Le commissaire du gouvernement Ange Kessy Kouamé a co-animé avec le procureur Tchimou, la conférence de presque inhérente au drame survenu au stade Félix Houphouët-Boigny le dimanche 29 mars dernier. Ange Kessy a donné l'assurance que toutes les responsabilités des Forces de défense et de sécurité seront tirées au clair dans cette affaire. Ci-dessous, son intervention à la conférence de presse d'hier.
Dans cette enquête, des éléments des FDS sont impliqués et ce sont les mêmes forces de défense et de sécurité qui mènent l'enquête. Pensez-vous qu'ils auront un bon résultat ?
Je ne peux pas douter de la bonne foi de nos enquêteurs. Ce sont des professionnels. Ce sont les mêmes personnes, les mêmes enquêteurs qui, lorsque leurs frères d'arme commettent des infractions, les entendent, les interpellent, les mettent aux arrêts et les conduisent chez nous. Ce ne sont pas les civils qui arrêtent les militaires, les policiers qui rackettent, tuent ou commettent des infractions. C'est les mêmes personnes. Une Nigeriane qui avait été victime d'une extorsion de fonds avait peur de porter les faits devant la gendarmerie. Et un civil l'a dissuadée. Dès qu'elle a porté les faits, immédiatement dans les trente minutes qui ont suivi, la gendarmerie a arrêté les deux gendarmes. Evidemment on les a obligés à rembourser mais également l'action publique a été déclenchée et ils ont été jugés. Il y a deux hypothèses dans cette affaire. Il y a l'hypothèse de la complicité. Et puis il y a l'hypothèse de la collectivité. Dans l'hypothèse de la complicité, on suppose que les militaires ont commis les mêmes faits que les civils. S'il est établi qu'il y a eu des ventes de billets parallèles et que ces billets parallèles ont été vendus par les militaires, les billets parallèles ayant été fabriqués par les civils et vendus au terrain par les militaires à l'occasion, ça donne une complicité de faux que l'enquête va déterminer. Maintenant il y a le cas de la collectivité où les faits sont distincts. Où les FDS ont commis des faits qui n'ont pas été commis par les civils. C'est le cas par exemple qui revient lorsqu'on parle de racket. Il faut distinguer le racket de la corruption. Parce que dans le racket, il y a la notion de contrainte. Est-ce que les FDS les ont contraint à leur donner de l'argent pour rentrer ? Ou bien est-ce qu'ils ont accepté ? S'ils ont accepté, c'est la corruption. S'ils ont contraint c'est le racket. Mais ça, l'enquête le déterminera. Si c'est une infraction distincte commise que par les FDS, en ce moment-là, c'est une infraction distincte. L'intérêt de cette distinction, c'est que si les faits sont commis par les civils et les militaires, on conduit tout le monde devant le procureur. S'il est établi que les faits commis par les civils ont été aussi commis par les militaires, militaires et civils sont tous conduits chez le procureur. S'il s'avère que les militaires ont commis des infractions purement militaires, par exemple la violation des consignes, il y aura ce qu'on appelle une disjonction. On va disjoindre la procédure après l'enquête. Le procureur prendra une partie qui concerne les civils et une autre partie qui concerne les militaires. Dans tous les cas, l'enquête continue sous la direction du procureur et il m'avisera de la suite à donner.
Propos recueillis par Paul Koffi
Dans cette enquête, des éléments des FDS sont impliqués et ce sont les mêmes forces de défense et de sécurité qui mènent l'enquête. Pensez-vous qu'ils auront un bon résultat ?
Je ne peux pas douter de la bonne foi de nos enquêteurs. Ce sont des professionnels. Ce sont les mêmes personnes, les mêmes enquêteurs qui, lorsque leurs frères d'arme commettent des infractions, les entendent, les interpellent, les mettent aux arrêts et les conduisent chez nous. Ce ne sont pas les civils qui arrêtent les militaires, les policiers qui rackettent, tuent ou commettent des infractions. C'est les mêmes personnes. Une Nigeriane qui avait été victime d'une extorsion de fonds avait peur de porter les faits devant la gendarmerie. Et un civil l'a dissuadée. Dès qu'elle a porté les faits, immédiatement dans les trente minutes qui ont suivi, la gendarmerie a arrêté les deux gendarmes. Evidemment on les a obligés à rembourser mais également l'action publique a été déclenchée et ils ont été jugés. Il y a deux hypothèses dans cette affaire. Il y a l'hypothèse de la complicité. Et puis il y a l'hypothèse de la collectivité. Dans l'hypothèse de la complicité, on suppose que les militaires ont commis les mêmes faits que les civils. S'il est établi qu'il y a eu des ventes de billets parallèles et que ces billets parallèles ont été vendus par les militaires, les billets parallèles ayant été fabriqués par les civils et vendus au terrain par les militaires à l'occasion, ça donne une complicité de faux que l'enquête va déterminer. Maintenant il y a le cas de la collectivité où les faits sont distincts. Où les FDS ont commis des faits qui n'ont pas été commis par les civils. C'est le cas par exemple qui revient lorsqu'on parle de racket. Il faut distinguer le racket de la corruption. Parce que dans le racket, il y a la notion de contrainte. Est-ce que les FDS les ont contraint à leur donner de l'argent pour rentrer ? Ou bien est-ce qu'ils ont accepté ? S'ils ont accepté, c'est la corruption. S'ils ont contraint c'est le racket. Mais ça, l'enquête le déterminera. Si c'est une infraction distincte commise que par les FDS, en ce moment-là, c'est une infraction distincte. L'intérêt de cette distinction, c'est que si les faits sont commis par les civils et les militaires, on conduit tout le monde devant le procureur. S'il est établi que les faits commis par les civils ont été aussi commis par les militaires, militaires et civils sont tous conduits chez le procureur. S'il s'avère que les militaires ont commis des infractions purement militaires, par exemple la violation des consignes, il y aura ce qu'on appelle une disjonction. On va disjoindre la procédure après l'enquête. Le procureur prendra une partie qui concerne les civils et une autre partie qui concerne les militaires. Dans tous les cas, l'enquête continue sous la direction du procureur et il m'avisera de la suite à donner.
Propos recueillis par Paul Koffi