Ombre du président Laurent Gbagbo depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2000, Mme Sarata Ottro Zirignon, l’épouse de Laurent Ottro Zirignon, oncle de Laurent Gbagbo et président du conseil d’administration de la Sir (Société ivoirienne de raffinage), n’a pas chômé. L’éclatement de la crise dans laquelle une rébellion armée a plongé la Côte d’Ivoire en a rajouté à ses responsabilités. Dynamique dans l’âme et dans les gestes, Mme Ottro était régulièrement entre deux vols pour diffuser et enraciner la diplomatie du chef de l’Etat ivoirien. Petit aperçu de la fidélité de Mme Ottro : elle a connu l’univers carcéral de Séguéla avec Laurent Gbagbo dans les années 1970, ainsi que le service militaire forcé à la suite d’une grève d’étudiants à l’Université nationale de Côte d’Ivoire. Enfin, elle a connu l’exil au pays de l’oncle Sam où elle a séjourné une dizaine d’années avant de rentrer au pays. Mme Sarata Ottro a été désignée par le chef de l’Etat pour représenter la présidence auprès du comité de suivi de l’Accord de Linas Marcoussis signé en janvier 2003 à Paris. Dans l’entourage du président Gbagbo, elle était considérée comme la femme des réseaux et la cheville ouvrière des relations internationales de son patron. Elle a publié des articles dans des organes de presse étrangers comme le «Washington Post», où elle demandait au président George Bush de soutenir son homologue ivoirien pour sortir la Côte d’Ivoire de la crise qu’elle traverse. Dans son bureau trônent plusieurs photos prises avec des hommes et femmes politiques américains, républicains comme démocrates. Sarata Ottro Zirignon était l’étoile montante dans la galaxie du président Gbagbo. Certes son passé de militante du Fpi et surtout d’ex-employée de l’ambassade des Etats-Unis à Abidjan, ont constitué des atouts non négligeables aux yeux du « chef ». Dans l’entourage de Gbagbo, Mme Sarata Ottro faisait office de missi dominici.
Bakayoko Youssouf
Bakayoko Youssouf