Le début de saison à l'Africa sport n'est pas rose. Pour quatre matches, toutes compétitions confondues, les Oyé totalisent trois défaites pour un match nul. Le champion ivoirien inquiète et mérite qu'on se pose des questions à son sujet.
Le champion de Côte d'Ivoire ne fait pas envie en ce début de saison. Lanterne rouge de la Ligue 1 après deux journées ponctuées de deux défaites d'affilée, rayé de la Ligue africaine des champions seulement en 16èmes de finale, l'Africa sport affiche un bilan précoce alarmant. Que se passe-t-il ? Pourquoi la machine vert et rouge s'est-elle grippée si tôt ? L'encadrement technique, l'effectif, l'environnement, le management, pourquoi ça coince chez le champion ? Questions à l'Africa sport d'Abidjan.
Kuyo Téa est-il l'homme de la situation ?
A cette étape décisive de la vie de l'Africa sport d'Abidjan, une question fondamentale s'impose : Kuyo Téa Narcisse est-il l'homme qui peut sauver le club et lui permettre de redresser la barre ? Sa philosophie, son approche du football, sa vision hybride, (il est tiraillé entre la réflexion française et africaine) cadre-t-elle avec celle de l'ensemble de la famille vert et rouge ? C'est vrai, au plan sportif, Kuyo, en deux petites saisons, a permis au vainqueur de la Coupe d'AOF en 1958 de redorer son blason en s'octroyant deux titres de Côte d'Ivoire successivement en 2007 et 2008. Mais à quoi servent des titres s'ils ne peuvent contribuer à consolider le club dans son évolution ? Pour l'une des rares fois, les caisses des Aiglons sont au rouge nous apprend-on. A telle enseigne que même l'entraîneur du club, l'Italien Toto Nobile, a craqué. Il n'a pas accepté de travailler des mois sans être rémunéré. Le technicien italien a donc claqué la porte. Il est aussi vrai que Kuyo Téa a permis à l'Africa de s'offrir un sponsor de taille. Mais 100 millions de Fcfa peuvent-ils vraiment construire un club dont les dépenses mensuelles avoisinent les 40 millions Fcfa ? Pas si sûr. Aujourd'hui, « Cercueil » est partagé entre les résultats qui vont apaiser l'environnement du club et sa construction qui nécessite du temps, de la patience et des moyens. Que va donc faire l'ancien défenseur international à ce moment décisif de la vie de son club ? Va-t-il s'accrocher aux résultats pour se donner de l'air ou tranchera-t-il en défaveur de l'aspect sportif pour faire le choix de la construction ? Pour gérer aujourd'hui un club de football, il faut être un passionné et en avoir les moyens. Kuyo incarne t-il ces valeurs ? A-t-il les ressources nécessaires pour sauver l'Africa sport d'Abidjan ?
Le recrutement est-il réussi ?
A l'instar des clubs africains et ivoiriens, l'Africa sport n'arrive plus à maintenir un effectif sur deux saisons. C'est une réalité, les clubs n'ont plus les moyens de le faire. C'est devenu un luxe. Mais dans cette grisaille où les joueurs de classe ne courent plus les rues, il faut savoir recruter et s'en donner les moyens. Mais à l'Africa, Kuyo Téa a adopté une politique qui n'a pas rencontré l'assentiment des joueurs et même de beaucoup de sportifs ivoiriens. Mais c'est son choix et il faut le respecter. Il ne paye pas de primes à la signature à un joueur. Anciens comme nouveaux. Une politique qui a fait partir des ténors de l'effectif et repoussé des éléments talentueux qui tapaient à la porte du club. Les recrues, une dizaine cette saison, n'ont pas encore le coffre du métier. Ils ne sont pas encore rodés. Le chef de file de ces nouveaux joueurs, Gossé Guy Serges, a, pour l'instant, du « plomb dans les jambes ». Ce garçon a de l'avenir. Le dosage entre les anciens et les nouveaux aiglons ne s'est pas encore opéré. De plus la quasi-totalité des recrutements a été faite en l'absence de l'entraîneur Toto Nobile dont les choix n'auraient pas forcément été ceux de Gba Bernadin, son adjoint, passé à la barre après le départ de l'Italien. Ne joue pas à l'Africa ou à l'Asec qui veut. Beaucoup de joueurs ne supportent pas toujours l'environnement, le poids et la pression de ces deux cadors du football ivoirien.
