“Le meilleur moyen d`enterrer une affaire, c`est de créer une commission d`enquête ", disait un penseur. On n`ira pas jusqu`à dire que la commission nationale d`enquête sur le drame survenu au stade Houphouët-Boigny le 29 mars dernier confirmera cette pensée même si on est en droit d`avoir des doutes sur la volonté des uns et des autres de tout mettre en œuvre pour que, pour une fois, la vérité triomphe, tant les précédents sont nombreux qui nous inclinent à cela.
Pour une fois, il faut que la gestion de ce drame permette à chacun des Ivoiriens que nous sommes, de dire que nous ne pouvons plus nous permettre dans ce pays, de jouer avec la vie humaine. Depuis quelques années, sous le prétexte que le pays traverse une crise, la vie humaine a été banalisée. Et chaque fois qu`il s`est produit un drame causé par la cupidité, on s`est amusé, en se cachant derrière des intérêts politiciens, à laisser les vrais auteurs narguer les victimes. Impunément. On dira tout ce qu`on voudra après les résultats des enquêtes diligentées. Ces enquêtes identifieront (on l`espère), les responsables de ce drame. Mais au-delà des responsabilités individuelles, le premier responsable de cette affaire, c`est l`Etat de Côte d`Ivoire dans sa toute puissance ou plutôt dans son impuissance à envoyer des messages clairs à tous ceux qui sont à son service et qui se sont permis de jouer sans conséquences (et parfois même avec des conséquences positives pour eux), avec la vie humaine. L`Etat a laissé faire, parfois en commettant des injustices graves et intolérables à l`égard des victimes ou de leurs parents. Et donc finalement, on n`est pas étonnés par ce qui s`est passé le 29 mars dernier. Après le scandale des déchets toxiques, on sait que des leçons avaient été tirées et des dispositions avaient été prises pour gérer ce genre de drame (genre cellule de crise permanente), mais on se rend compte que c`est de nouveau la cacophonie et les médicaments, supposés gratuits, sont vendus aux blessés. Comment peut-on expliquer ce genre d`attitudes autrement que par les inconséquences de l`Etat qui décide et ne fait rien pour s`assurer que sa décision est scrupuleusement exécutée sur le terrain par ceux qui sont chargés de le faire ? Et on nous dit que l`Etat ne prend en charge que les simples douleurs et les inflammations ? N`est-ce pas malheureux tout ça ? Le drame du stade Houphouët-Boigny pose des problèmes profonds à nos consciences et comme nous l`avons mentionné hier, on ne fera pas l`économie de ce débat. L`Etat a ouvert des enquêtes, c`est bien. L`Etat a décrété trois jours de deuil, c`est encore bien. L`Etat va prendre en charge les funérailles des 19 morts. C`est toujours bien. L`Etat va probablement indemniser les parents des morts en prenant peut-être en compte les blessés. C`est très bien. Mais, que va faire l`Etat au-delà des indemnisations qu`il aura décidé de verser sur la base de ses propres critères ? Les indemnisations peuvent-elles suffire ? La réponse à cette question est à l`évidence, non. Pour la simple raison qu`on ne dédommage jamais un mort. Parce qu`il n`est plus là pour donner son avis. Et dans cette affaire, ce ne sont pas simplement des familles qui ont perdu 19 membres. C`est la Côte d`Ivoire entière qui a perdu 19 enfants. Et c`est tout le peuple de Côte d`Ivoire qui a été ainsi humilié. Car le drame s`est produit non pas dans le stade mais en dehors du stade. Et c`est pour cette raison que nous disons que les indemnisations ne suffiront pas. La seule et vraie indemnisation, c`est la vérité. Seule la vérité pourra indemniser les morts. Car après le scandale des déchets toxiques, des indemnisations auraient été versées aux victimes et aux ayant droits des victimes. A-t-on pour autant fait entièrement la lumière sur cette affaire ? Un mort, c`est trop. 19 morts, c`est beaucoup trop. Qui les a tués ? C`est une question importante. Comment les a-t-on tués ? C`est encore une question plus importante. Des enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités ? C`est bien. Mais en attendant, le premier responsable de ce drame, c`est l`Etat de Côte d`Ivoire qui n`a jamais su tirer les leçons des drames précédents et qui, à force de calculs politiciens, a laissé la vie humaine se déprécier depuis des années pour être ravalée au rang de la banalité. Au-delà des indemnisations, l`Etat doit assumer les conséquences de ses inconséquences. Car quand on met des gens soupçonnés simplement d`avoir détourné des fonds, en prison et que pour une affaire autrement plus grave, l`Etat n`est pas capable de suspendre des gens de leur poste en attendant les résultats des enquêtes, c`est que déjà les calculs politiciens ont pris le pas sur la vérité. Et c`est encore une fois la vie humaine qui trinque.
