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Politique Publié le lundi 6 avril 2009 | Le Patriote

Le premier ministre - “Les responsables de la bousculade au stade seront sévèrement punis”

«Au moment où, pour la première fois, je prends la parole dans cette ville de Daoukro, je voudrais dire aux populations de Daoukro ma détermination, notre détermination en tant gouvernement à faire en sorte que la paix ne soit pas seulement un mot, une incantation, mais une réalité vivante pour les Ivoiriens. C’est au nom de la paix que chacun d’entre nous a fait des concessions. C’est au nom de la paix et de l’amour pour notre pays que chacun a fait des sacrifices. C’est donc au nom de la paix, en tout cas, en ce qui concerne les Forces nouvelles, que nous avons décidé de souscrire au Dialogue direct. Je voudrais que les jeunes de Daoukro puissent s’associer à cette entreprise et la paix en Côte d’Ivoire soit consolidée par l’organisation d’élections transparentes et démocratiques. Quand nous avons signé l’APO le 04 avril 2007, il y a des gens qui n’avaient pas encore compris qu’il n’y avait pas d’autres issues à la crise ivoirienne. Et l’on disait, que le secrétaire général des Forces nouvelles que je suis, a trahi. Parce que je suis allé signer un accord avec Gbagbo. Donc je suis devenu un partisan de Gbagbo. Non! Il y a des moments, des tournants dans l’histoire d’un pays, où les acteurs politiques doivent, au-delà de leur orgueil, de leur fierté, poser des actes importants. Quiconque rate ce virage, manque le rendez-vous de l’histoire. Et nous savions que ce qui est le plus cher pour les Ivoiriens, c’est le choix de la paix. Et quand nous signions cet accord à l’issue duquel j’ai été nommé Premier ministre, j’ai entendu des critiques. Je ne vais pas vous les ressasser toutes. Des gens disaient ‘’quelqu’un qui est sorti fraichement de l’université, on le nomme Premier ministre. Mais qu’est-ce qu’il va faire à la tête du gouvernement ? D’autres disaient que je n’avais jamais travaillé et ils se demandaient comment je ferais pour diriger le gouvernement. Oui j’ai entendu tout cela. Mais j’ai accepté de me jeter dans l’arène et de montrer qu’on peut être jeune et valable. J’ai accepté de me jeter dans l’arène pour démontrer, au nom de la génération, qu’on peut être jeune et sage. Aujourd’hui, vous voyez, je ne cours pas tous les jours à la télévision pour dire ce que fait mon gouvernement. Les gens me disaient, ‘’M. le premier Ministre, vous devez parler’’. Je dis plutôt que mes actes sont là pour parler à ma place. Deux ans après la mise en place du gouvernement, je suis content que le débat en Côte d’Ivoire soit sur la date des élections. Je ne considère pas cela comme une mauvaise chose. Partout où je passe, on me demande la date des élections…. Nous avons travaillé. Les audiences foraines se sont déroulées. Aujourd’hui nous sommes à plus 6millions d’Ivoiriens enrôlés sans qu’il y ait des morts à gauche et à droite. C’est devenu presque banal. Personne ne s’occupe de son voisin qui va se faire enrôler. On ne parle plus de gros boubous au niveau des bureaux d’enrôlement. C’est important. La Côte d’Ivoire a-t-elle changée? Je dirais plutôt la Côte d’Ivoire avance. Nous avons, pas à pas, par des actions, consolidé la sortie de crise en Côte d’Ivoire (…) Mais comme vous le constatez, nous ne sommes pas seulement restés sur la sortie de crise. La situation économique du pays était difficile. Vous avez vu récemment que le FMI et la Banque Mondiale ont décidé d’accorder à la Côte d’Ivoire ce qu’on appelle le point de décision dans le cadre de l’initiative de la réduction des Pays Pauvres les plus endettés. J’ai entendu quelqu’un dire: ‘’Voilà un gouvernement qui est heureux qu’on classe son pays dans les pays les plus pauvres’’. Non ! Ce n’est pas ça. Cela n’à rien à avoir du tout. On n’est pas heureux lorsqu’on est pauvre. Mais (…) nous sommes heureux parce que le point de décision nous ouvre la voie à l’annulation de notre dette. Une dette qui est de six mille milliards de F CFA. C’est-à-dire que chaque année, l’Etat de Côte d’Ivoire travaille pour rembourser les crédits que nous avons contractés depuis. … Aujourd’hui, je suis à Daoukro pour montrer que la paix est de retour et que maintenant le gouvernement doit se concentrer à réaliser ce que nous avons promis : à savoir, sortir définitivement de la crise par l’organisation d’élections transparentes. Mais les gouvernants ont tellement habitué les Ivoiriens à ne pas réaliser leurs engagements, que quand on dit qu’on va faire quelque chose, les gens n’y croient plus. Mais je vais vous dire en toute sincérité - les ministres sont là - que quoiqu’il advienne, les élections se tiendront en 2009. Vous pouvez nous faire confiance (…). C’est la même façon, et cette fois je parle en faisant allusion aux événements qui ont eu lieu au stade Félix Houphouët-Boigny. Quand on a dit, qu’on va faire une enquête, les Ivoiriens se sont dit que c’est la meilleure façon de ne rien faire. Parce que les enquêtes n’aboutissent jamais en Côte d’Ivoire. Je vais vous dire que cette enquête aboutira et les responsables seront punis. Nous avons décidé de mettre en place une commission nationale d’enquête composée de juristes, de religieux, de la société civile (…) Il y aura tout le monde dans cette commission. Tous ceux qui peuvent et désirent travailler pour la manifestation de la vérité. Je voudrais vous dire que cette fois-ci, cette enquête va aboutir. Les conclusions seront rendues publique et les coupables sanctionnés. Parce que la vérité, nous la devons d’abord et avant tout, à ceux qui ont perdu des parents. Nous avons décidé de prendre nos responsabilités. J’invite les Ivoiriens à soutenir le gouvernement.
Propos recueillis par
Moussa KEITA
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