L'équipe s'est-elle bien préparée ?
C'est une réalité, l'Africa sport d'Abidjan n'a pas vite entamé sa préparation d'avant saison. En plus, cette veillée d'armes a été faite par Gba Bernadin et non par Toto Nobile. Même si ces deux techniciens travaillent ensemble depuis deux ans, chacun a sa méthode qui lui est propre. Dans le football moderne, cette étape est décisive dans une saison. Une mauvaise préparation entraîne presque toujours de mauvais résultats. Elle peut être trop poussée ou insuffisante. Dans le premier cas, les joueurs mettent du temps à avoir du rythme. Et pendant ce temps, l'équipe paye les pots cassés avec de mauvais résultats. Dans un cas comme dans l'autre, l'Africa fait les frais d'un virage mal négocié.
L'environnement du club est-il sain ?
On sait que de façon traditionnelle l'environnement de l'Africa est agité voire surchauffé. Si le club n'est pas opposé à la Fédération ivoirienne de football, il vit incessamment des crises internes qui finissent par le déstabiliser. Dans ce cas les dirigeants, entraineur ou président sont emportés. Depuis son élection à la tête du club, Kuyo Téa n'a pas encore mis sur pied un comité directeur officiellement présenté comme tel. Il est obligé de travailler avec quelques personnes et arrondir ainsi les angles. Pour éviter qu'on le poignarde dans le dos. Il n'a pas encore réussi à baliser l'environnement du club comme l'a fait Roger Ouégnin à l'Asec mimosas. Kuyo est face à son propre destin sportif. Les membres associés le regardent. Eux qui ont placé en lui leur espoir. La situation sportive du club n'est certes pas catastrophique. Un club, aussi grand soit-il, peut enchaîner des défaites. Mais quand cela arrive à un champion qui, en quatre matches, perd trois pour un nul, toutes compétitions confondues, il y a de quoi s'arrêter et se demander où va l'Africa sport d'Abidjan ?
Tibet Kipré
Le champion de Côte d'Ivoire ne fait pas envie en ce début de saison. Lanterne rouge de la Ligue 1 après deux journées ponctuées de deux défaites d'affilée, rayé de la Ligue africaine des champions seulement en 16èmes de finale, l'Africa sport affiche un bilan précoce alarmant. Que se passe-t-il ? Pourquoi la machine vert et rouge s'est-elle grippée si tôt ? L'encadrement technique, l'effectif, l'environnement, le management, pourquoi ça coince chez le champion ? Questions à l'Africa sport d'Abidjan.
Kuyo Téa est-il l'homme de la situation ?
A cette étape décisive de la vie de l'Africa sport d'Abidjan, une question fondamentale s'impose : Kuyo Téa Narcisse est-il l'homme qui peut sauver le club et lui permettre de redresser la barre ? Sa philosophie, son approche du football, sa vision hybride, (il est tiraillé entre la réflexion française et africaine) cadre-t-elle avec celle de l'ensemble de la famille vert et rouge ? C'est vrai, au plan sportif, Kuyo, en deux petites saisons, a permis au vainqueur de la Coupe d'AOF en 1958 de redorer son blason en s'octroyant deux titres de Côte d'Ivoire successivement en 2007 et 2008. Mais à quoi servent des titres s'ils ne peuvent contribuer à consolider le club dans son évolution ? Pour l'une des rares fois, les caisses des Aiglons sont au rouge nous apprend-on. A telle enseigne que même l'entraîneur du club, l'Italien Toto Nobile, a craqué. Il n'a pas accepté de travailler des mois sans être rémunéré. Le technicien italien a donc claqué la porte. Il est aussi vrai que Kuyo Téa a permis à l'Africa de s'offrir un sponsor de taille. Mais 100 millions de Fcfa peuvent-ils vraiment construire un club dont les dépenses mensuelles avoisinent les 40 millions Fcfa ? Pas si sûr. Aujourd'hui, « Cercueil » est partagé entre les résultats qui vont apaiser l'environnement du club et sa construction qui nécessite du temps, de la patience et des moyens. Que va donc faire l'ancien défenseur international à ce moment décisif de la vie de son club ? Va-t-il s'accrocher aux résultats pour se donner de l'air ou tranchera-t-il en défaveur de l'aspect sportif pour faire le choix de la construction ? Pour gérer aujourd'hui un club de football, il faut être un passionné et en avoir les moyens. Kuyo incarne t-il ces valeurs ? A-t-il les ressources nécessaires pour sauver l'Africa sport d'Abidjan ?
