Le Collectif des organisations de jeunesse musulmane en Côte d'Ivoire a organisé hier une conférence de presse pour dénoncer les manœuvres du ministre Désiré Tagro dans l'organisation du hadj.
Le Collectif des organisations de jeunesse musulmane en Côte d'Ivoire(Cojemci) soupçonne le ministre de l'Intérieur de vouloir faire main basse sur le hadj. Selon le collectif, l'objectif visé par Désiré Tagro est clair : écarter le Conseil supérieur des imams (Cosim) qui empêche de « tourner en rond » dans l'organisation du pèlerinage à la Mecque. C'était hier au cours d'une conférence de presse organisée à la mosquée « An Nour » de la Riviera 2. Dans sa déclaration liminaire, le porte-parole du Cojemci, a accusé le ministre d'utiliser la tactique du « diviser pour mieux régner » contre la communauté islamique. La stratégie a consisté à organiser une rencontre le 30 mars au cours de laquelle ont été conviées des organisations « triées sur le volet » et qui ont trempé dans « l'échec de l'édition du hadj 2006 bis », a-t-il expliqué. Curieusement, fait remarquer le porte-voix des jeunes, Désiré Tagro a ignoré royalement le Cosim qui devait pourtant faire des recommandations sur le bilan provisoire du hadj 2008 organisé à son initiative du 24 au 26 mars. Mais plus, le Cosim a organisé un séminaire les 21 et 22 mars qui a accouché de propositions concrètes pour la réussite du hadj, ajoute-t-il. « Pourquoi le ministère de l'Intérieur, pour un souci de transparence, n'a-t-il pas attendu les amendements du Cosim avec qui il a organisé le hadj dernier ? », s'interrogent les jeunes. Le Cojemci voit là une manœuvre « dilatoire » du ministre pour ne pas faire le bilan financier de la dernière édition du voyage en Terre sainte. Derrière tout cela, la tutelle « veut continuer à bénéficier des larges profits matériels et financiers qu'engendre le hadj à ses organisateurs », accuse le collectif. Pour parvenir à ses fins, Tagro veut « jeter le discrédit sur le Cosim et son président, Cheick Aboubacar Fofana », montrer que les musulmans sont des « majeurs incapables » d'organiser le cinquième pilier de l'Islam, dénonce la jeunesse. Le Cojemci proteste pour tous ces faits contre et ces agissements qui tendent à « désunir » et à « infantiliser » les musulmans. Il exige en outre que le ministre Tagro soit dessaisi de l'organisation du pèlerinage à La Mecque et que soit mis sur pied le Bureau ivoirien du hadj et de la Oumra (Biho). Les jeunes musulmans organisent le 18 avril un grand rassemblement à la mosquée de la Riviera golf pour exiger l'application des résolutions du séminaire organisé par le Cosim et marquer leur soutien à Cheick Aboubacar Fofana « le chef reconnu de la communauté musulmane ». Pour rappel, à la fin du hadj dernier, 3.000 pèlerins ivoiriens ont été bloqués à La Mecque faute d'un avion pour les ramener au bercail. Ce couac est dû à une mauvaise programmation des vols retours dont les dates ont été fixées sans l'avis du Cosim. Les imams réclament des explications claires sur les responsabilités du changement de calendrier qui a tout chamboulé. De même, ils veulent une réponse précise sur la question des 17 tonnes de bagages que le transporteur aérien n'a pas encore acheminés au pays plus de trois mois après le retour des pèlerins. Les voyageurs ont payé de l'argent pour des valises qu'ils n'ont jamais vues. Le Cosim veut savoir ce que sont devenus ces fonds. Il demande aussi le remboursement des frais payés par certains pèlerins pour le ralliement de Médine en avion et ayant finalement fait ce trajet par la route à leurs propres frais. Les jeunes ont rappelé que c'est à la suite de l'échec du hadj 2006 bis où de nombreux Ivoiriens n'ont pu effectuer le voyage en Terre sainte que le chef de l'Etat, et non un ministre, a tenu à associer le Cheick Aboubacar Fofana à l'organisation du dernier pilier de l'Islam.
