre démarche et les enjeux de notre programme».
Au total, un discours fort émouvant, mais franc et sincère, qui réaffirme la pleine détermination du Président Laurent Gbagbo à sortir la Côte d’Ivoire des difficultés financières dans lesquelles elle est plongée. En toile de fond, un grand message : le vaste plan d'actions engagé durant ces dernières années en matière de politique financière et monétaire a permis un profond assainissement des finances publiques nationales corrélativement avec les autres réalisations plus ou moins avancées dans la réforme du secteur bancaire, de la filière café-cacao, et celle des administrations fiscale et douanière. A l'échelle macro-financière, la grande évolution connue est la politique de désendettement menée au pas de charge à travers les remboursements anticipés, favorisant la consolidation des grands équilibres financiers dont les performances ont été saluées par les institutions financières internationales.

Il reste maintenant au gouvernement à faire en sorte de favoriser une croissance soutenue plutôt que des poussées rapides de croissance. Les facteurs favorables à une croissance soutenue étant la stabilité macroéconomique, les exportations, la présence d’institutions démocratiques et une distribution de revenus plus égalitaire.

J-S Lia
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