Le recrutement est-il réussi ?
A l'instar des clubs africains et ivoiriens, l'Africa sport n'arrive plus à maintenir un effectif sur deux saisons. C'est une réalité, les clubs n'ont plus les moyens de le faire. C'est devenu un luxe. Mais dans cette grisaille où les joueurs de classe ne courent plus les rues, il faut savoir recruter et s'en donner les moyens. Mais à l'Africa, Kuyo Téa a adopté une politique qui n'a pas rencontré l'assentiment des joueurs et même de beaucoup de sportifs ivoiriens. Mais c'est son choix et il faut le respecter. Il ne paye pas de primes à la signature à un joueur. Anciens comme nouveaux. Une politique qui a fait partir des ténors de l'effectif et repoussé des éléments talentueux qui tapaient à la porte du club. Les recrues, une dizaine cette saison, n'ont pas encore le coffre du métier. Ils ne sont pas encore rodés. Le chef de file de ces nouveaux joueurs, Gossé Guy Serges, a, pour l'instant, du « plomb dans les jambes ». Ce garçon a de l'avenir. Le dosage entre les anciens et les nouveaux aiglons ne s'est pas encore opéré. De plus la quasi-totalité des recrutements a été faite en l'absence de l'entraîneur Toto Nobile dont les choix n'auraient pas forcément été ceux de Gba Bernadin, son adjoint, passé à la barre après le départ de l'Italien. Ne joue pas à l'Africa ou à l'Asec qui veut. Beaucoup de joueurs ne supportent pas toujours l'environnement, le poids et la pression de ces deux cadors du football ivoirien.
L'équipe s'est-elle bien préparée ?
C'est une réalité, l'Africa sport d'Abidjan n'a pas vite entamé sa préparation d'avant saison. En plus, cette veillée d'armes a été faite par Gba Bernadin et non par Toto Nobile. Même si ces deux techniciens travaillent ensemble depuis deux ans, chacun a sa méthode qui lui est propre. Dans le football moderne, cette étape est décisive dans une saison. Une mauvaise préparation entraîne presque toujours de mauvais résultats. Elle peut être trop poussée ou insuffisante. Dans le premier cas, les joueurs mettent du temps à avoir du rythme. Et pendant ce temps, l'équipe paye les pots cassés avec de mauvais résultats. Dans un cas comme dans l'autre, l'Africa fait les frais d'un virage mal négocié.
L'environnement du club est-il sain ?
On sait que de façon traditionnelle l'environnement de l'Africa est agité voire surchauffé. Si le club n'est pas opposé à la Fédération ivoirienne de football, il vit incessamment des crises internes qui finissent par le déstabiliser. Dans ce cas les dirigeants, entraineur ou président sont emportés. Depuis son élection à la tête du club, Kuyo Téa n'a pas encore mis sur pied un comité directeur officiellement présenté comme tel. Il est obligé de travailler avec quelques personnes et arrondir ainsi les angles. Pour éviter qu'on le poignarde dans le dos. Il n'a pas encore réussi à baliser l'environnement du club comme l'a fait Roger Ouégnin à l'Asec mimosas. Kuyo est face à son propre destin sportif. Les membres associés le regardent. Eux qui ont placé en lui leur espoir. La situation sportive du club n'est certes pas catastrophique. Un club, aussi grand soit-il, peut enchaîner des défaites. Mais quand cela arrive à un champion qui, en quatre matches, perd trois pour un nul, toutes compétitions confondues, il y a de quoi s'arrêter et se demander où va l'Africa sport d'Abidjan ?
Tibet Kipré