Nomel Essis
Le Collectif des organisations de jeunesse musulmane en Côte d'Ivoire(Cojemci) soupçonne le ministre de l'Intérieur de vouloir faire main basse sur le hadj. Selon le collectif, l'objectif visé par Désiré Tagro est clair : écarter le Conseil supérieur des imams (Cosim) qui empêche de « tourner en rond » dans l'organisation du pèlerinage à la Mecque. C'était hier au cours d'une conférence de presse organisée à la mosquée « An Nour » de la Riviera 2. Dans sa déclaration liminaire, le porte-parole du Cojemci, a accusé le ministre d'utiliser la tactique du « diviser pour mieux régner » contre la communauté islamique. La stratégie a consisté à organiser une rencontre le 30 mars au cours de laquelle ont été conviées des organisations « triées sur le volet » et qui ont trempé dans « l'échec de l'édition du hadj 2006 bis », a-t-il expliqué. Curieusement, fait remarquer le porte-voix des jeunes, Désiré Tagro a ignoré royalement le Cosim qui devait pourtant faire des recommandations sur le bilan provisoire du hadj 2008 organisé à son initiative du 24 au 26 mars. Mais plus, le Cosim a organisé un séminaire les 21 et 22 mars qui a accouché de propositions concrètes pour la réussite du hadj, ajoute-t-il. « Pourquoi le ministère de l'Intérieur, pour un souci de transparence, n'a-t-il pas attendu les amendements du Cosim avec qui il a organisé le hadj dernier ? », s'interrogent les jeunes. Le Cojemci voit là une manœuvre « dilatoire » du ministre pour ne pas faire le bilan financier de la dernière édition du voyage en Terre sainte. Derrière tout cela, la tutelle « veut continuer à bénéficier des larges profits matériels et financiers qu'engendre le hadj à ses organisateurs », accuse le collectif. Pour parvenir à ses fins, Tagro veut « jeter le discrédit sur le Cosim et son président, Cheick Aboubacar Fofana », montrer que les musulmans sont des « majeurs incapables » d'organiser le cinquième pilier de l'Islam, dénonce la jeunesse. Le Cojemci proteste pour tous ces faits contre et ces agissements qui tendent à « désunir » et à « infantiliser » les musulmans. Il exige en outre que le ministre Tagro soit dessaisi de l'organisation du pèlerinage à La Mecque et que soit mis sur pied le Bureau ivoirien du hadj et de la Oumra (Biho). Les jeunes musulmans organisent le 18 avril un grand rassemblement à la mosquée de la Riviera golf pour exiger l'application des résolutions du séminaire organisé par le Cosim et marquer leur soutien à Cheick Aboubacar Fofana « le chef reconnu de la communauté musulmane ». Pour rappel, à la fin du hadj dernier, 3.000 pèlerins ivoiriens ont été bloqués à La Mecque faute d'un avion pour les ramener au bercail. Ce couac est dû à une mauvaise programmation des vols retours dont les dates ont été fixées sans l'avis du Cosim. Les imams réclament des explications claires sur les responsabilités du changement de calendrier qui a tout chamboulé. De même, ils veulent une réponse précise sur la question des 17 tonnes de bagages que le transporteur aérien n'a pas encore acheminés au pays plus de trois mois après le retour des pèlerins. Les voyageurs ont payé de l'argent pour des valises qu'ils n'ont jamais vues. Le Cosim veut savoir ce que sont devenus ces fonds. Il demande aussi le remboursement des frais payés par certains pèlerins pour le ralliement de Médine en avion et ayant finalement fait ce trajet par la route à leurs propres frais. Les jeunes ont rappelé que c'est à la suite de l'échec du hadj 2006 bis où de nombreux Ivoiriens n'ont pu effectuer le voyage en Terre sainte que le chef de l'Etat, et non un ministre, a tenu à associer le Cheick Aboubacar Fofana à l'organisation du dernier pilier de l'Islam.
Nomel Essis