De gros nuages planent sur le pèlerinage à La Mecque, édition 2009. Les associations islamiques, qui tenaient l`organisation de ce voyage jusqu`à l`échec de 2006, veulent être réintégrées. Ecartés en 2007 et en 2008, ces intermédiaires, au cours d`une rencontre, hier, à l`hôtel du district du Plateau avec le Directeur général des Cultes (ministère de l`Intérieur), ont demandé ce retour en souhaitant que l`Etat reste l`organisateur principal. Rendant compte d`une rencontre qui s`est tenue le 1er avril à la mosquée d`Attécoubé, l`imam Ousmane Diomandé a affirmé que les musulmans ne peuvent préfinancer le hadj. «… La communauté musulmane ne peut pas mobiliser les moyens financiers suffisants à temps, malgré sa richesse en ressources humaines pour l`encadrement. C`est pourquoi les organisations musulmanes cordialement invitées par le ministère de l`Intérieur proposent à 94% , l`organisation du hadj édition 2009 par l`Etat de Côte d`Ivoire en partenariat formalisé avec les structures musulmanes qui adhèrent à ce type d`organisation », a-t-il déclaré. Puis d`ajouter : « Les associations présentes restent à la disposition du ministère de l`Intérieur pour rechercher des solutions aux problèmes du hadj. De ce fait, elles ont constitué un conseil de sages ». Fin 2006, plus de 200 candidats, qui avaient déboursé 1,7 million Fcfa pour aller à La Mecque, n`ont pu effectuer le voyage. Les associations, qui avaient encaissé cet argent, n`avaient pas réussi à leur trouver un avion. Devant la débâcle, le chef de l`Etat a choisi le Conseil supérieur des imams (Cosim) pour organiser l`édition 2007 qui fut un succès. En 2008, 3.000 pèlerins ont été bloqués à La Mecque faute d`une mauvaise programmation des vols retours décidée. Pour éviter ces écueils, le Cosim a organisé un séminaire sur le hadj les 21 et 22 mars qui a proposé la création du Bureau ivoirien du hadj et de la Oumra (Biho) avec un chronogramme de départs et arrivées pour cette année. Le ministre de l`Intérieur a clamé le 30 mars lors de la première rencontre avec les associations islamiques qu`il « n`est nullement écrit que l`organisation du hadj est une obligation du gouvernement. Nous sommes-là pour apporter provisoirement notre aide et confier la tâche aux associations musulmanes dès qu`elles se sentiront capables ». Pour le Collectif des organisations de jeunesse musulmane (Cojemci), qui était face à la presse vendredi, le ministre Tagro veut « jeter le discrédit sur le Cosim et son président Cheick Aboubacar Fofana », infantiliser les musulmans en les présentant comme des « majeurs incapables » d`organiser le pèlerinage. A travers cette manigance, « la tutelle veut continuer à bénéficier des larges profits matériels et financiers qu`engendre le hadj à ses organisateurs », a accusé le Cojemci. Sans surprise, le Cosim, qui veut changer d`interlocuteur, a boycotté la réunion d`hier avec le DG des Cultes. « C`est du cinéma et de la comédie. Nous ne nous sentons pas concernés par cette rencontre », a répondu le responsable de la communication du Cosim, l`imam Sékou Sylla à un quotidien de la place dans son édition d`hier.
Nomel Essis
Nomel Essis