Assalé Tiémoko
Pour une fois, il faut que la gestion de ce drame permette à chacun des Ivoiriens que nous sommes, de dire que nous ne pouvons plus nous permettre dans ce pays, de jouer avec la vie humaine. Depuis quelques années, sous le prétexte que le pays traverse une crise, la vie humaine a été banalisée. Et chaque fois qu`il s`est produit un drame causé par la cupidité, on s`est amusé, en se cachant derrière des intérêts politiciens, à laisser les vrais auteurs narguer les victimes. Impunément. On dira tout ce qu`on voudra après les résultats des enquêtes diligentées. Ces enquêtes identifieront (on l`espère), les responsables de ce drame. Mais au-delà des responsabilités individuelles, le premier responsable de cette affaire, c`est l`Etat de Côte d`Ivoire dans sa toute puissance ou plutôt dans son impuissance à envoyer des messages clairs à tous ceux qui sont à son service et qui se sont permis de jouer sans conséquences (et parfois même avec des conséquences positives pour eux), avec la vie humaine. L`Etat a laissé faire, parfois en commettant des injustices graves et intolérables à l`égard des victimes ou de leurs parents. Et donc finalement, on n`est pas étonnés par ce qui s`est passé le 29 mars dernier. Après le scandale des déchets toxiques, on sait que des leçons avaient été tirées et des dispositions avaient été prises pour gérer ce genre de drame (genre cellule de crise permanente), mais on se rend compte que c`est de nouveau la cacophonie et les médicaments, supposés gratuits, sont vendus aux blessés. Comment peut-on expliquer ce genre d`attitudes autrement que par les inconséquences de l`Etat qui décide et ne fait rien pour s`assurer que sa décision est scrupuleusement exécutée sur le terrain par ceux qui sont chargés de le faire ? Et on nous dit que l`Etat ne prend en charge que les simples douleurs et les inflammations ? N`est-ce pas malheureux tout ça ? Le drame du stade Houphouët-Boigny pose des problèmes profonds à nos consciences et comme nous l`avons mentionné hier, on ne fera pas l`économie de ce débat. L`Etat a ouvert des enquêtes, c`est bien. L`Etat a décrété trois jours de deuil, c`est encore bien. L`Etat va prendre en charge les funérailles des 19 morts. C`est toujours bien. L`Etat va probablement indemniser les parents des morts en prenant peut-être en compte les blessés. C`est très bien. Mais, que va faire l`Etat au-delà des indemnisations qu`il aura décidé de verser sur la base de ses propres critères ? Les indemnisations peuvent-elles suffire ? La réponse à cette question est à l`évidence, non. Pour la simple raison qu`on ne dédommage jamais un mort. Parce qu`il n`est plus là pour donner son avis. Et dans cette affaire, ce ne sont pas simplement des familles qui ont perdu 19 membres. C`est la Côte d`Ivoire entière qui a perdu 19 enfants. Et c`est tout le peuple de Côte d`Ivoire qui a été ainsi humilié. Car le drame s`est produit non pas dans le stade mais en dehors du stade. Et c`est pour cette raison que nous disons que les indemnisations ne suffiront pas. La seule et vraie indemnisation, c`est la vérité. Seule la vérité pourra indemniser les morts. Car après le scandale des déchets toxiques, des indemnisations auraient été versées aux victimes et aux ayant droits des victimes. A-t-on pour autant fait entièrement la lumière sur cette affaire ? Un mort, c`est trop. 19 morts, c`est beaucoup trop. Qui les a tués ? C`est une question importante. Comment les a-t-on tués ? C`est encore une question plus importante. Des enquêtes sont en cours pour situer les responsabilités ? C`est bien. Mais en attendant, le premier responsable de ce drame, c`est l`Etat de Côte d`Ivoire qui n`a jamais su tirer les leçons des drames précédents et qui, à force de calculs politiciens, a laissé la vie humaine se déprécier depuis des années pour être ravalée au rang de la banalité. Au-delà des indemnisations, l`Etat doit assumer les conséquences de ses inconséquences. Car quand on met des gens soupçonnés simplement d`avoir détourné des fonds, en prison et que pour une affaire autrement plus grave, l`Etat n`est pas capable de suspendre des gens de leur poste en attendant les résultats des enquêtes, c`est que déjà les calculs politiciens ont pris le pas sur la vérité. Et c`est encore une fois la vie humaine qui trinque.
Assalé Tiémoko